Le PS roule vers le Modem comme la rivière vers la mer. Mais...l’autre gauche, nous ne sommes pas flambards

dimanche 13 septembre 2009.
 

* Vendredi prochain paraît mon petit livre intitulé « l’autre gauche ». En vente à la Fête de l’humanité, sur le stand du Parti de gauche où je le dédicacerai. J’y présente le raisonnement qui a conduit à la fondation du Parti de Gauche.

.Lundi soir je n’étais pas invité sur le plateau de « Mots Croisés ». On se demande pourquoi alors qu’il était question de la recomposition de l’opposition. Je crains de payer, à vie, mon « Allez au diable madame Chabot ». C’est d’ailleurs ce qui a été dit à quelqu’un qui s’étonnait de mon abscence. « Non, Mélenchon ? On ne peut pas, il critique trop les médias ». Dommage. Je n’en dis pas plus car je sais que vous ressentez ça comme moi. Vive le service public de la télévision !

.Lundi, je suis donc de corvée sur ce clavier, dans l’obligation d’écrire ligne à ligne ma façon de voir. Il le faut bien car samedi et dimanche il y a eu beaucoup de mouvements sur la scène politique. Le contenu n’est pas fameux mais le mouvement est incontestable. Tout se passe comme le décrit mon livre « Enquête de gauche ». Le PS roule vers le Modem comme la rivière vers la mer.

LE CONTENU

Donc, d’abord le contenu, scro gneu gneu ! Le contenu, c’est là que le bat blesse. Tout le monde s’y réfère. En général. Dans l’abstrait. Juste pour laisser deviner sa propre densité et mettre à distance l’impression de manoeuvre politicienne qui sans cela se verrait trop. Modem et socialistes se tournent donc autour. « Le projet, les idées d’abord » jurent-ils l’un après l’autre.Puis faisant exactement le contraire de ce qu’ils annoncent, alors qu’aucun contenu n’est énoncé, chacun entre dans le détail de la manoeuvre. Bayrou veut parler avec tout le monde parce qu’il est tolérant, ouvert et d’abord intérréssé aux idées. Mais ceux qui ne veulent pas parler avec lui seront étranglés sur place, en quelque sorte. Ceux là sont des sectaires dit-il. Aubry est prête au dialogue et à s’entendre avec tous les hommes de bonne volonté mais elle demande d’abord des clarifications sur le projet. On se demande lesquelles. Mais quelle importance ? La grande manoeuvre est lancée. D’une façon ou d’une autre ils se parlent, ils se reniflent comme on le dit vulgairement.

Bayrou a bien résumé sa façon de voir. Pour lui il ya « le camp de l’alternance » et tous les autres sont des partisans de Sarkozy pour dix ans. La droite en rajoute pour conforter ce paysage et les marier au plus vite. Elle dénonce le « virage ultra gauche » de bayrou. Ultra gauche ! Mais pendant cette comédie du centre gauche déjà jouée tant de fois avec le même désastre à la clef pour la gauche, il faut bien avouer que nous, l’autre gauche nous ne sommes pas flambards. Le Front de gauche peine alors qu’il devrait avancer en petites foulées tranquilles. Les régionales pésent comme une enclume dans notre paquetage. Il est temps d’ajouter les efforts de mon blog à ceux du Parti de Gauche pour se faire entendre clairement. Que chacun d’entre nous en fasse autant s’il partage notre analyse. Qu’il le fasse partout où il peut être lu et entendu. Car le moment est plein d’embuches. Notre pari est que nous en sortirons par l’exposé franc de nos objectifs et l’invitation à ce que chacun s’en mêle.

UN RESUME DU RAISONNEMENT

Commençons par le commencement. Je vous propose un résumé à très gros traits de notre vision. Pour que la gauche gagne il faut qu’elle soit porteuse d’un projet de rupture avec l’ordre en place. Donc un programme capable de répondre aux besoin du pays et du grand nombre qui le compose. Quel programme ? Je résume le notre : Partage des richesses, planification écologique,refondation républicaine de la société et des institutions, sortie du Traité de Lisbonne. Pour que ce programme l’emporte et s’applique il faut qu’une stratégie le rende majoritaire dans les urnes. Pour nous cela passe par la formation d’un Front de gauche qui s’enracine et s’élargisse d’une part à des formations, groupes et collectifs politiques, d’autre part à un implication populaire croissante. Le Front de gauche a vocation à devenir un nouveau Front Populaire. Tout le monde suit le raisonnement ? Jusque là chacun signe dans l’autre gauche. Ou presque. A ceci ou cela prés. Voici maintenant ce qui bloque.

LA FRONTIERE DU FRONT DE GAUCHE

Pour nous, le PS n’a pas sa place dans le Front de Gauche. Comprenez bien ce que cela signifie. Je m’empresse de dire aux angoissés que, pour nous, le principe du désistement mutuel à gauche est une évidence de principe. Mais il y a une compétition entre deux lignes à gauche. Celle du Social libéralisme et celle de l’autre gauche. Cette compétition doit être assumée. C’est le seul moyen de la surmonter. Chacun défendant d’abord ses idées et ses propositions nul n’est étouffé ni interdit d’expression ou de mobilisation. Assumer cette compétition cela veut dire la porter devant les élécteurs. C’est à eux de fixer le curseur entre les deux lignes. Au premier tour. Puis, au second tour, on se rassemble pour battre la droite. Voilà pourquoi la question de l’autonomie de nos listes au premier tour de l’éléction régionale, de notre candiadature au premier tour de l’éléction présidentielle et des législatives est fondamentale.

Je dis que si nous ne sommes pas présents au premier tour de façon autonome et indépendante, cela signifie que nous renonçons par là même à avoir jamais la possibilité de porter les couleurs de toute la gauche au second. Dans ce cas comment concilier différence et unité ? Pourquoi faire des partis distincts du PS ? Pourquoi le critiquer ? Mieux vaudrait l’intégrer pour peser en son sein. Mais justement, ce qui s’est passé en Allemagne, en Italie, au Portugal, en Grèce et au Chili récemment prouve que cette pression de l’intérieur ne sert qu’à cautionner le système et n’en modifie pas la trajectoire. Dans tous ces pays, comme en France il y a eu une scission dans les rangs du PS qui a servi de point d’appui pour une recomposition de l’autre gauche.


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