Trois heures pour une alternative : Le Front de gauche élargit le cercle de la réflexion

vendredi 10 juillet 2009.
 

Mutualité . Six cents personnes ont participé à un échange sur la construction d’une alternative à gauche en présence d’acteurs du mouvement social.

En prolongeant les contacts noués dans la campagne des européennes avec des syndicalistes, des associatifs et des intellectuels, le Front de gauche étend le domaine de la lutte à l’ensemble des acteurs intéressés par l’émergence d’une alternative majoritaire à gauche.

Environ six cents personnes ont participé vendredi, à la Mutualité, à Paris, à trois débats, introduits successivement par des syndicalistes (Maryse Dumas de la CGT ; Annick Coupé, de Solidaires ; Gérard Aschieri, de la FSU), des personnalités connues pour leur engagement écologiste de gauche (Aurélie Trouvé d’ATTAC ; la députée des Verts, Martine Billard), des intellectuels et des magistrats sur la question des « droits et libertés » (Évelyne Sire-Marin, magistrate ; Roland Gori, chercheur initiateur de l’Appel des appels ; Dominique Noguères, de la Ligue des droits de l’homme).

Pas de « bulles étanches »

Maryse Dumas a rappelé que l’indépendance mutuelle nécessaire des organisations syndicales et politiques ne signifiait pas l’existence de « bulles étanches ». « Nous avons des points communs », a estimé la responsable syndicale, évoquant « l’enjeu de réinvestir la transformation du travail » dans la « nouvelle phase de la crise » qui s’ouvre, selon elle, où le gouvernement et le MEDEF reprennent l’offensive pour faire accepter le « moins-disant social ». « La politique actuelle n’est toujours pas acceptée, mais la révolte se heurte désormais au doute sur la capacité à agir. » Pour elle, cela nécessite de passer des « réflexes » défensifs à la « réflexion sur les réponses à apporter à la société ». Une idée partagée par Gérard Aschieri qui appelle à « oser les idées nouvelles ». « Il n’y a pas de luttes possibles sans la perspective de changements transformateurs », a déclaré le syndicaliste enseignant.

Une complémentarité des fonctions qui appelle l’invention d’un nouveau projet transformateur partagé, pour Christian Picquet, de la Gauche unitaire. « Sans mouvement social, les promesses de changement n’aboutissent pas. Mais sans un projet émancipateur sur lequel s’appuyer, le mouvement social se heurte à d’énormes difficultés », résume-t-il, estimant que « l’urgence est de s’atteler à la question politique ». « On ne pourra dépasser le sentiment d’impuissance et de doute que si l’on parvient à construire un projet politique majoritaire », a enchaîné Marie-George Buffet.

En finir avec le sécuritaire

Les enjeux sont nombreux : celui d’un nouveau modèle de développement qui intègre les préoccupations écologiques autrement que comme « un supplément d’âme » compatible avec le maintien du productivisme, ont rappelé Martine Billard et Aurélie Trouvé. Ou encore un projet qui ose une « révolution culturelle » pour en finir avec la contamination de la gauche par le discours sécuritaire de la droite. Il faut avoir le courage d’affirmer que « le pénal et le répressif ne peuvent régler la question sociale » face au défi de la violence et de l’insécurité, ont affirmé les intervenants sur les droits et libertés. Sans « mélanger les genres », « nous commençons la mise en oeuvre de l’idée même du Front de gauche », a estimé Jean-Luc Mélenchon au cours de la soirée.

Sébastien Crépel


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