François Delapierre , quelle est votre décision pour ce second tour ?

François Delapierre : La gauche doit se rassembler pour gagner ces élections

A l’heure où je vous parle, Frédérik Bernard ne m’a pas appelé. C’est quelque chose d’assez triste et que je comprends mal.

Je sais, par son équipe, que la profession de foi qu’il a publié ne comportera pas le logo du Font de gauche. Il ne m’a pas sollicité pour faire un mot de soutien à sa candidature au deuxième tour.

Pourtant, je n’ai pas posé de conditions politiques. J’ai fait une demande auprès de Frédérik Bernard, celle qu’il ne sollicitera pas le soutien du MoDem. J’ai dit clairement au premier tour que je combattais la droite sous toutes ses formes et j’ai écris que je ne me reconnaissais pas dans les propositions du MoDem. Je crois que les électeurs et la gauche ont besoin de clarté.

C’est quelque chose qui me peine car il n’y a pas d’avenir possible pour la gauche si elle ne se rassemble pas dans la clarté. Cela aurait été possible dans cette élection au second tour. Je ne comprends pas ce qui la rend impossible.

Entre Richard Bertrand (MODEM) et vous, Frédérik Bernard a du faire un choix ?

F.D : Peut être qu’il se dit que je suis un petit candidat. Nous avons quand même fait 5% au premier tour. Mais à gauche, on ne méprise pas les petits d’habitude. Si c’est cela son attitude, je la trouve regrettable.

Si dans les prochains jours Frédérik Bernard vous appelle et vous demande de le soutenir le feriez-vous ?

F.D : Bien sûr. Mais le temps passe. S’il me dit qu’il sollicite la gauche, toute la gauche, et qu’il ne sollicite pas le MoDem, je serai de la bataille et nous nous arracherons pour que la gauche remporte cette élection dimanche prochain.

Et si le MoDem le soutient également ?

F.D : Si le candidat socialiste cherche à faire une alliance au deuxième tour qui irait du MoDem jusqu’au Front de Gauche, ce ne sera pas possible. Ce sera ou MoDem ou Font de gauche. Ce n’est pas du sectarisme vis-à-vis du modem mais nous n’avons clairement pas les mêmes propositions.

Vous regrettez de ne pas pouvoir peser plus que cela dans le choix du parti socialiste ?

F.D : Je pourrai dire que l’émergence du Front de gauche dérange par rapport aux précédentes élections législatives. Il n’y a que deux partis qui gagnent des voix : le Front de gauche et les Verts. L’UMP et le PS perdent des voix. Est ce que notre nouvelle force politique émergente gène le Parti socialiste ? Je ne sais pas.

Vous pensez toujours une victoire possible à gauche dimanche ?

F.D : Toutes les conditions ne sont pas réunies. Pour être plus clair, si Frédérik Bernard ne cherche pas à rassembler la gauche, il perdra.

Interview en date du 14 octobre