Européennes de juin 2009 : quelques remarques ! (par Vincent Assante, BN du PG)

samedi 27 juin 2009.
 

1 De l’abstention

2 Nos résultats

3 De l’affaiblissement du PS

4 Nos tâches

1 De l’abstention

Selon une enquête de la SOFRES réalisée le 7 juin auprès des électeurs, il apparaît que « ne sont pas allés voter 50,4 % des électeurs » :

- 31 % pour manifester le mécontentement à l’égard des partis politiques,

- 22 % parce qu’ils ne voyaient pas de différences entre les projets des différents partis,

- 20 % pour manifester le mécontentement à l’égard de l’Europe et de la construction européenne,

- 18 % parce que ces élections ne les intéressaient pas,

- 18 % parce que ce vote selon eux n’aurait pas d’impact sur la situation en France,

- 8 % parce que l’Europe et la construction européenne ne les intéresserait pas,

- 3 % parce qu’ils ne votent jamais,

- 20 % sans opinion.

On mesure là très clairement combien l’abstention est clairement politique et non, comme les commentateurs de tout poil le dispensent sur toutes les ondes, comme l’expression d’un désintérêt pour l’Europe. Souvenons-nous à ce sujet des résultats du score du PS en 2004, par rapport à 1999, à la suite d’une campagne clairement à gauche autour de sept conditions pour une Europe sociale !

Et souvenons- nous également du résultat du référendum de 2005 à propos duquel 56 % de l’électorat de gauche avaient voté non ! Ce qui recoupe d’ailleurs le résultat de cette enquête, à savoir que le problème le plus important pour les électeurs de gauche se trouve être la crise programmatique et organisationnelle des partis traditionnels devant les représenter.

Notamment vis-à-vis des 18 - 24 ans qui s’abstiennent à 70 % et les 25 - 34 ans qui s’abstiennent à 72 % avec un niveau moindre de 60 % chez les 35 - 49 ans.

Et lorsqu’on découvre la réponse à la deuxième question à savoir que 45 % des électeurs ont souhaité exprimer leur mécontentement à l’égard du gouvernement, on mesure encore mieux le caractère politique de cette expression électorale. Abstentions comprises !

2 Nos résultats

Avoir atteint 6,5 % constitue un excellent résultat !

Certes, la dynamique de notre campagne que nous avions perçue ainsi que les sondages qui l’indiquaient avançant les chiffres de 7 à 7,5 % comme résultat possible, peut laisser croire un certain nombre d’entre nous que finalement notre score est intéressant, mais sans plus.

Pour ma part, compte tenu de l’ostracisme dont nous avons été l’objet de la part des médias, des arguments pour justifier le vote utile du PS, les critiques habituelles sur nos analyses marxistes, et que c’était là notre premier combat électoral dans le cadre de circonscriptions nous desservant plus que d’autres, le résultat de 6,5 % constitue un excellent résultat.

En métropole, nous progressons dans six régions sur sept, jusqu’à 31 % des voix dans le sud-ouest ce qui place Jean-Luc Mélenchon dans une situation extrêmement favorable pour s’exprimer sur le plan national.

3 De l’affaiblissement du PS

Si un certain nombre d’entre nous avons quitté le PS pour construire le P. G., c’est bien parce que nous avons conclu que le PS était irredressable de l’intérieur, l’orientation sociale libérale, au-delà des luttes intestines, était devenue hégémonique en confinant les sensibilités de gauche réduites à présent à leur plus simple expression, notamment par le contrat de majorité que celle-ci, allant à Canossa, a signé au lendemain du congrès de Reims, l’obligeant à défendre le traité de Lisbonne et perdant ainsi toute son identité par les conséquences qui en découlent.

Et alors que la crise monétaire, économique, sociale et politique s’avançait inexorablement sur la scène ces derniers mois, crise justifiant le corpus politique du socialisme de transformation sociale, il s’est avéré que l’ensemble des dirigeants sociaux-démocrates et sociaux libéraux ont été, et sont toujours, incapables de traduire ce corpus, eux qui n’avaient eu de cesse de le remettre en cause depuis 1983, et pour certains depuis 1978, au sein du PS s’entend.

Cette déstabilisation politique qui n’est pas ponctuelle les conduit à l’immobilisme le plus total, ou peut-être demain s’en remettre à une alliance avec le centre droit, qu’ils se nomment modem ou Europe écologie.

Par ailleurs, la défaite de Benoît Hamon animateur du courant de gauche du PS ne peut que rendre plus impossible encore la capacité de ce courant à résister à la pression majoritaire d’une direction qui a elle-même perdu son centre de gravité.

4 Nos tâches

Ce résultat, liées aux éléments qui découlent de l’enquête sur les raisons de l’abstention, le profil professionnel des abstentionnistes, et les tranches d’âge qui segmentent cette abstention, nous indique de manière précise vers qui nous devons déployer toute notre énergie dans la période qui s’ouvre.

Également, compte tenu de la déconfiture du PS et de la crise, née de longue date certes mais qui vient de s’accentuer gravement à la suite de ces résultats, nous devrions élaborer une stratégie d’approche, par exemple des réunions politiques ouvertes aux sympathisants et aux militants que nous savons proches de nous appartenant au PS ou au N. P. A., pour les gagner à notre stratégie.

Parallèlement à cela, les échéances politiques nous en laissons le temps, il serait utile que nous mettions à profit les semaines qui viennent pour finaliser un premier jet de nos travaux au sein des commissions spécialisées, dont un certain nombre de thèmes pourrait être abordé lors de l’Université de rentrée que nous ne manquerons pas d’organiser fin août ou début septembre, je présume !

Vincent Assante


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