Commissions occultes et attentat de Karachi : L’étau se resserre autour de Balladur Sarkozy. Piste politique confirmée (7 articles).

samedi 19 juin 2010.
 

Le juge d’instruction chargé de l’enquête sur un attentat anti-français au Pakistan en 2002 a confirmé la piste d’une affaire de corruption en France susceptible d’impliquer Nicolas Sarkozy, a-t-on appris de source judiciaire.

Lors d’une rencontre avec les familles des victimes de l’attentat de Karachi, Marc Trévidic a annoncé qu’il demanderait en septembre la co-désignation d’un juge financier pour explorer cette piste, dans le cas où le parquet refuserait toujours d’ouvrir une procédure distincte.

Le procureur Jean-Claude Marin a dit dans un communiqué cette semaine qu’il jugeait les faits prescrits.

L’avocat des familles qui assistait à la rencontre, Maître Olivier Morice, a rapporté les propos du juge et a souligné son manque de latitude.

"Marc Trévidic n’a pas caché aux familles les problèmes qu’il connaissait actuellement puisqu’il est laissé seul avec sa greffière et qu’il n’a pas de moyens d’enquête", a dit à Reuters Maître Morice.

Ce dossier porte sur un attentat-suicide commis en mai 2002 à Karachi qui a tué 14 personnes, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales (DCN) qui travaillaient sur place pour un contrat de livraison de sous-marins Agosta signé en 1994.

La piste d’Al Qaïda avait été d’abord suivie mais c’est désormais celle d’une action commanditée par des militaires pakistanais, sur fond d’imbroglio sur le paiement de commissions, qui est aujourd’hui privilégiée.

"RÉTRO-COMMISSIONS" AVÉRÉES

Le juge Trévidic a dit aux familles que son enquête avait confirmé qu’une partie des 83 millions d’euros de commissions convenues pour versement au Pakistan en marge de ce contrat était revenue en France.

Selon Me Morice, l’existence en 1994 de cette opération illégale de corruption appelée "rétro-commissions" est prouvée par des courriers entre la DCN et ses avocats, versés à la procédure, qui en font état.

D’autres éléments montraient déjà qu’un intermédiaire libanais, Ziad Takieddine, était intervenu pour obtenir au dernier moment 33 millions d’euros de commissions, s’ajoutant aux 50 déjà convenus initialement.

Ziad Takieddine a versé ensuite l’argent au Luxembourg au crédit d’une société créée par la DCN avec le feu vert de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, selon les conclusions d’une mission d’information parlementaire.

L’intervention de Ziad Takieddine avait été imposée par le ministre de la Défense de l’époque, François Léotard.

Les familles des victimes soupçonnent un financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, que soutenait Nicolas Sarkozy.

L’arrêt des paiements, tant au Pakistan qu’au Luxembourg après la victoire de Jacques Chirac sur Edouard Balladur à la présidentielle de 1995, interruption également démontrée au dossier du juge Trévidic, expliquerait l’attentat de 2002, selon l’hypothèse de travail du juge.

D’après Me Morice, Marc Trévidic estime que le pouvoir actuel sait tout de l’affaire.

"Le magistrat a déclaré qu’au plus haut niveau de l’Etat, on sait parfaitement pourquoi il y a eu arrêt du paiement des commissions. Il attend donc que soient remis les documents utiles dans le cadre de la demande de déclassification qu’il a faite", a dit l’avocat.

Une commission consultative a donné un avis favorable cette semaine à une nouvelle remise de documents secrets. La première n’a abouti à déclassifier que des documents secondaires.

Le député socialiste Arnaud Montebourg demande vendredi 18 juin au procureur Jean-Claude Marin d’ouvrir une information judiciaire sur le volet financier.

"J’invite le procureur Marin à respecter scrupuleusement les devoirs de sa charge en aidant les familles des victimes à obtenir la vérité, et non en protégeant le pouvoir contre le risque de son implication", dit-il dans un communiqué.

Source http://fr.reuters.com/article/topNe...

2 Balladur a signé le contrat alors qu’il savait qu’il coûterait de l’argent !

Le 24 juin 1994, puis le 3 août 1994, deux notes de travail informent la Direction des Constructions Navales et le gouvernement que si le contrat est signé, le contrat coûtera très cher à la France : entre 47,26 millions d’euros et 99,09 millions d’euros.

C’est à la page 4 :

http://www.ccomptes.fr/fr/CDBF/docu...

Pourtant, le gouvernement Balladur décide de passer outre cet avertissement !

Le gouvernement Balladur signe le contrat le 21 septembre 1994 ALORS QU’IL SAIT QUE LA FRANCE VA PERDRE DES DIZAINES DE MILLIONS D’EUROS SUR CE CONTRAT !

Pourquoi le gouvernement Balladur a-t-il signé un tel contrat ruineux pour les finances de l’Etat ?

Réponse : parce que Edouard Balladur avait besoin de beaucoup d’argent pour financer sa campagne présidentielle.

Edouard Balladur a donc choisi de faire perdre des dizaines de millions d’euros à la France en toute connaissance de cause, parce que ce contrat lui permettrait de financer sa campagne présidentielle grâce à des rétro-commissions.

Conclusion de ce Watergate français : ce contrat a finalement coûté à la France 76 millions d’euros (lire page 4) et ce contrat a causé la mort de 14 innocents (11 morts français, 3 morts pakistanais).

Source : http://karachigate.blogspot.com/

2b) Coup de tonnerre ! Edouard Balladur est officiellement au coeur de la tourmente judiciaire

par l’Agence Reuters

Le Watergate français : en 1995, la campagne présidentielle d’Edouard Balladur a été financée par les rétro-commissions provenant de la vente de 3 sous-marins au Pakistan.

En 2007, un courrier du procureur de Paris envisage un lien reliant une société, HEINE, et le financement de la campagne d’Edouard Balladur.

Lisez cet article :

« La campagne d’Edouard Balladur au coeur de l’enquête sur Karachi.

Le financement en 1995 de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, que soutenait alors Nicolas Sarkozy, est au coeur de l’enquête sur l’attentat anti-français de Karachi de 2002, confirme un document.

Ce courrier de 2007 du parquet de Paris, que Reuters s’est procuré, mentionne la société Heine, créée au Luxembourg en 1994 par la Direction des constructions navales (DCN). Elle était destinée au versement de commissions officiellement légales à l’époque pour faciliter la conclusion des marchés d’armement.

Citant des éléments de l’enquête, le courrier du procureur envisage un lien avec le financement de la campagne électorale du Premier ministre de l’époque, Edouard Balladur, campagne que dirigeait Nicolas Sarkozy, ministre du Budget de 1993 à 1995.

Les juges d’instruction Yves Jannier et Marc Trévidic pensent que c’est l’arrêt en 1996 puis en 2000 de paiements de commissions au Pakistan, en partie par cette structure luxembourgeoise de la DCN, qui aurait amené des militaires pakistanais à commanditer l’attentat du 8 mai 2002.

Précipitant un véhicule bourré d’explosifs sur un bus, un kamikaze avait tué à Karachi 14 personnes, dont 11 ingénieurs et techniciens français de la DCN, qui travaillaient sur place à la construction de sous-marins Agosta.

Le versement de "commissions" - souvent un alibi pour des opérations de corruption, officiellement déclaré illégal par la France en 2000 - avait bien été convenu dans ce contrat de sous-marins signé en septembre 1994, versé au dossier judiciaire et dont une reproduction est publiée jeudi par Libération.

Le courrier du procureur Jean-Claude Marin consulté par Reuters détaille les faits découverts sur la société Heine.

"Plusieurs documents viennent interroger sur la nature exacte de cette activité en lien avec les pouvoirs publics", écrit le procureur, qui fait référence à un document chronologique (1994-2004) d’une page, non daté ni signé, racontant les circonstances de la création de la société Heine.

Ce document saisi à la DCN mentionne "l’aval du directeur de cabinet du Premier ministre (Edouard Balladur - NDLR) et celui du ministre du Budget (Nicolas Sarkozy-NDLR) et laisse supposer des relations ambiguës avec les autorités politiques en faisant référence au financement de la campagne électorale de M. Balladur pour la présidentielle de 1995", explique-t-il.

Le magistrat ajoute qu’à l’appui des soupçons pesant sur la société Heine, il peut aussi citer les menaces proférées par ses dirigeants, dans le cadre de querelles internes, de "révéler la nature des missions qui leur avaient été confiées".

Edouard Balladur ne bénéficiait pas en 1995 des financements de son parti, le RPR, réservés à Jacques Chirac.

L’ancien Premier ministre Edouard Balladur a nié toute irrégularité dans une déclaration à France 3 le 18 juin. Nicolas Sarkozy a qualifié le 19 juin de "fable" l’ensemble du scénario faisant état de commissions donnant lieu à des "rétrocommissions" en France.

Cependant, l’arrêt du paiement de commissions au Pakistan et à d’autres pays, après la victoire de Jacques Chirac sur Edouard Balladur en 1995, a été confirmé à Paris Match mercredi 24 juin 2009 par Charles Millon, ministre de la Défense entre 1995 et 1997.

Il s’agissait de "stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions", a-t-il dit.

Des auditions déjà menées au sein de la DCN laissent penser que les commissions promises au Pakistan prenaient aussi d’autres circuits que la société Heine et s’élevaient à plusieurs dizaines de millions d’euros au total.

Le collectif des familles de victimes entend demander les auditions d’Edouard Balladur et Jacques Chirac.

"On espère aujourd’hui que l’affaire ne sera pas étouffée. D’autres dossiers de ce genre l’ont été mais là, il y a des familles avec des morts derrière, les politiques sont pas tout seul", a dit Magali Drouet, porte-parole du collectif.

Le Parti socialiste a demandé la formation d’une mission d’information parlementaire.

"Toute la lumière doit être faite sur ce qui s’est passé", a dit la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie au Sénat jeudi. Elle a assuré que les juges avaient tous les moyens d’agir.

http://fr.reuters.com/article/topNe...

3 Watergate à la française : Charles Millon, ancien ministre de la Défense, vend la mèche

Source : http://www.parismatch.com

Le plus grand scandale de la Vème République : l’attentat de Karachi (11 morts français, 3 morts pakistanais). Une interview du ministre de la Défense Charles Millon rajoute une pièce au puzzle.

On commence à y voir clair.

1993-1995 : le clan Balladur-Sarkozy est au pouvoir. Le premier ministre Edouard Balladur vend au Pakistan des sous-marins.

« Avant même la signature du contrat avec les pakistanais, deux notes internes de la Direction des Constructions Navales datées du 24 juin et du 3 août 1994 estimaient qu’il allait se traduire par des pertes évaluées entre 47 et 99 millions d’euros. Le contrat lésant les intérêts financiers français sera pourtant signé le 21 septembre 1994 par François Léotard, alors ministre de la Défense et éminent balladurien. Une troisième note interne, datée de décembre 1994, faisait encore état d’une perte prévisionnelle de 88,88 millions d’euros. »

http://dossierssignales.blogs.nouve...

Pourquoi le clan Balladur-Sarkozy a-t-il vendu des sous-marins au Pakistan, ALORS QU’IL SAVAIT QUE CE CONTRAT ALLAIT COUTER 88 MILLIONS D’EUROS A LA FRANCE ?

Réponse : parce que le clan Balladur-Sarkozy avait besoin d’argent pour financer l’élection présidentielle de 1995.

Le financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur fonctionnait de la manière suivante :

en 1994 et 1995, lors de la vente des sous-marins au Pakistan, des commissions étaient versées aux dirigeants pakistanais.

En échange, les dirigeants pakistanais reversaient des rétro-commissions au clan Balladur-Sarkozy.

Mai 1995 : Chirac est élu président de la République contre Balladur. Le clan Balladur-Sarkozy est écrasé.

Chirac demande à son ministre de la Défense, Charles Millon, d’arrêter les versements des commissions aux dirigeants pakistanais. Chirac fait coup double :

* Chirac peut se dire qu’il prend une décision « morale »

* Chirac coupe le circuit de financement occulte du clan Balladur-Sarkozy.

Le clan Baladur-Sarkozy ne reçoit plus aucune rétro-commission en provenance du Pakistan.

Les dirigeants pakistanais sont furieux : ils ne reçoivent plus les commissions promises par la France. Ils estiment que la France les a trahis. Mais ils ne se vengent pas tout de suite. Ils patientent jusqu’en 2002 en espérant qu’un autre président de la République sera élu et qu’il reprendra le versement des commissions.

Malheureusement pour eux, c’est Chirac qui est ré-élu. Aussitôt, ils se vengent et organisent l’attentat de Karachi : 11 Français trouvent la mort le 8 mai 2002.

11 Français innocents, victimes des magouilles des deux clans.

Paris Match. Est-il exact que la France ait bloqué le versement de commissions destinées à des intermédiaires pour la vente des trois sous-marins de la DCN au Pakistan ?

Charles Millon. Ce qui est certain, c’est que peu après ma nomination au ministère de la Défense, en 1995, Jacques Chirac m’a demandé de passer en revue les différents contrats de ventes d’armes en cours et de stopper le versement des commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions. C’est ce qui a été effectué : chacun d’entre eux a fait l’objet d’une expertise particulière.

4 Si ce n’était pas Al Qaida, mais les suites d’une histoire de mafia au sommet de l’état français, peut-on les trouver et les sanctionner ? Une “fable” vraiment ?

Source : http://www.democratie-socialisme.org/

8 mai 2002, 14 morts dont 11 français à Karachi et 12 blessés. Des ingénieurs français des arsenaux d’état DCNS. Leur bus a explosé. Indignation générale : c’est un attentat d’Al-Qaida.

Juin 2009 : sept ans après, la vérité se fraie un chemin. En fait, l’état français avait vendu la construction de sous-marins à l’état pakistanais : des commissions et « rétro commissions » illégales étaient en dessous- de-table. A qui étaient-elles destinées ?

Pourquoi se dit-il que ces rétro commissions devaient servir à la campagne électorale d’Edouard Balladur et que son directeur de campagne de l’époque Nicolas Sarkozy le savait ? Elles n’auraient pas été versées aux services pakistanais concernés, après la victoire de Chirac (et Villepin, tiens) qui ont unilatéralement fermé le robinet. Dette de mafia, dette à mort, près six ans de vaine tractation, les clans pakistanais lésés ont menacé puis commis l’attentat en représailles.

Depuis le début les récipiendaires et complices de ceux qui ont négocié et perçu lesdites commissions et rétro commissions savaient en France, au sommet de l’état, pourquoi ces 11 Français étaient morts. Ils auraient même tenté de menacer et frapper physiquement à leur tour (en les “jambisant” un procédé commun aux vulgaires mafieux terroristes) ceux qui exigeaient leur argent. Ils ont laissé s’égarer les familles et la justice vers des pistes fausses.

Interrogé par France 3, Edouard Balladur déclare avoir « entendu parler de cette histoire depuis des années ». Mais il souligne que tout s’était déroulé de manière « parfaitement régulière ». « Si quelqu’un a un témoignage, une preuve à apporter, qu’il saisisse la justice, c’est tout ».

Justement c’est le cas et les juges antiterroristes Marc Trévidic et Yves Jannier à Cherbourg cherchent la vérité dorénavant dans cette direction. Ces infos viennent des découvertes des dossiers des juges qui ont récemment été abondés et qui sortent publiquement de façon détaillée ….

« C’est ridicule, c’est grotesque, respectons la douleur des victimes, qui peut croire une fable pareille ? » répond Nicolas Sarkozy. Justement les familles des victimes elles s’indignent qu’on leur ait raconté une fable. « Dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’Etat n’existe plus, quatorze ans après, est-ce que vous êtes au courant de rétro commissions qui n’auraient pas été versées à des Pakistanais dans le cadre de la campagne de Balladur ? » rajoute l’actuel Bling-bling.

Bah oui, justement. L’argument sarkozien qui parait trop vif est, du coup, trop faible. Ca sonne comme un aveu car on est dans un monde où tout finit par se savoir, même si ça prend du temps et s’il y a des mensonges d’état.

Sarkozy et Balladur seraient-ils foutus ? Car on a là, un scandale d’une ampleur sans précédent.

Vous me direz, ce ne sont pas les seuls scandales de ce type, on a eu celui de l’UIMM, 600 millions d’euros de caisse noire pour corruption, 2 millions distribués en liquide par mallettes de 25 à 32 kgs, Parisot qui reconnaît que “beaucoup savaient inconsciemment“ et les auteurs ne sont toujours pas sous les verrous …

Mais ce n’est pas une raison pour être blasé. Tôt ou tard, la justice passe … Hein ?

Un jour, on finira même par savoir pourquoi c’est aux afghans que Bush a déclaré la guerre puis aux irakiens sur la base d’un mensonge officiel alors qu’il y avait 19 … saoudiens sur les 20 hommes qui ont détourné les avions et abattu les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001, alors que le chef des services secrets, saoudiens, le prince Turki avait démissionné quelques jours avant et alors que la famille Ben Laden trône dans les sommets de l’état saoudien.

Après on s’inquiétera des raisons qui poussent Sarkozy et Kouchner à déployer une base militaire sans précédent à Abu Dhabi à 220 Kms de l’Iran, (construite par des travailleurs forcés, sans droits) et à faire alliance militaire totale avec les barbares qui dirigent les Emirats.

Ca ne doit pas être pour aider Obama à faire la paix avec l’Iran.

On saura aussi pourquoi c’est Hamid Karzaï qui a été nommé « président » de Kaboul par les USA, alors qu’il était dirigeant d’UNOCAL, le groupe du vice-président Dick Cheney, dont le projet était d’installer un pipe-line en Afghanistan. Tous ces gens qui parlent de “croissance verte” et qui ne pensent, n’agissent, que pour l’or noir… Il est vrai que ce n’est pas par des “rétro commissions” sur les sacs de riz que MM Kouchner, Balladur, Sarkozy peuvent établir leur pouvoir et leurs fortunes.

1414 milliards de dollars d’armement par an - dont des sous marins pour le Pakistan instable et nucléaire - dépensés sur la planète, davantage que pour lutter contre les famines et les pandémies ou pour la banquise. (Et si Yann-Arthus Bertrand faisait un film sur les armes vues de haut : genre HOME WORLD WAR ?

On verrait le sous-marin pakistanais construit par des français du dessus, puis le bus des 14 ingénieurs français exploser du dessus, puis les crânes de Balladur et Sarkozy du dessus… ).

5 Les mobiles cachés de l’attentat de Karachi

Source : http://www.lepoint.fr/actualites-mo...

Six ans après l’explosion qui tua 11 Français, un document ouvre la piste de versements occultes sur la vente de sous-marins au Pakistan.

Ni la blessure ni l’énigme ne sont refermées. Six ans et demi ont passé et dans les longs rayonnages de la galerie Saint-Eloi, siège de la section antiterroriste du tribunal de Paris, l’attentat de Karachi, qui coûta la vie à 11 Français, reste classé parmi les « enquêtes en cours ». Un dossier en suspens, rempli d’incertitudes, d’ellipses et de contradictions ; un casse-tête judiciaire et diplomatique dont les pièces, disséminées dans le labyrinthe pakistanais, n’ont jamais pu être rassemblées.

C’était le 8 mai 2002, à 7 h 45. La voiture du kamikaze, en explosant, fit voler en éclats le bus des employés de la Direction des constructions navales (DCN) : des ouvriers et techniciens venus de Cherbourg pour participer à la construction d’un sous-marin. Le crime n’a pas été revendiqué. Quatre suspects ont été interpellés par la police locale ; un commanditaire-lié à Al-Qaeda-a été désigné, sans être retrouvé. Depuis, la coopération promise par l’ancien président Pervez Moucharraf en est restée aux apparences, et rien d’essentiel n’a été découvert.

Mais une nouvelle piste a surgi à Paris. Embarrassante et sulfureuse, elle avance un mobile politico-financier qui relierait, à travers le temps et l’espace, l’écheveau terroriste pakistanais aux affrontements politiques franco-français des années 90. Mi-octobre, le parquet a transmis au juge Marc Trevidic, chargé du dossier de Karachi, un document saisi par la police au printemps dernier dans le bureau d’un dirigeant de la DCN, Gérard Menayas, à la faveur d’une enquête financière sur les anciens arsenaux d’Etat. Selon cette note, l’attentat de 2002 trouverait son origine dans une sombre affaire de commissions impayées sur le marché des sous-marins, sur fond de règlements de comptes entre partisans de Jacques Chirac et d’Edouard Balladur, au lendemain de l’élection présidentielle de 1995.

Le rapport « Nautilus »

Daté du 11 septembre 2002, le document est long de trois pages et ne porte aucune signature. Sous le nom de code « Nautilus », il résume les conclusions d’une mission de renseignement commandée par la DCN dans les mois qui ont suivi l’attentat. Son origine n’est pas établie, mais son contenu comme sa forme indiquent nettement que ses auteurs ont eu accès à des sources liées à différents services secrets, français et étrangers.

Le texte débute ainsi : « Après de nombreux contacts, tant en Europe qu’au Pakistan, nous parvenons à la conclusion que l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée. » Les auteurs anonymes précisent que « les personnalités militaires ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené à bien l’action poursuivaient un but financier » : le versement de « commissions non honorées » sur la vente des sous-marins, dans le cadre du contrat Agosta. Le rapport affirme en effet que ces versements avaient été interdits par Jacques Chirac en 1995, aussitôt après son entrée à l’Elysée, afin d’ « assécher les réseaux de financement occultes » au service d’Edouard Balladur.

Mais le veto présidentiel aurait, par ricochet, privé certaines personnalités pakistanaises des sommes qu’elles attendaient. Au premier rang de celles-ci figurait Asif Ali Zardari, mari de Benazir Bhutto, alors Premier ministre-le même Zardari qui dirige désormais le pays, après l’assassinat de son épouse, en 2007 et l’élection présidentielle... Le rapport cite en outre, parmi les bénéficiaires, l’ancien chef d’état-major de la marine Mansurul Haq, aujourd’hui emprisonné pour corruption au Pakistan. A en croire le document, cet officier équivoque « se servait de ce type de contrat d’armement pour dégager des crédits afin de financer les guérillas islamistes », orchestrées en sous-main (notamment au Cachemire) par l’Inter-Services Intelligence (ISI)-le service secret pakistanais, si puissant qu’il a toujours fait figure d’Etat dans l’Etat.

Autant d’indications invérifiables de prime abord pour un juge parisien, mais qui s’emboîtent de façon troublante dans les béances de l’enquête officielle.

Les impasses de Karachi

De fait, la thèse avancée d’emblée par les autorités d’Islamabad pour expliquer l’attentat-celle d’un acte inspiré par Al-Qaeda au nom d’une animosité qui ne visait pas spécialement la France mais l’Occident en général-n’a jamais convaincu les services de renseignement français (DST et DGSE). « On ne peut qu’avoir de sérieux doutes sur le scénario privilégié par les Pakistanais », a même confié au Point l’un des magistrats qui travaillent sur le dossier.

Ainsi, les expertises effectuées à Paris ont établi que la bombe de 2002 avait été fabriquée avec un explosif militaire de type TNT, alors que les forces de sécurité locales ont toujours évoqué un engin artisanal à base d’engrais chimique-et pour cause : de tels produits ont été trouvés chez les suspects interpellés. « Les Pakistanais n’ont pas dit la vérité sur ce point », certifiait en 2007 aux familles des victimes le juge Jean-Louis Bruguière, initialement chargé de l’instruction. Autre contradiction : deux des quatre hommes arrêtés par la police de Karachi ont revendiqué, dans leurs aveux, le choix d’une cible française ; malgré cela, les Pakistanais ont conclu à une « erreur d’objectif » des terroristes, arguant du fait que l’attaque du 8 mai 2002 ne fut suivie d’aucune autre contre les intérêts tricolores.

Il est pourtant avéré que plusieurs alertes avaient précédé l’attentat, dont une tentative d’enlèvement sur un salarié de la DCN et, fin janvier 2002, la découverte d’une bombe sous une voiture de l’ambassade de France à Islamabad.

Sans faire grand cas de ces signes avant-coureurs, les services pakistanais se sont efforcés d’établir des liens entre l’explosion du bus de la DCN et les actes antiaméricains commis à cette période, jusqu’à conclure que le même groupe avait tué les ouvriers français et fait sauter une voiture, la veille, devant le consulat des Etats-Unis à Karachi. Connu sous le nom de Harakat ul-Mujahidin (HUM), ce réseau islamiste était déjà responsable de l’assassinat du journaliste américain Daniel Pearl, ce qui avait entraîné l’arrestation de l’un de ses chefs, cheikh Omar Saeed. Le procès de cet imprécateur s’ouvrait justement la semaine où fut perpétré l’attentat contre la DCN-le rapport « Nautilus » souligne aussi cette coïncidence.

Un détail méconnu issu de l’enquête sur la mort de Daniel Pearl ramène lui aussi aux conclusions de la mystérieuse note. Deux des e-mails de revendication envoyés par les ravisseurs du journaliste mentionnaient, parmi les conditions posées, l’exécution d’un contrat d’armement américain remontant à 1990 et qui prévoyait « la livraison d’avions de chasse F-16 au Pakistan » ou, à défaut, « le remboursement avec intérêts du paiement effectué par le Pakistan pour l’achat de ces avions » -une clause inhabituellement matérialiste venant de supposés « fous d’Allah ». D’autant que cette exigence avait été formulée à l’identique, fin 2001, par le président Moucharraf lui-même lors d’une rencontre avec George W. Bush...

D’où cette conclusion, partagée par plusieurs services de renseignement occidentaux : si les assassins de Daniel Pearl et les instigateurs de l’attentat de Karachi appartiennent à la même nébuleuse, rien n’interdit de penser que, dans les deux cas, leurs préoccupations se concentraient sur les contrats d’armement du Pakistan. Un point supplémentaire qui corrobore la teneur du document « Nautilus » et réveille désormais d’anciennes suspicions sur la vente des sous-marins français.

Les secrets d’Agosta

Car ce contrat-là aussi a gardé sa part d’ombre. Signée le 21 septembre 1994, la vente des navires fut négociée par François Léotard, ministre de la Défense du gouvernement d’Edouard Balladur. Montant de la transaction : 5,4 milliards de francs (825 millions d’euros). De quoi hisser le Pakistan au troisième rang des importateurs de matériel militaire français, derrière Taïwan et l’Arabie saoudite. Le calendrier prévoyait qu’un premier navire serait construit à Cherbourg, un deuxième monté à Karachi avec des éléments fabriqués en France et le troisième entièrement conçu sur place-les victimes de l’attentat de 2002 travaillaient sur ce chantier.

A en croire le rapport « Nautilus », la négociation organisait également le versement de « rétributions occultes » à un intermédiaire syrien, Abdul Rahman el-Assir. La note désigne cet homme d’affaires comme un proche d’Asif Ali Zardari, au point d’avoir « planifié l’enrichissement du clan Bhutto » ; elle lui prête en outre un rôle actif dans le « financement de la campagne d’Edouard Balladur » (l’ancien Premier ministre n’a pas souhaité commenter ce document) . Quatorze ans après, les archives du contrat Agosta (dont une partie est classée « secret-défense ») attestent la présence de cet intermédiaire dans le dispositif financier.

Plusieurs protagonistes de la négociation rapportent qu’El-Assir faisait alors tandem avec un autre homme d’affaires, le Libanais Ziad Takieddine-dont le nom est également mentionné sur le document « Nautilus »-, et que les deux hommes avaient été imposés par « un ordre venu d’en haut » pour augmenter, à travers eux, la rémunération destinée à Zardari sur le contrat.

Un intéressement de 4 % sur le prix des sous-marins (soit 33 millions d’euros) leur était promis ; il s’ajoutait aux 6 % prévus à l’origine et censés inclure la part de Zardari et de divers officiels pakistanais. Mais le profil des deux intermédiaires alimentait les suspicions : disposant d’un accès privilégié au cabinet de François Léotard (qui n’a pas répondu aux appels du Point), ils s’étaient rendus à Islamabad avec le conseiller spécial du ministre, Renaud Donnedieu de Vabres, qui avait dans son entourage la haute main sur les affaires sensibles. Ils étaient en outre impliqués, à la même époque, dans la répartition des commissions sur un autre contrat sensible de la DCN : le projet « Sawari II »-la vente de frégates à l’Arabie saoudite, pour 3 milliards d’euros.

Pareille accumulation d’indices faisait du duo d’intermédiaires une cible idéale désignée à la vindicte des chiraquiens. Alors que se profilait l’élection présidentielle de 1995 et qu’une lutte fratricide divisait le RPR, Léotard avait rallié l’UDF à la candidature Balladur. Chirac et les siens étaient persuadés que les mirobolants marchés de la DCN alimentaient un trésor de guerre politique. C’est pourquoi, dès son installation à l’Elysée, Chirac donna l’ordre d’annuler les commissions prévues sur ces contrats. Nommé par le nouveau président au ministère de la Défense, Charles Millon reçut l’ordre de « "nettoyer" les grands marchés de l’armement ». Quand il annonça aux industriels que les commissions prévues ne devraient pas être versées, de nombreux visiteurs défilèrent au ministère pour lui demander « de faire des exceptions... ».

Takieddine et El-Assir (qui n’ont pas répondu aux sollicitations du Point) n’en bénéficièrent pas. Durant l’été 1996, ils firent même l’objet d’intimidations physiques pour renoncer à leurs prétentions financières et accepter de déchirer leurs contrats. Un matin, dans son chalet de Gstaad, en Suisse, El-Assir eut la stupeur de voir deux balles de Revolver se ficher dans sa glace pendant qu’il se rasait. Quelques mois plus tard, un agent fut dépêché à Londres, où Benazir Bhutto s’était exilée, pour s’entretenir avec Zardari ; recommandé par l’Elysée, il annonça au futur président pakistanais, lors d’un tête-à-tête discret dans les allées de Hyde Park, l’interruption des versements prévus.

Mais le contrat Agosta incluait une disposition très particulière et soigneusement camouflée : 85 % des commissions devaient être versés aux intermédiaires dans l’année suivant la signature de la vente des sous-marins. Ainsi, au moment du feu rouge de l’Elysée, l’équivalent de 28 millions d’euros avait déjà été transférés via deux banques suisses, sur les comptes de sociétés écrans panaméennes. D’une éventuelle redistribution ultérieure nul n’a jamais rien su. Sauf ses bénéficiaires et ceux qui, peut-être, en ont été exclus. Douze ans après, le rapport « Nautilus » peut-il transformer une enquête antiterroriste en scandale politico-financier ?

Hervé Gattegno

Dix dates clés

21 septembre 1994

Signature du contrat négocié par François Léotard, ministre de la Défense, prévoyant la vente par la DCN de trois sous-marins Agosta au Pakistan.

7 mai 1995

A peine entré à L’Elysée, Jacques Chirac exige l’arrêt des commissions sur la vente des sous-marins.

5 novembre 1996

Benazir Bhutto, battue aux élections, quitte le pouvoir.

Mai 1998

Livraison des pièces du premier des trois sous-marins. Le deuxième, construit en France, sera livré en décembre 1999.

5 mai 2002

Jacques Chirac est réélu président de la République.

8 mai 2002

Attentat contre le bus des employés de la DCN à Karachi. 14 morts, dont 11 Français.

27 mai 2002

Une information judiciaire est ouverte à Paris.

11 septembre 2002

Les conclusions d’une enquête de renseignement baptisée « Nautilus » sont rendues à la DCN.

16 janvier 2007

Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière annonce avoir lancé un mandat d’arrêt international contre Abdul Sahame, dirigeant d’Al-Qaeda présenté par les services pakistanais comme le commanditaire de l’attentat.

Octobre 2008

Le parquet de Paris transmet le rapport « Nautilus » au juge Marc Trevidic, chargé de l’enquête sur l’attentat de 2002.

Asif Ali Zardari, le « monsieur 10 % » du Pakistan

Il a la moustache bien taillée, le cheveu gominé et le buste toujours droit. Trois mois après son arrivée à la présidence, Asif Ali Zardari, 53 ans, affronte pourtant sa première tempête politique : une crise majeure avec l’Inde. Douloureuse entrée en matière... Car rien ne prédestinait l’ancien play-boy de Karachi, amateur de polo, de voitures de sport et propriétaire d’une discothèque, à occuper le devant de la scène. Zardari doit d’abord son ascension à un mariage arrangé entre grandes familles. A 32 ans, il devient l’époux de la charismatique Benazir Bhutto, futur Premier ministre, assassinée en décembre 2007. Et c’est dans son ombre qu’il se taille une réputation détestable. Comment ? En prélevant des rétrocommissions sur tous les marchés publics. Au point de gagner le sobriquet de « Monsieur 10 % ». Suivent onze années de prison pour faits de corruption et une libération survenue en 2004. Exilé à Londres puis à Dubai, l’ancien homme d’affaires rentre au pays au lendemain de la mort de sa femme. Nommé à la tête du Parti du peuple pakistanais, Asif Ali Zardari remporte les législatives deux mois plus tard. Depuis, l’armée toute-puissante le tient à l’oeil.

Hervé Gattegno

6 Le clan Balladur-Sarkozy et l’attentat de Karachi : deux témoins sèment le trouble

Article du Figaro

Les juges antiterroristes ont entendu les auteurs de deux rapports qui évoquaient en 2002 la piste de commissions occultes pour expliquer l’attaque. Un imbroglio politique autour d’un contrat de sous-marins vendus au Pakistan peut-il être la toile de fond de l’attentat suicide de Karachi qui avait fauché, en 2002, onze salariés français de la Direction des chantiers navals et trois Pakistanais ? Alors que la tuerie, restée sans revendication, a longtemps été attribuée aux islamistes d’al-Qaida, les juges antiterroristes Marc Trévidic et Yves Jannier ont annoncé jeudi 18 juin 2009 aux familles qu’ils examinaient désormais de façon privilégiée cette hypothèse politique.

Cette piste est "cruellement logique", aurait souligné l’un des magistrats lors de cette réunion d’information organisée à Cherbourg. Plusieurs blessés et proches de personnes décédées ont fait part de leur stupeur. Olivier Morice, principal avocat des parties civiles, estime que les familles ont été "trompées par l’État français" et souligne qu’"il lui semblerait logique que MM. Balladur et Chirac soient désormais entendus par les juges".

Interrogé en marge du sommet européen de Bruxelles, Nicolas Sarkozy a pour sa part réagi en qualifiant cette hypothèse de « fable » et la jugeant « ridicule » et « grotesque ».

Dans les faits, c’est un rapport découvert en 2008 au siège de la Direction des constructions navales qui est à l’origine de ce rebondissement. Saisi dans le cadre d’une autre enquête, ce document, baptisé rapport « Nautilus » et rédigé par un ancien agent de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Claude Thévenet, évoque l’achat de sous-marins français par le Pakistan en 1994. Pour obtenir le marché, la France aurait promis, par contrat légal, de verser des commissions financières au Pakistan. Un système de rétrocommissions devait à son tour alimenter les Français. Mais, selon le rapport de cet enquêteur privé, Jacques Chirac aurait décidé de stopper les versements dès l’année suivante afin d’assécher les réseaux de financement politiques d’Édouard Balladur. C’est en représailles que des militaires pakistanais auraient commandité l’attentat antifrançais de Karachi.

http://www.lefigaro.fr

de Mathieu Delahousse


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