Pourquoi Jaurès est-il d’actualité ? (débat lors de la fête 2009 de L’Humanité)

mardi 22 septembre 2009.
 

Rappel des faits Samedi dernier, la Fête de l’Humanité ouvrait le bal continu de ses débats par un colloque de trois heures qu’elle consacrait à Jean Jaurès, en cette année du 150e anniversaire de sa naissance.

Jaurès convié aux confrontations sur l’avenir de la gauche dans notre pays, cela peut faire sourire, sembler même totalement anachronique. Pourtant, c’est bien plus qu’un clin d’oeil ou une figure de rhétorique que nous offrions à la mémoire du fondateur de l’Humanité. Dans la réflexion collective que notre journal entend animer autour des questions difficiles que pose le combat pour la défense des salariés, la transformation sociale et le changement de société - celles qui préoccupent et mobilisent tellement ses lecteurs -, la pensée de Jaurès n’est ni dépassée ni trop connue.

Il nous semble au contraire nécessaire, indispensable de s’y frotter encore car elle nous aide à comprendre l’époque que nous vivons, à mieux en maîtriser les contours pour en inventer les destins. C’est bien d’ailleurs parce que Jaurès jouit d’un prestige considérable dans la mémoire populaire que de médiocres tentatives politiciennes ont tenté, ces derniers temps, de l’enrôler à droite en réduisant sa stature, voire en séquestrant son image : en pure perte d’ailleurs, comme le montre le sondage que l’institut IFOP vient de réaliser et que nous publions.

La démarche à laquelle nous sommes attachés ne vise pas, comme le faisait remarquer en ouvrant cette rencontre le directeur de la rédaction de l’Humanité, « à substituer une statue à une autre, mais à donner à voir des facettes de Jaurès, ses évolutions, et des regards divers posés sur elles ». C’est ainsi aussi que l’ont compris les historiens, philosophes, politologues et responsables nationaux qui ont contribué à la haute tenue de cette rencontre. On y a fort débattu de l’héritage jaurésien : qu’il s’agisse du rassemblement du peuple et de ses forces vives, du mouvement syndical, des valeurs de gauche, des libertés et du changement possible.

Nous vivons d’autres temps que les siens, les conditions et les contraintes des combats pour l’émancipation ont été bouleversé mais nous portons les mêmes espoirs.

L. D.


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