Lors de son remue-méninges, le Parti de gauche plaide pour « la pérennisation » du Front de gauche (article de L’Huma)

vendredi 4 septembre 2009.
 

Jean-Luc Mélenchon a réitéré sa proposition d’un « paquet », projetant le Front de gauche aux régionales, aux législatives et à la présidentielle, avec une structure permanente de coordination.

Clermont-Ferrand, envoyé spécial.

Ne leur dites pas qu’ils sont en « université d’été ». Ils se veulent en « séminaire de travail », rebaptisé « remue-méninges », pour approfondir leurs propositions en vue du congrès programmatique de leur parti début décembre. Il faut dire que le Parti de gauche (PG), né en début d’année après le départ de Jean-Luc Mélenchon du Parti socialiste à l’automne 2008, a besoin de se construire un projet politique. Les 300 militants réunis ce week-end à Clermont-Ferrand ont donc planché, dans divers ateliers (« Sixième République », « Services publics », « Droits des salariés », « Bataille culturelle », « Planification écologique » avec la députée démissionnaire des Verts et, visiblement, future adhérente du PG, Martine Billard), pour donner corps à ce que le PG appelle « son projet de nouvelle émancipation et de progrès humain », développé, entre autres, par l’économiste Jacques Généreux. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce travail est indispensable pour des adhérents du PG qui, venus d’horizons divers - anciens socialistes pour beaucoup, mais aussi ex-communistes, écologistes, militants associatifs -, ont besoin de trouver une « cohérence intellectuelle ».

L’actualité politique n’était pas pour autant absente de ces journées de réflexion. Ainsi des futures élections régionales de 2010. Ces échéances ont fait l’objet d’une séance de travail pour définir « un programme de rupture pour les régions ». En marge des ateliers, la question des alliances a alimenté les débats. Si Jean-Luc Mélenchon affirme vouloir « des listes autonomes du Front de gauche incluant, en plus du PCF, le NPA, y compris Lutte ouvrière », listes qui se désisteraient au second tour en faveur des listes de gauche arrivées en tête, il admet que des obstacles demeurent, comme la dérive du PS vers le Modem ou le - refus du NPA de toute participation à des exécutifs avec le PS. Aussi le leader du PG veut-il avancer « par étapes ». « Fou celui qui refuserait l’union de l’autre gauche », tranche-t-il, en soulignant la nécessité d’un rapport des forces pour une autre - politique à gauche. Suite aux résultats des élections européennes, jugés « prometteurs » pour le Front de gauche, les militants du PG souhaitent « sa pérennisation et son élargissement ». C’est pourquoi, face aux primaires socialistes, qualifiées de « machine à perdre », Jean-Luc Mélenchon propose « un paquet », projetant le Front de gauche aux régionales, aux législatives, à la présidentielle, avec la mise en place d’une structure permanente de coordination. L’eurodéputé a également confirmé son intention de rejoindre avec sa formation le Parti de gauche européen (PGE), dont est également membre le PCF.

Diverses personnalités étaient présentes ce week-end à Clermont-Ferrand. Parmi ces invités, l’ex-NPA Christian Piquet, animateur de la Gauche unitaire, et André Chassaigne, président de l’Association des élus communistes et républicains (ANECR), qui vient de proposer l’ouverture de son association aux élus du Parti de gauche.

Max Staat


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