CHRISTIANE CAUSSE, LA CANDIDATE ARIEGEOISE SUR LA LISTE du Front de Gauche

dimanche 10 mai 2009.
 

1.- Heureuse surprise de cette semaine, ta candidature fait figurer sur la liste "Front de Gauche" la proximité ariégeoise sur ton nom. Comment cette désignation a-t-elle émergé ?

Les listes des candidats du FRONT DE GAUCHE pour les élections européennes du 7 juin ne sont pas encore entièrement bouclées, même si au fil des jours, des discussions, des accords entre partis, mouvements et associations politiques, ces listes se complètent en faisant à chacun la place qui lui permet de mieux coopérer à la plus belle victoire possible. J’ai été récemment sollicitée pour figurer sur la liste de notre grande région, en dix-huitième place. L’Ariège avec ses 151 593 habitants (données INSEE 2006) est l’un des dix-huit départements qui composent cette Trio-Région (Aquitaine/Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées) qui en compte 8 653 014. En terme de population, l’Ariège est donc largement sous-représentée. Cette proposition d’un nom ariégeois sur la liste était donc inattendue. Je l’ai immédiatement acceptée, considérant que cette marque de confiance m’honore. Je sais pertinemment que cela ne va rien changer au cours de mon existence, je ne serai évidemment pas élue et je participerai comme prévu à cette campagne qui soulève beaucoup de curiosité et d’intérêt parmi les ariégeois si j’en juge par l’accueil qui nous est fait lorsque nous proposons des tracts sur les marchés et autres lieux de passage.

2.- Peux-tu nous raconter ton évolution politique jusqu’à ta récente adhésion au "Parti de Gauche" ?

Militante de gauche depuis le tout début, originaire d’un milieu extrêmement modeste (mon père a travaillé dès l’âge de 7 ans), je sais ce que je dois à l’Ecole de la République, à ceux dont l’idéal de gauche (Conseil National de la Résistance, syndicalistes, élus) a permis une ascension sociale inespérée pour de nombreux enfants d’origine modeste. J’ai toujours milité dans le mouvement syndical ou associatif, j’étais aux FRANCAS dès 17 ans. J’ai adhéré au Parti Communiste en 1970, puis après un séjour au Canada de quelque dix ans, j’ai adhéré au Parti Socialiste. Le mur de Berlin était alors tombé et il me semblait que le Parti Communiste n’avait plus d’avenir. Au sein du Parti Socialiste, j’ai été intéressée par le courant popereniste, ligne de gauche et laïque. J’y suis restée tant et aussi longtemps que j’ai espéré "tirer" ce parti vers la gauche. En 2005, j’ai milité ouvertement pour le "NON" au TCE proposé par Valéry Giscard d’Estaing et n’ai jamais compris que le PS ait pu choisir de militer en faveur du "OUI". Le peuple de gauche n’a pas suivi et chacun sait qu’en Ariège, terre de gauche, le score du "NON" proche de 65% ne doit rien au vote de l’extrême-droite.

3.- En ce 1er mai unitaire, est-il permis de penser que tu es entrée "en dissidence" ariégeoise dans la tradition de ceux qui ont raison plus tôt que les autres ?

Cette expression de "dissidence ariégeoise" est réaliste quand on sait la place hégémonique des socialistes dans notre département. Et ce que j’ai découvert avec surprise en y arrivant en 2003 c’est la place prééminente des élus et des employés des collectivités territoriales dans ce qu’il est convenu d’appeler les militants (plus de la moitié de la section dont je faisais partie). J’étais encore membre du PS cet automne où j’ai été mandataire fédérale pour la motion soutenue par Benoît Hamon. J’ai assisté au congrès de Reims. Je ne peux plus accepter cet oubli de l’idéal de gauche au profit de thèses relevant d’une social-démocratie prétendument raisonnable, qui ne sauve rien de ce qui devrait l’être dans ce climat de désastre économique dont on ne mesure peut-être pas encore la gravité des conséquences prochaines. Sur ce dernier point, je souhaite bien entendu ne pas avoir raison, et je souhaite ardemment que le plus grand nombre de citoyens s’investisse dans une activité de militant qui est d’abord une activité de réflexion, réflexion facilitée par l’information précise et critique dont on bénéficie quand on est membre d’un parti politique de gauche, réflexion qui engage à l’action.

J’ai aussi écrit ceci au PS quand je l’ai quitté à l’automne 2008 :

J’ai longtemps pensé que pour militer à gauche, il fallait être membre de ce Parti, et agir pour y imposer une ligne qui soit vraiment de gauche. Il me semble que ce sera d’autant plus impossible que la personnalisation de certains affrontements les rend peu compatibles avec des débats politiques au sens profond du terme.

Déjà quand je distribuais des tracts dans le 5ème arrondissement de Paris (un dimanche sur deux), étant membre d’une section ne comportant aucun élu ni employé d’une collectivité territoriale parmi ses 120 adhérents, je me sentais obligée d’expliquer à certains habitants du quartier que j’étais vraiment de gauche tout en étant membre du PS pour pouvoir répondre à leurs réflexions plus ou moins aimables... Et pendant toutes ces années, j’ai vu sans cesse des adhérents rendre leur carte parce que ce parti ne leur semblait pas assez à gauche. Et ceux qui n’avaient pas de difficulté à assumer la ligne de la majorité de ce parti, nous disaient qu’il ne fallait pas s’illusionner, que les français étaient de droite, qu’il fallait le savoir et en tenir compte.

Les péripéties qui ont suivi notre dernier congrès me font perdre la confiance que j’ai longtemps gardée en ce cher Parti Socialiste.

Aujourd’hui je suis sensible à l’espoir que représente le Parti de Gauche que je rejoins en souhaitant que l’ensemble de la gauche puisse harmonieusement gouverner pour donner plus de justice sociale et de bonheur à l’ensemble de ce pays et au-delà.


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