Bob Dylan à Paris Un artiste aux idées encore dans le vent !

samedi 23 mai 2009.
 

Au début du mois d’avril, le chanteur et poète américain Bob Dylan était à Paris pour deux concerts au Palais des Congrès. Le passage en France de cet artiste mythique est toujours un évènement, même si on peut regretter le prix très élevé des places.

Les deux shows de Dylan ont néanmoins été à la hauteur de sa réputation : magnétiques et de haut vol ! Accompagné de cinq musiciens au top, Bob Dylan s’est surpassé pour montrer au public parisien toute l’étendue de sa palette musicale : blues, rock, jazz, bluegrass… Oscillant du piano à la guitare (bien que trop brièvement à notre goût…) en passant par son légendaire harmonica, le chanteur a prouvé que son génie et son sens musical restaient intacts.

Changeant de répertoire chaque soir, retravaillant ses titres qui datent parfois du début des années 60, Dylan refuse de se soumettre au modèle des grands shows commerciaux, conformistes et standardisés auxquels trop de célébrités sur le retour nous ont habitués. Peu communicatif sur scène (certains le regrettent d’ailleurs…), Dylan s’en tient à sa musique et à ses textes et il refuse de se couler dans le moule facile du chanteursympa- proche-de-son-public.

Dylan, c’est aussi et surtout le visage d’une autre Amérique : celle de la lutte contre le racisme d’État, pour les droits civiques et l’égalité ; celle qui s’est levée contre la guerre du Vietnam hier, d’Irak aujourd’hui et qui se lèvera demain contre toute nouvelle aventure impérialiste… Une guerre, même décidée par le progressiste Obama, resterait une guerre de domination et n’en serait pas plus légitime pour autant ! Comment ne pas songer aux paroles du titre Masters of War où Dylan s’adresse aux marchands de canons quels qu’ils soient pour les fustiger en ces termes très durs : « Je souhaite votre mort et qu’elle arrive bientôt. Je suivrai votre cercueil et je resterai sur votre tombe jusqu’à ce que je sois sûr que vous soyez bien morts » ! De même, dans Chimes of freedom (les Carillons de la liberté), il souhaite parler « pour les réfugiés sur la route désarmée de l’exode, pour les rebelles, les malchanceux, les laissés-pour-compte… ». Impossible de ne pas être touché par la verve du poète, par sa sincérité et par sa quête d’un autre monde débarrassé de la violence des puissants.

Chapeau l’artiste !

Julien Guérin


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