12 décembre 1999 Naufrage du pétrolier Erika au large de la Bretagne,

vendredi 15 décembre 2023.
 

Ce jour-là, l’Erika, un pétrolier battant pavillon maltais (pavillon de complaisance) construit en 1975 et affrété par la société Total-Fina-Elf, fait naufrage avec ses 37000 tonnes de fioul lourd dont seulement 11000 seront récupérés.

Du Finistère à la Charente-Maritime, 400 kilomètres de côtes sont souillées.

Le nombre d’oiseaux morts est estimé entre 150 000 et 300 000.

La cargaison officielle est du fioul lourd no 2 dans lequel on retrouve des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), réputés cancérigènes. En estimant une teneur en HAP de 0,05 %[réf. nécessaire], sur 18 000 tonnes de fioul à la mer, ce sont 10 tonnes de produits cancérigènes qui se seraient retrouvés dans l’océan.

Voici le récit d’un témoin sur le site :

http://limouz.chez.com/maree_noire_...

Un peu partout, les centres de traitement sont débordés et les oiseaux sont mis en carton puis expédiés jusqu’en Belgique ou en Hollande pour y être soignés !

... Les animaux morts sont comme soudés dans le pétrole. Les retirer demande de gros efforts ; il faut quasiment découper le pétrole autour d’eux.

En nettoyant jeudi (30/12/1999) nous avons vu passer deux cormorans et quelques goélands. Tout le monde espérait qu’ils passeraient leur chemin et ne viendraient pas se poser là. Les goélands volaient toujours mais présentaient de vilaines taches noires sur le ventre.

Sur les plages, si on recueillait au départ quelques oiseaux vivants, on entasse désormais les restes englués, presque méconnaissables des fous de bassan, guillemots et autres goélands...

Même ceux qui sont transférés dans des centres de nettoyage (comme l’école vétérinaire de Nantes) ne sont pas sûrs de survivre, intoxiqués par le pétrole ingéré en essayant eux-mêmes de nettoyer leurs plumes. Sur 50m de plage, une dizaine d’oiseaux morts...

Et puis, il y a toute la faune sous-marine. Certains ont signalé des dauphins teintés de noir par le pétrole et dimanche (2/01/2000) un phoque mazouté a été recueilli près de Brest.

Pour toute la faune sous-marine, que va-t-il se passer ? La marée noire a franchi la Barre d’Etel, entrant dans la ria. J’y suis d’autant plus sensible que la rivière d’Etel est un site de plongée où la diversité et la richesse biologique est très importante. Il semble que la pollution soit limitée principalement aux grandes plages à l’entrée de la Ria, en aval d’Etel. Mais quel sera l’impact sur la vie sous-marine dans l’intérieur ? (et ailleurs sur toute la côte Atlantique ?).

Tout au long de la fabuleuse Côte Sauvage de Quiberon, les roches sont maculées de souillures de pétrole. Impossible de nettoyer toutes les roches de ces falaises abruptes. Le "spectacle" est désolant... Au bord de la route côtière, j’ai vu des goélans qui tapaient des pattes sur l’herbe : en fait, ils essayaient de décoller le pétrole. Ceux-là pouvait encore voler et ne semblait pas trop salis par ailleurs, mais que dire de ce cormoran : impossible de l’approcher sans qu’il tente de s’enfuir, risquant de tomber à l’eau. Entièrement englué, ne pouvant même plus battre des ailes... Englué, ce cormoran menace de se rejeter à l’eau si on l’approche

J’ai trouvé sur un site pédagogique canadien des indications sur les effets des hydrocarbures sur les organismes vivants : pas très rassurant.

Jugez-vous même.

Si certains organismes peuvent se débarrasser par eux-même de petites quantités de pétrole, les effets de la pollution de longue durée ou par des quantités importantes peuvent n’apparaître qu’à long terme, en diminuant par exemple les taux de reproduction de certaines espèces...


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