Homophobie et fureur idéologique des libéraux au Parlement européen

jeudi 24 septembre 2009.
 

Eh ! Celui là je connais son nom ! C’est Landsbergis ! N’est-ce pas le héros un tantinet folklorique de la lutte contre l’Union Soviétique en Lituanie ? Peut-être un homonyme. Quoiqu’il en soit, en ce moment, un immense démocrate de ce nom est en train de défendre le vote contre une résolution qui vise son pays.

Ce héros est en train de soutenir une loi votée en Lituanie qui organise la répression de l’homosexualité sous prétexte de protection de l’enfance. Un orateur se risque à faire remarquer qu’il est pitoyable de voir un pays qui a eu à souffrir l’oppression et qui a tant protester contre se mettre à organiser de telles formes dégradantes de répression. Il faut savoir que la Présidente lituanienne a opposé son veto à deux reprises à ce texte qui met sur le même plan l’homosexualité et la nécrophilie, entre autre sottise. Ce débat me change de mes démêlés d’hier à propos des moutons affectés de la langue bleue.

S’agissant de l’homophobie de la majorité législative lituanienne, le commissaire Barrot a exprimé courageusement les « réserves » et même « l’inquiétude » de la Commission. Les homophobes de la Lituanie doivent frémir de peur. Mais comme l’a dit un intervenant de droite, favorable aux homophobes, l’Union Européenne n’a pas compétence dans ce domaine. Ce n’est pas l’avis des attaquants. Ils soutiennent au contraire que l’homophobie met en cause un droit fondamental dans l’Union. Bien vite le commissaire Barrot se presse de convenir que l’Union n’a pas compétence pour les lois sur la famille. Mais la loi homophobe peut remettre en cause les clauses concernant la création culturelle et sa diffusion médiatique et aussi la liberté du commerce électronique. Ca c’est du sérieux !

Pour moi, il est temps de m’intéresser à ce que font réellement les pays baltes au lieu de les idéaliser. Ces pays contiennent des êtres humains comme les autres. Avec leur force et leur faiblesse, de droite et de gauche. Sans oublier les imbéciles largement répartis entre tous les camps. Il est absurde d’idéaliser ces pays et de fermer les yeux sur certains débordements qui ne seraient acceptés nulle part ailleurs. Le piédestal des premiers prix d’anti communisme est une vieillerie bien trop étriquée pour aider à vivre dans le moment présent. Cette réaction à la législation anti-homo de la Lituanie est un bon début pour une saine banalisation des relations entre les pays européens. Je déplore seulement qu’il n’y ai eu aucune réaction du genre de celles que nous constatons aujourd’hui quand les lettons ont décidé de payer des retraites aux anciens SS de leur pays. Disons pour l’honneur des gens qui sont ici, que la résolution qui flétrit la loi homophobe est portée sur tous les bancs, à droite et à gauche. Et de même en Lituanie.

A présent je quitte mon banc au moment où commence la discussion d’une résolution a propos des traitements infligés aux animaux. On aurait tort de croire que cela ma fasse sourire le moins du monde. J’estime que la façon dont il est procédé dans le transport des animaux ou leur élevage hors sol est une des faces les plus hideuses de ce qu’est en réalité cette société du commerce et du fric ou un être sensible peut être traité avec moins de compassion qu’une chose.

L’EUROPE, HELAS

Je vais interrompre mon récit d’ambiance européenne. Je ne l’ai commencé que pour donner un autre regard sur la vie d’une institution en partant du vécu au fil des heures. Je n’ai pas l’intention d’enjoliver le tableau. Mais en faisant preuve d’ironie je ne crois pas forcer le trait. Bien au contraire. Il en reste tant à dire. Du matin au soir j’ai de bonnes raisons d’écumer de mécontentement. Voyez ces textes dont l’existence m’est révélée trois jours avant le début de la session. En version anglaise.

Le programme de la séance, encore en anglais, absolument incompréhensibles qui ne permet de surcroit en aucune façon de savoir de quoi traite leur contenu. Que dire de ces réunions sans traduction, de cette désinvolture à bousculer les ordres du jour en dernière minute, et par-dessus tout, de cette obsession de la concision avec ces temps de paroles en spasme de crapaud. Je me garde pour l’instant de faire des rapprochements que l’on me reprocherait pour leur simplicité entre ces méthodes et le caractère intrinsèquement a-démocratique de cette institution. Mais je les pense de plus en plus fort. Et dans le même temps décroit la ferveur fédéraliste qui m’avait animé tant d’années.

Car ce que je vois ne m’inspire rien qui vaille pour mon pays tant est violente, ici, la fureur idéologique des libéraux de tous les pays et puissant l’écho que leur renvoie le conseil et la Commission. Ici la plupart des conceptions qui sont un dénominateur commun de la culture politique française sont considérées comme des extravagances gauchisantes… Mars est plus proche de l’Union Européenne que la République française.


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