Avec les travailleurs de l’automobile livrés aux patrons voyous et aux dépeceurs d’entreprise. Il faut une action des partis politiques de gauche sur la question de la liberté syndicale et de la répression des syndicalistes

vendredi 23 mars 2018.
 

Texte du 17 septembre 2009

Il n’y a plus un numéro du journal « l’Humanité » en vente à onze heures place de la Bourse. Tout a été acheté. Tant pis pour moi. Mon abonnement n’était pas encore servi quand je suis parti de chez moi. Je croise Maxime Gremetz, pipe au bec, l’Huma en main. Il me prête son journal. Je survole comme chaque matin, histoire de me faire une idée du jour que nous commençons. Je n’ai guère le temps de la lecture. Voici la manifestation qui arrive venant d’Opéra.

C’est pour être là que j’ai séché une journée de parlement à Strasbourg. Non seulement à cause du thème de la manifestation des travailleurs du secteur de l’automobile livrés aux patrons voyous et aux dépeceurs d’entreprise. Déjà ce serait suffisant. Mais en ce moment je suis davantage sensibilisé par mes camarades qui militent en entreprise à la question des libertés syndicales dans notre pays. Plusieurs groupes de manifestants viennent d’ailleurs spontanément me voir pour m’exposer leur situation.

La criminalisation des conflits est maintenant la forme de riposte d’acharnement à laquelle ont recours les directions d’entreprise et le gouvernement face aux travailleurs syndiqués les plus combattifs. Evidemment il s’agit d’effrayer les salariés pour leur faire rentrer la tête dans les épaules. On connait le coup. Il remonte au dix neuvième siècle. On tape dans le tas mais on cible les fortes têtes pour tarir la source qui produit des meneurs de lutte ; ça peut marcher, car les coups sont très rudes. Les condamnations pleuvent et elles font peur.

Ceux de la RATP de la ligne 9 ont décidé une grève mardi pour marquer leur solidarité avec trois collègues qui sont jugés ce jour là pour avoir entravé la circulation des rames, activité sommes toute assez ordinaire pour un gréviste. Le fort de l’affaire est tout de même qu’elle remonte à … 2007. Les camarades s’inquiétaient parce que si leurs leaders sont condamnés, le statut de la RATP permet de les licencier. On devine ce que cela veut dire pour les intéressés d’abord. Pour leur famille. Et pour l’environnement dans l’entreprise.

Je pense que dans ce contexte, outre ce qui est dû à la solidarité personnelle avec ceux qui trinquent pour les autres, il faut une action des partis politiques de gauche. Je veux dire que la question de la liberté syndicale et de la répression des syndicalistes n’est pas une affaire de syndicalistes. C’est une liberté fondamentale qui est en cause. Donc nos partis ont vocation à s’exprimer et à faire campagne sur le sujet. De cette façon nous ouvrons un front qui peut soulager celui sur lequel se battent les syndicats.

Montrer que le gouvernement se trouve au côté des dirigeants d’entreprises pour poursuivre les travailleurs devant les tribunaux et exiger d’énormes sanctions financières est de nature à l’inciter à moins de zèle. D’après moi cela peut être même un thème pour les élections régionales dans la mesure où chacun sait bien qu’elles seront politisées et nationalisées. C’est d’ailleurs notre intérêt, à gauche, en général, et dans l’autre gauche, en particulier.


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