France : grève des producteurs laitiers après un mot d’ordre européen

mardi 15 septembre 2009.
 

Des agriculteurs français observaient vendredi une "grève du lait", après avoir lancé la veille un mot d’ordre européen pour protester contre l’effondrement du prix du lait et la dérégulation du marché décidée par Bruxelles.

La grève était suivie vendredi à la mi-journée par 25 à 30% des producteurs de lait dans l’ouest et le nord de la France, qui fournissent environ 60% du lait produit dans le pays, a affirmé vendredi à l’AFP le président de l’Association des producteurs de lait indépendants (APLI), Pascal Massol.

L’APLI, membre de la Fédération des producteurs européens de lait (EMB) et qui revendique environ 30% des producteurs de 14 pays européens, a appelé jeudi à une grève européenne, après plus d’un an de crise du secteur.

A Toulouse (sud-ouest), une vingtaine de producteurs ont également distribué gratuitement le contenu d’une citerne de 1.300 litres de lait aux passants.

"Le lait frais sort de la ferme à 27 centimes et le consommateur le paie 1,50" euro, a expliqué Pascal Massol, dénonçant les marges prises par les industriels et les centrales d’achats.

"Ca a aussi démarré dans d’autres pays, en Allemagne, Belgique, Luxembourg, et aussi en Italie", a-t-il affirmé.

En Belgique, des dizaines de producteurs laitiers ont déversé vendredi des citernes de lait sur une autoroute, bloquant la circulation avec leurs tracteurs.

Le président de la FNSEA, premier syndicat agricole français, Jean-Michel Lemétayer, opposé à cette action, a pour sa part estimé que le mouvement était "peu suivi" en France.

Le ministre français de l’Agriculture, Bruno Le Maire, s’est refusé à porter un jugement sur le mouvement des producteurs laitiers.

"Chacun est libre de faire la grève dans ce pays et chacun a ses responsabilités, la mienne est de répondre au désarroi des producteurs dont le revenu a chuté", a-t-il déclaré en visitant une exploitation laitière à Virville (ouest).

Les producteurs ont mené ces derniers mois des actions de protestation, parfois violentes, notamment en France, en Allemagne et à Bruxelles, fustigeant la décision européenne de supprimer les quotas de production d’ici 2015.

Cet appel intervient après l’échec d’une réunion lundi à Bruxelles, où les pays européens ont affiché leur division entre les partisans, comme les pays nordiques, d’une libéralisation du marché et ceux, comme la France et l’Allemagne, qui soutiennent une régulation.

Le ministre français a répété vendredi qu’il était partisan de "mesures de régulation qui garantissent un revenu stable et décent sur plusieurs années", comme l’instauration d’un "contrat équitable" entre les producteurs et les industriels portant sur les volumes et les prix.

La Commission européenne a répété jeudi qu’elle excluait tout "revirement de politique" du lait.

11 septembre 2009 19h21


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message