« Toilettage » de la loi de 1905 : Chronique d’un saccage annoncé.

mardi 26 septembre 2006.
 

En octobre dernier, Nicolas Sarkozy chargeait la commission Machelon de plancher sur des aménagements possibles de la loi du 9 décembre 1905, loi de séparation des Eglises et de l’Etat, véritable pierre angulaire de la laïcité. Alors que la commission s’apprête à rendre sa copie, le ministre de l’Intérieur et des cultes lève le voile sur les propositions de la commission dans un article du journal La Croix (Edition du 20 septembre 2006). L’Union des FAmilles Laïques, ainsi que tous les défenseurs de la laïcité, avaient raison, il y a un an, de s’attendre au pire lorsque Nicolas Sarkozy s’était fait fort de « toiletter » la loi de 1905 : car c’est bien le pire qui est en train d’arriver. Sous couvert de « rendre plus aisé et plus transparent le financement de la construction des lieux de culte », la commission foule aux pieds le principe même de séparation de la sphère privée et de la sphère publique : si l’on en croit Nicolas Sarkozy, elle suggère en effet d’autoriser les communes à « subventionner directement la construction des lieux de culte ». La commission Machelon ne propose donc pas moins de biffer d’un trait de plume l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905, qui déclare que « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ».

La rhétorique est désormais connue : Nicolas Sarkozy présente comme un progrès ce qui constitue en fait une régression sans précédent, à savoir le retour au régime concordataire instauré par Napoléon. La stratégie est on ne peut plus claire : il s’agit d’instrumentaliser l’Islam pour détruire le principe de laïcité. Arguant du fait que l’Islam est devenue la deuxième religion de France, Nicolas Sarkozy voudrait que les contribuables financent les mosquées. Au lieu de traiter l’Islam comme n’importe quelle religion, au lieu de l’assigner à la sphère privée, Nicolas Sarkozy semble penser que la religion musulmane a droit à un traitement spécial, puisqu’il entend réinstaurer pour elle le financement public des cultes.

L’UFAL rappelle que la séparation de la sphère publique et de la sphère privée constitue un principe non négociable, au même titre que les principes de liberté et d’égalité : remettre en cause ce principe, comme Nicolas Sarkozy s’apprête à le faire en s’autorisant du rapport de la commission Machelon, c’est vouloir s’attaquer aux fondements mêmes de la République. L’UFAL, aux côtés de toutes les organisations qui défendent la laïcité, sera donc particulièrement vigilante dans les jours prochains, et mettra tout en oeuvre pour éviter que, sous couvert de toilettage, on ne se livre au saccage de la loi de 1905.

Fait à Paris, le 21 septembre 2006,

Contact presse : Bernard Teper, 06.08.10.44.52 Pierre Cassen, 06.10.31.83.60 __._,_.___


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