Des féministes disent stop au tourisme sexuel en Ukraine

dimanche 11 octobre 2009.
 

Il n’est pas rare de croiser l’un de ces couples étranges, sur les terrasses de Kiev ou d’Odessa. Monsieur est en général âgé, madame est jeune, jolie, et baragouine vaguement l’anglais.

Le tourisme sexuel n’en finit pas de croître en Ukraine, depuis une dizaine d’années, sans que cela émeuve les autorités, qui n’oublient pas de prendre leur part dans ce juteux business. Pour l’année 2008, l’industrie du sexe a généré 520 millions d’euros.

Hier après-midi, devant le Parlement, une centaine de jeunes femmes, outrageusement maquillées et très légèrement vêtues, se sont rassemblées pour crier aux députés que « l’Ukraine n’est pas un bordel », au son de la musique techno et sous des drapeaux couleur rose bonbon. Les activistes de l’association Femen, s’amusant de leurs charmes, voulaient ainsi prouver que la beauté slave n’est pas à vendre.

La fin de l’obligation de visas pour un grand nombre de pays occidentaux a largement contribué à favoriser le tourisme sexuel en Ukraine. « C’est aussi dû à la crise économique, selon Tatiana, l’une des responsables de Femen. Les gens sont de plus en plus pauvres et ont de moins en moins de choix. »

Selon un sondage, 70% des femmes ukrainiennes âgées de 18 à 25 ans se sont déjà vu proposer au moins une fois une offre ayant trait au sexe. Pour la loi ukrainienne, le tourisme sexuel, à la différence de la prostitution classique, n’est pas illégal.

Les agences spécialisées dans ce commerce ont donc pignon sur rue. Elles publient des annonces dans les journaux et font de la publicité sur Internet. Certaines poussent même le cynisme à proposer des circuits à travers le pays, avec un ou plusieurs rendez-vous galants, et plus si affinités, dans chaque ville visitée.

« La prostitution est la fin du processus, mais il y a beaucoup de jeunes filles qui sont dans des zones à risques, poursuit Tatiana. Elles sont jeunes, elles sont fraîches, elles sont pauvres, et le plus facile est de trouver un homme, le mieux étant un étranger. Mais se vendre pour un dîner, ou pour aller dans un club, cela ne devrait pas arriver. »

Par MATHILDE GOANEC Kiev

2 octobre 2009


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