COURANT « CONVERGENCES ET ALTERNATIVE » DU NPA : DECLARATION DE CONSTITUTION

jeudi 28 mai 2009.
 

Un courant du NPA d’environ un millier de militants pour l’unité avec le Front de Gauche s’est créé ce dimanche sous le nom "Convergences et alternative"

Le congrès de fondation du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a confirmé un premier succès. De nombreux-ses militant-e-s l’ont rejoint à la recherche d’un instrument nouveau pour agir sur le terrain politique et créer une alternative de gauche correspondant à leurs actions dans les luttes et le mouvement social. Mais, le congrès passé, les attentes et les interrogations restent nombreuses. Une série de débats demeurent inachevés sur des questions qui vont pourtant déterminer dès maintenant l’avenir du parti. C’est pour peser sur les choix à opérer que nous avons décidé de constituer un « courant » au sein du NPA, afin de proposer à ses militants une orientation immédiate, face à l’urgence qu’impose la crise économique, politique, sociale et écologique, pour refonder une gauche digne de ce nom. Notre constitution en tant que parti ne doit pas signifier la fin d’un processus mais le début d’une nouvelle phase d’élaboration, de rassemblement et de convergences. En même temps, nous voulons contribuer à l’élaboration programmatique à plus long terme sur une série de débats cruciaux laissés ouverts par le congrès de fondation.

1) La nécessité d’un front unitaire dans les luttes comme dans les élections

L’arme la plus fatale des classes dominantes contre nous est la division. Tous les jours, nous en faisons les frais. Dans les luttes, au travail, dans les quartiers, nous devons renforcer l’unité de celles et ceux qui ne profitent pas de ce système, en lui donnant le contenu politique le plus clair possible, mais à la mesure du niveau de conscience acquis par la majeure partie de celles et ceux qui se mettent en mouvement. C’est avec une unité sans faille que le « non » de gauche a été victorieux, que le CPE a été repoussé, et que les Guadeloupéen-ne-s ont gagné. Nous sommes favorables aux initiatives concrètes pour rassembler toute la gauche en soutien aux luttes et pour battre la droite. Mais, en même temps, nous devons créer une autre convergence au sein de la gauche, celle des forces anticapitalistes et antilibérales, qui doivent forger leur unité autour de propositions politiques alternatives au social-libéralisme. Créer une dynamique populaire rassembleuse, organisée par les forces militantes, associatives, syndicales et politiques, permettra de gagner une majorité au sein de la gauche et de battre réellement la droite. Nous ne pouvons gagner que rassemblé-e-s.

Elections européennes : une occasion manquée

La discussion autour de notre tactique pour les élections européennes a mis en lumière un enjeu plus profond : la construction d’un front pluraliste, dans les luttes comme dans les élections, sur la base d’une alternative politique anticapitaliste face à l’Europe du traité de Lisbonne et au social-libéralisme.

Malgré l’affirmation faite à son congrès en faveur de l’unité, le NPA n’a réussi à réaliser l’unité avec personne et se retrouve seul. C’est la volonté d’affirmer en priorité son identité de parti, au lieu de rassembler et de clarifier les enjeux à long terme, qui l’a poussé à ne pas poursuivre la démarche vers un front électoral. Et parce que sa direction n’envisage pas le dépassement du PCF, celui-ci n’a pas voulu mettre en marche une vraie dynamique unitaire, qui aurait bousculé les partis existants.

L’éparpillement s’est accentué.

Les forces rassemblées dans la Fédération se sont trouvées exclues de fait d’un « Front de Gauche » qui se limite à un accord de sommet entre PCF et PG, sans la force de collectifs de base qui auraient permis une dynamique où tou-te-s les militant-e-s de la gauche alternative auraient pu trouver leur place. Les discussions entre la Fédération et le NPA ont été arrêtées alors qu’elles n’ont pas démontré l’existence de divergences substantielles empêchant une coalition électorale aux européennes : ni sur le contenu politique d’une opposition résolue à l’Europe libérale, ni sur le contenu d’un front alternatif à gauche indispensable aux luttes actuelles. La condition portée par le NPA sur une alliance durable, notamment aux futures élections régionales, n’était pas une raison suffisante pour empêcher d’avancer aux élections européennes. Beaucoup de militant-e-s et de gens, autour de nous, attendaient une politique d’unité à la gauche du PS. Au lieu de quoi, elles et ils assistent à des campagnes « concurrentes », alors que l’unité était possible. Les Alternatifs ont décidé de ne figurer sur aucune des listes, jugeant insatisfaisante la situation de division ; de même que les courants de l’écologie radicale qui ne suivent pas J. Bové dans la liste Cohn-Bendit/Hulot.

C’est dans l’unité, et non dans la dénonciation, que nous parviendrons à convaincre nos partenaires potentiels, en particulier le PCF, de ne plus s’allier avec le social-libéralisme.

Il reste que, quels que soient les résultats des listes à la gauche du PS, leur total exprimera la persistance d’orientations antilibérale et anticapitaliste. Il ne faut pas que cette division sur le terrain électoral s’étende au point de paralyser la nécessaire convergence pour former une véritable alternative de gauche face à la crise et répondant aux mobilisations sociales.

Construire un front durable

Les enjeux de la construction d’un front politique durable de la gauche de gauche sont encore renforcés par les développements d’une situation politique totalement inédite.

- La profondeur de la crise du capitalisme et les difficultés des classes dirigeantes à trouver une « solution » durable et efficace.

- La poursuite du projet sarkozyste, qui profite de la crise pour approfondir ses contre-réformes visant une refondation des rapports sociaux et une destruction des acquis démocratiques

- Une crise du néolibéralisme qui est à son apogée, mais un Parti socialiste incapable de rompre avec les politiques sociales-libérales qu’impliquent le respect des traités européens et la recherche d’alliance vers le centre.

- Une situation d’éclatement des forces de la gauche de la gauche qui ne savent (ou ne veulent) pas trouver les moyens de forger les rassemblements et les débats de clarification nécessaires pour que naisse une force alternative crédible, en capacité de bousculer les rapports de force au sein de la gauche.

- Une multiplication et une radicalisation des luttes des salarié-e-s et des résistances populaires accompagnant des mouvements sociaux de plus en plus massifs qui soulèvent des secteurs entiers de la société.

Il serait dramatique que cette situation ne produise aucune convergence à la gauche du Parti socialiste ; qu’il n’y ait aucun rassemblement d’une gauche de lutte offrant des perspectives politiques. Nous n’avons pas le droit de laisser faire la dispersion (ou l’abstention de tout acte politique) dans la gauche de gauche, du NPA au Parti de gauche, en passant par le Parti communiste, Lutte ouvrière, la Fédération, les collectifs antilibéraux, les Alternatifs, les Verts qui ne se reconnaissent pas dans le choix de D. Cohn-Bendit.

La situation sociale de luttes et d’unité appelle à une réponse politique, elle aussi unitaire, alternative au social-libéralisme. Nous devrions reprendre une démarche de propositions et d’interpellations en direction des autres forces de la gauche de gauche. Cela créerait une dynamique politique, poserait dans les faits le débat sur l’alternative de gauche à construire face à un pouvoir sarkozyste qui perd de plus en plus de sa légitimité.

Il y a des convergences possibles dès maintenant !

Quand on examine sérieusement les propositions des un-e-s et des autres, un accord de la gauche anticapitaliste pourrait être concrétisé par des campagnes militantes au sein des mobilisations sociales, pour donner une traduction politique aux luttes autour d’un programme d’urgence, convaincre la population que des solutions alternatives existent, isoler la droite affaiblie, et pour gagner. Les exigences immédiates qui pourraient nous rassembler face à la crise économique existent d’ores et déjà. En voici quelques-unes (liste non exhaustive).

- Une politique d’augmentation uniforme des salaires (Smic à 1500 euros), étendue aux chômeur-euse-s, aux jeunes, aux retraité-e-s, aux bénéficiaires des minima sociaux. Elle exprime le besoin de reconquérir ce que le salariat a perdu dans le partage de la richesse depuis l’offensive capitaliste des trente dernières années. Les Antilles ont propagé le besoin de 200 euros pour tout le monde. D’autres se sont battus pour 300 euros.

- Une politique pour interdire ou stopper les licenciements ; une réduction du temps de travail, sans perte de salaire, pour partager le travail entre tou-te-s. Nous devrions dire chiche à la proposition de loi du PCF d’interdiction des licenciements dans les entreprises qui ont versé des dividendes. Et défendre, en même temps, pour s’opposer à tous les licenciements, l’exigence d’un droit de veto des délégués des salariés, face aux décisions des chefs d’entreprise, ainsi que des mesures nouvelles des pouvoirs publics pour que tou-te-s les salarié-e-s soient protégé-e-s par des droits étendus, dans les grandes ou les petites entreprises sous-traitantes.

- La suppression du bouclier fiscal, de la loi Tepa ; une réforme de la fiscalité reposant sur le rétablissement de l’impôt progressif sur les revenus ; l’annulation de la réforme de la taxe professionnelle et la suppression de la TVA pour les produits de première nécessité.

- La défense des services publics, en annulant immédiatement les projets de privatisation de la Poste, les mesures de démantèlement de l’Education nationale, de la recherche publique et des hôpitaux ; l’annulation immédiate des dizaines de milliers de suppressions de postes dans la fonction publique.

- Le contrôle public des banques est urgent, quand des milliards sont déversés sans que les pouvoirs publics et la population n’aient les moyens de définir à quoi l’argent va servir. Il est donc nécessaire d’exiger une appropriation publique du système du crédit, un contrôle public de la Banque centrale européenne, qui doit être mise au service du développement de l’emploi et de politiques publiques écologiques en Europe (transports, logement, énergie, services publics…).

- La défense des droits et libertés fondamentales : l’égalité des droits pour tou-te-s ; la liberté de circuler et de s’installer librement, le droit d’exister et de vivre dignement ; la régularisation immédiate de tou-te-s les Sans-papiers ; etc.

- L’égalité des salaires et des conditions entre hommes et femmes ; l’avortement libre et gratuit ; la lutte contre les violences faites aux femmes.

Autour de ces propositions, il convient de reprendre la démarche unitaire vis-à-vis des forces politiques qui se situent à la gauche du PS et chercher véritablement un accord, manifester cette convergence dans la rue, organiser des diffusions communes de tracts et des meetings communs dans les principales villes.

2) Le NPA, un levier pour une recomposition vers une nouvelle force anticapitaliste

L’appel initial à former le NPA s’adressait à tou-te-s les militant-e-s et courants issus des traditions socialiste, communiste, écologiste, trotskyste, des alternatifs... Il les appelait à constituer un parti recueillant l’héritage du meilleur de ces traditions, à « se rassembler au-delà des divisions anciennes ». La fondation du parti a ainsi représenté un premier pas dans le rassemblement de divers courants militants. Les débats du congrès ont par ailleurs montré que différentes orientations stratégiques y existaient d’ores et déjà. Celui sur le nom du parti l’a en partie illustré, une forte minorité optant pour un nom « révolutionnaire ». Mais le NPA devrait justement laisser ouvert le débat sur les moyens de la transformation de la société (révolution ou réforme radicale), pour ne pas se contenter de l’arc de forces réunies en son sein aujourd’hui et limité à la gauche révolutionnaire. Se définir comme parti d’avant-garde, même doté du meilleur programme possible, ne suffit pas à jouer un rôle central dans la réorganisation du mouvement ouvrier.

Cela ne doit pas non plus signifier l’abandon d’une démarche visant à s’adresser aux autres courants de la gauche de transformation sociale.

Le NPA doit se concevoir comme un levier pour polariser d’autres forces dans un rassemblement large et pluraliste. Il ne peut aujourd’hui prétendre représenter, à lui tout seul, la réponse politique, l’alternative dont notre camp social a besoin. Il devrait articuler la proposition de front anticapitaliste dans les luttes et dans les élections, avec le projet à moyen ou long terme d’une force (parti ou mouvement), large et pluraliste, pour clarifier et vérifier les bases politiques à partir de l’expérience dans l’action. Il ne s’agit pas de construire seulement une nouvelle force électorale, mais une vraie force de transformation sociale qui pèse dans la société, qui représente et organise une partie significative des secteurs populaires.

Le NPA devrait donc aussi être attentif aux contradictions et recompositions parmi la gauche socialiste, communiste, écologiste, alternative. La constitution du Parti de gauche, puis de la Fédération et ses diverses composantes, les choix divergents lors du congrès du PCF comme au sein de la mouvance écologiste montrent que la discussion sur la nécessité d’une force politique large et pluraliste, représentant et défendant les exploités et les opprimés, va bien au-delà des seules composantes de la gauche révolutionnaire.

Pour avancer, nous ne partons pas de rien.

- Nous pouvons tirer des enseignements d’autres expériences de recomposition en Europe, qui témoignent de la profondeur de la crise des partis sociaux-libéraux et communistes. Dans plusieurs pays, des alliances se sont nouées entre plusieurs forces de la gauche de gauche (issues de la crise de la social-démocratie et des partis communistes, et de groupes de traditions différentes dans la gauche radicale). Elles ont donné naissance à des partis/ coalitions/fronts, anticapitalistes larges et pluralistes, qui déclenchent une dynamique attractive pour des milliers d’acteurs des mouvements sociaux. Des partis ouverts aux processus de recomposition et aux alliances électorales avec d’autres, tout en participant au regroupement de la Gauche anticapitaliste européenne.

- Nous pouvons nous inspirer des diverses expériences des mouvements de la gauche anticapitaliste (campagne référendaire en 2005, collectifs antilibéraux, programmes altermondialistes d’Attac ou de la Fondation Copernic, expériences syndicales avancées) qui offrent une palette de propositions programmatiques alternatives proches des nôtres permettant un débat de convergence.

L’aspiration à construire une formation politique nouvelle a résisté à tous les échecs ; elle reste un point d’appui. La volonté de transformer le monde traverse l’ensemble des organisations de la gauche de transformation sociale, et anime les nouvelles et nouveaux militant-e-s qui rejoignent le NPA et, dans une moindre mesure, le Parti de gauche. Mais cette dynamique bute sur le refus de chaque organisation de se dépasser dans une expérience fondatrice qui irait au-delà des partis existants. Le NPA, tout en se construisant, ne doit pas se considérer comme la forme achevée de la nouvelle force de transformation sociale, mais il doit jouer pleinement son rôle de levier pour polariser et entraîner d’autres forces ainsi que lui-même dans une recomposition politique, en mettant en débat ses premiers éléments de programme, en adoptant une stratégie unitaire offensive, en posant la question du parti à construire, y compris en termes de regroupements et de fusions. Avec les Alternatifs et les forces rassemblées dans la Fédération, la discussion porte sur comment mettre en œuvre un front politique et social testant la possibilité d’une nouvelle force politique. Avec le PCF et le Parti de gauche, si un « front » politique et social est envisageable dès aujourd’hui, la question d’une force (parti, mouvement) se pose différemment. La direction du PCF n’envisage pas son « dépassement » dans une force large et démocratique et n’a pas renoncé à une hégémonie autour de lui à la gauche du PS, comme il n’a pas renoncé aux alliances gouvernementales avec le PS. Le Parti de gauche se déclare « parti de gouvernement » sans plus de précisions, et ses références « républicaines » marquées le tirent vers des alliances discutables. Pour autant, une nouvelle force anticapitaliste large ne pourra se passer des secteurs militants aujourd’hui rassemblés dans le PCF et le Parti de gauche. Leur proposer de construire avec nous un front d’alternatives, sociales et politiques, est le meilleur outil pour aboutir aux clarifications nécessaires.

3) Des débats centraux que nous souhaitons mener dans le NPA

Les points ci-dessus résument les propositions d’orientation immédiates de notre courant au sein du NPA. En même temps, nous voulons soulever d’autres débats qu’il est nécessaire et urgent d’approfondir.

Les rapports entre le « parti », les mouvements et les syndicats

C’est le même mouvement pour l’action anticapitaliste et vers l’émancipation sociale qui nécessite deux tâches qui se complètent mais qui ne se confondent pas : développer le mouvement d’auto-organisation de la lutte des salarié-e-s, et construire un parti du salariat fondé sur un programme et un projet de société. Le parti doit tenir compte des apports provenant du mouvement social, traduire sur le terrain politique ses aspirations les plus profondes, tout en agissant pour l’indispensable unité du mouvement ouvrier face à la crise grandissante du capitalisme. Il doit plus être un lieu de convergence politique et de synthèse qu’un guide.

Les militant-e-s du parti doivent être partie prenante de la lutte de classe au quotidien, y intervenir activement, débattre de ses développements, pousser à l’extension des mobilisations. Un mouvement social, une lutte, doit viser à être majoritaire pour gagner, donc obtenir l’unité la plus large. Le parti en tant que tel n’est pas l’organisateur, ni ne se substitue aux organisations du mouvement, ou aux courants combatifs qui naissent du mouvement. Son rôle est de soutenir et de populariser les luttes et les revendications du mouvement social, avancer des propositions politiques, défendre un programme. C’est par cette action politique que la question du pouvoir et d’un gouvernement de rupture pourra être posée. Non pas que le parti vise le pouvoir pour lui-même, mais pour aider à l’auto-organisation générale et la démocratie la plus complète. Cela mérite débat au sein du NPA, qui ne doit pas glisser vers des initiatives en son nom se substituant au mouvement ou se contenter d’un appel permanent à la grève générale.

Le rôle des élections et des institutions

Si le NPA vise à construire un parti de masse, représentant une fraction significative des salarié-e-s et des secteurs populaires, il ne peut rester à la marge en ne considérant les élections que comme une simple tribune politique ou un moyen de s’auto-affirmer. Il doit opérer un tournant en visant à faire élire des représentant-e-s qui prennent des responsabilités dans les institutions et inventent une pratique sociale et politique nouvelle. En se définissant comme une « gauche non institutionnelle », sans distinguer notre refus de participer à un gouvernement dominé par le social-libéralisme de la possibilité de participer, en toute indépendance, aux responsabilités dans les collectivités territoriales dans lesquelles la gauche de gauche serait majoritaire sur son programme, on fait l’impasse sur le fait que nous sommes prêt-e-s à assumer les responsabilités politiques que nous donneraient les travailleur-euse-s. Les prochaines échéances électorales remettront en avant la nécessité de listes unitaires de la gauche de gauche, indépendantes du social-libéralisme, et s’engageant à battre la droite et à affaiblir par tous les moyens le pouvoir sarkozyen. La gauche de gauche devra faire élire un maximum de représentant-e-s combattant les politiques de droite, et restant indépendants des politiques de gestion sociale-libérale, afin d’être en mesure de défendre des propositions alternatives et une démocratie participative fidèles aux aspirations de celles et ceux qui les auront élu-e-s.

La question d’un gouvernement de rupture

Le refus d’une participation gouvernementale en alliance avec les forces de la gauche sociale-libérale est une question décisive. Elle ne résout pas pour autant la question de l’alternative gouvernementale à proposer. La situation économique et politique actuelle ne manquera pas de faire naître de puissants mouvements sociaux, provoquant à leur tour des crises politiques qui poseront alors cette question du « débouché politique ».

Le débat que nous devons engager dans le NPA est bien celui-ci : sur quel programme et dans quelles conditions lutter pour un gouvernement d’une vraie gauche, qui introduirait de premières ruptures avec la logique de gestion du capitalisme ? Quelles sont les grandes lignes d’un projet de transformation radicale des institutions actuelles (Assemblée constituante, nouvelles institutions fondées sur des droits et sur la souveraineté populaire, etc.) ?

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Un courant pour engager le débat démocratique

Par son existence même, notre courant contribuera au pluralisme dans les débats du parti tout en le renforçant. Un parti anticapitaliste pluraliste doit articuler la pluralité de luttes et d’antagonismes sociaux pour proposer un projet d’émancipation, celui d’une démocratie radicale. Dans son fonctionnement et ses règles démocratiques, il représente aussi le projet qu’il défend. C’est pour ces raisons qu’il faut organiser, dans le respect du fonctionnement du parti, le débat entre sensibilités différentes, fondées sur des orientations politiques. Le dénouement du congrès de fondation du NPA interroge sur les pratiques démocratiques, sur la question du pluralisme au sein du parti, ainsi que sur les modes de fonctionnement et de décision, qui s’appuient encore beaucoup trop sur les habitudes et les mécanismes routiniers de l’ancienne LCR. Pour dépasser cette situation, un débat politique nouveau doit s’engager, et de nouvelles procédures (consultation des militant-e-s, référendum d’initiative militante...) doivent être discutées.

Notre courant se donne comme objectif essentiel de faire vivre le débat interne (liste de diffusion, blog, tribunes régulières dans la presse du parti, contributions aux débats du parti), auprès des militant-e-s comme dans les instances du parti, qui doivent, à tous les niveaux, refléter démocratiquement le pluralisme des points de vue.

Il entend mener ce débat publiquement et favoriser le dialogue avec toutes les forces à gauche de la gauche qui partagent le souci d’avancer vers une convergence politique anticapitaliste. Il se fera le relais de toute initiative aidant à un tel processus.

Lors de notre première réunion, nous avons lancé un débat. Plusieurs contributions ont été écrites par différent-e-s camarades et sont désormais versées au débat de l’ensemble du parti. Nous appelons tou-te-s les camarades intéressé-e-s à poursuivre avec nous une élaboration qui ne fait que commencer.

Le courant « Convergences et alternative », Paris, le 17 mai


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