Régionales : le PCF veut s’affirmer, mais sans rompre avec les socialistes (article du Monde)

vendredi 4 septembre 2009.
 

C’est un difficile équilibre que tente Marie-George Buffet en cette rentrée politique. Afficher une ligne volontariste d’alliance pour des listes autonomes aux régionales sans couper les ponts avec le PS. Lors de l’université du PCF qui s’est tenue à Vieux-Boucau (Landes), les 28, 29 et 30 août, la secrétaire nationale a redit son opposition à la proposition de participer à des primaires à gauche pour l’élection présidentielle. "On est en train de faire des additions de voix mais une élection se joue à la mobilisation des électorats. Cette tentation du plus petit dénominateur commun face à la droite, comme celle de l’alliance avec le MoDem, mène à la défaite de la gauche", a-t-elle expliqué.

Le PCF veut rééditer aux élections régionales de mars l’alliance avec le Parti de gauche et la Gauche unitaire (militants sortis du NPA). Mais Mme Buffet entend "élargir" ce front aux acteurs du mouvement social, et à la gauche déçue par le PS. Elle ne veut donc pas "figer" les listes immédiatement. Il faut "répondre aux besoins des gens", explique-t-elle en lançant un "appel " à tous "ceux qui veulent un vrai changement". Quant au NPA, si elle est prête à lui tendre la main, il n’est pas question de le suivre sur son refus de toute alliance avec le PS au second tour. "Nous sommes pour des majorités de gauche et nous participerons aux exécutifs pour pousser les projets utiles à la population", a prévenu Mme Buffet. " La gauche a des bilans comme les transports gratuits en Ile-de-France. On va tout faire pour gagner de nouveaux droits", renchérit Patrice Bessac, conseiller régional d’Ile-de-France.

Le PCF organisera en septembre et en octobre des ateliers sur des propositions pour les politiques régionales. La Fête de L’Humanité, prévue les 11, 12 et 13 septembre, sera une nouvelle occasion de renouveler son offre. Toutes les figures de la gauche, Martine Aubry compris, y sont invitées. "Nous voulons faire une bataille publique sur le contenu des politiques régionales", assure Pierre Laurent, numéro deux du PCF.

Les quelque 500 militants présents dans les ateliers à Vieux-Boucau étaient sur la même longueur d’onde. Eduqués depuis le référendum de 2005 à combattre la gauche "social-libérale", ils ne sont pas prêts à des alliances de premier tour avec le PS pour les élections de 2010. Une très large majorité d’entre eux a envie de se lancer dans la campagne avec les amis de Jean-Luc Mélenchon. La secrétaire nationale doit maintenant convaincre ses élus régionaux. En 2004, 185 conseillers PCF avaient été élus en grande majorité sur des listes avec le PS. Cette fois-ci, la direction va pousser ses fédérations à un choix de listes autonomes dans un maximum de régions. La décision sera prise en novembre. Une échéance qui paraît trop loin à Patrick Braouezec, député rénovateur de Seine-Saint-Denis : "Si on veut construire un rassemblement avec d’autres forces, il faut le dire dès la Fête de L’Huma. Sinon, ce seront les Verts qui vont capter l’envie d’une autre gauche", prévient-il.

Vieux-Boucau (Landes), envoyée spéciale

Sylvia Zappi


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