Manuel Valls poursuit son combat pour un PS qui rompe définitivement avec le socialisme 7

dimanche 2 août 2009.
 

Manuel Valls pose bâillonné dans la presse espagnole

"Moi qui pensais me calmer... ils ne vont pas être déçus." En réagissant à l’ultimatum que lui posait Martine Aubry par courrier, mi-juillet, Manuel Valls pensait peut-être déjà à ce coup d’éclat. Dimanche, le député de l’Essonne s’est affiché bâillonné dans les pages du quotidien espagnol El Pais . L’illustration s’accompagne d’une interview. L’occasion pour Valls de tomber une nouvelle fois à bras raccourcis sur le PS et, à demi-mot, sur sa première secrétaire, Martine Aubry. "Je ne m’attendais pas à cette lettre", se désole l’ancien lieutenant de Ségolène Royal dans un entretien effectué dans la langue de Cervantes. Né à Barcelone, Manuel Valls parle en effet "parfaitement espagnol et catalan", comme le souligne le journal. Une question de pure forme. En espagnol ou en français, la critique ne faiblit pas. "Jamais, dans l’histoire du PS, un premier secrétaire n’a envoyé un tel message à un dirigeant du parti en lui disant ’tu te tais ou tu t’en vas’", s’indigne celui qui n’a aucune responsabilité au sein de l’appareil socialiste. Et qui n’en veut pas. "Martine Aubry m’a proposé, après les élections européennes, d’entrer dans la direction du parti. Je n’ai pas accepté", reconnaît Valls, qui songe à la présidentielle 2012, et ne s’en cache pas.

Pas question non plus pour lui d’accepter les injonctions de sa première secrétaire : le socialiste assure n’avoir "jamais" songé à démissionner et n’entend pas pour autant se taire. "Je sais ce qu’est la discipline du parti. Je suis militant depuis que j’ai 17 ans. J’ai eu beaucoup de responsabilités. Au Parlement, j’ai été discipliné, j’ai respecté les consignes de vote même quand je n’étais pas d’accord", avance le député-maire d’Évry. "Mais aujourd’hui, il n’y a plus de décisions auxquelles être fidèle", déplore Valls.

"Pour la première fois de son histoire, le PS ne représente plus aucune espérance", lance-t-il à El Pais . L’offensive de Valls ne s’arrête pas là : "Nous ne sommes pas capables d’assumer théoriquement ce que nous faisons ensuite quand nous gouvernons", regrette Manuel Valls. "Avec Lionel Jospin au pouvoir, nous avons privatisé beaucoup d’entreprises", détaille-t-il aux lecteurs espagnols. "Mais ensuite, nous n’acceptons pas du tout le rôle de la nouvelle économie." Pourtant, "nous savons gouverner", relève le député-maire : "Nous dirigeons des grandes villes, nous avons des présidents de région." "Mais quand il s’agit de gouverner l’État, tout change", constate-t-il, amer. Alors le jeune lion sort les griffes. "En France, il y a trois domaines dans lesquels la France doit être forte : l’école, les banlieues et le vivre ensemble." Une ébauche de programme pour le PS et... pour 2012 ?

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Site Le Point mercredi 29 juillet 2009 (11h45)


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