A lire : Vive « le socialisme néomoderne » par Jacques Généreux (PG, tête de liste du Front de Gauche sur l’Ouest)

dimanche 17 mai 2009.
 

Courant mars, Jacques Généreux a publié sous ce titre un livre de philosophie politique. Emporté dans le tourbillon de la fondation du PG et de la campagne pour les élections européennes, peut-être l’avez-vous manqué ? Ou bien, son titre vous a-t-il fait craindre un livre trop abstrait ou inabordable ? Cet article est une invitation cordiale et pressante à y revenir.

Il s’agit d’un ouvrage majeur, un travail fondateur, qui nous apporte les éléments de connaissance et de réflexion dont nous avons besoin dans le débat politique. Il renouvelle, enfin, la pensée philo-politique, à la lumière des connaissances acquises au XXe siècle dans les sciences humaines. Car, nous rappelle-t-il, les grandes doctrines politiques - à l’exception de la prise de conscience écologique - ont été élaborées du XVIIe au XIXe siècle, à une époque où l’on ignorait tout de la psychologie, de l’anthropologie, de l’ethnologie, de l’éthologie... En ces temps, la modernité a été de reconnaître l’existence de l’individu pour l’émanciper d’une oppression séculaire.

Le propos central de ce travail est de démontrer, en mobilisant toutes les sciences de l’homme, que l’homo est un animal social et que l’individu n’existe pas hors du rapport à ses semblables. C’est la pierre angulaire de l’ouvrage, « être soi-même » ne va pas sans « être avec autrui ». L’opposition de l’égoïsme et de l’altruisme de l’être humain n’est pas pertinente. Cette démonstration disqualifie par conséquent toute société qui ne respecte pas cet équilibre, soit en niant l’individu - l’hypersociété -, soit en détruisant le lien social - la dissociété. Le XXe siècle a produit de bons exemples de ces deux non-sens politiques, avec le capitalisme néo-libéral en rejeton prodige de la famille dissociété.

Le dernier chapitre du livre trace les grandes lignes d’un projet de socialisme néomoderne. Vous y lirez que, sous son apparence policée, Jacques Généreux n’y va pas de main morte : « l’écologie est politique, l’écologie politique est socialiste », « la démocratie jusqu’au bout (reprenant Jaurès) », « la sécurité sociale intégrale », « la monnaie et le financement de l’économie sont des biens publics », « le libre-échange est incompatible avec la démocratie »... Ne comptez pourtant pas y trouver un programme politique détaillé. Celui-ci relève du débat démocratique et ce livre est un outil pour trier les options à l’aune du progrès humain.

Ma première question, en en terminant la lecture a été : le socialisme néomoderne peut-il, doit-il, être considéré comme le corpus de référence du PG ? Cela ne se décrète pas. Sinon où est la démocratie ? C’est à nous de nous approprier ce travail, de l’assimiler, d’en faire une référence.

Max Barel

Le socialisme néomoderne ou l’avenir de la liberté, Jacques Généreux. Ed. du Seuil (2009) ISBN 978-2-02-098326-6


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