Amérindiens du Canada : Maman, j’en ai plein le cul des enseignants des écoles catholiques

jeudi 29 juillet 2010.
 

Environ 150 000 Autochtones, Métis et Innus ont été déracinés de leur famille pendant une centaine d’années, à compter de 1874, pour être envoyés dans environ 135 pensionnats autochtones gérés par des religieux où beaucoup ont subi des sévices de toutes sortes. Environ 75 % de ces établissements étaient gérés par l’Église catholique.

Plusieurs usages visaient à taire ou transformer l’identité de l’enfant comme l’obligation de se laver à l’eau de Javel pour que la peau blanchisse. Dans tous les pensionnats, des châtiments corporels sont infligés aux enfants qui parlent leur langue.

Malgré les menaces contre quiconque parlerait, de nombreux enfants ont informé des représentants de l’Etat canadien sur les violences physiques et sexuelles couramment pratiquées dans ces pensionnats aux dépens des jeunes Indiens. Cela n’a jamais entraîné la moindre suite. Aujourd’hui, le gouvernement canadien admet que les agressions physiques et sexuelles étaient fréquentes dans ces écoles, s’est excusé et a offert aux victimes un dédommagement.

En cliquant sur l’adresse portée en source, vous pourrez choisir parmi treize témoignages sur ce sujet.

1) À Rome, le pape Benoît XVI a exprimé ses regrets pour les sévices subis par des milliers d’enfants autochtones dans les pensionnats dirigés par des prêtres catholiques

Radio Canada

2) Les regrets du pape aux Amérindiens canadiens (extraits de La Croix)

Benoît XVI a fait part mercredi 29 avril de “sa peine“ face à “l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Eglise“ envers des Indiens du Canada victimes d’abus sexuels et de violences dans des écoles catholiques au XXe siècle, a indiqué un communiqué publié par le Bureau de presse du Saint-Siège.

“Au vu des souffrances endurées par quelques enfants autochtones“ dans les écoles canadiennes, le pape a exprimé “sa douleur face à l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Eglise“ et a exprimé “sa sympathie et sa solidarité pleine de prières“, est-il ainsi indiqué dans le communiqué.

100 000 enfants ont fréquenté ces pensionnats

Le contentieux entre l’Eglise catholique et les "Premières Nations, c’est-à-dire les communautés indiennes du Canada, remonte au siècle dernier. En 1857, le gouvernement avait voté une loi pour “encourager la civilisation graduelle“, par laquelle il confiait aux Eglises l’éducation des Indiens aux valeurs de la civilisation occidentale.

Les diocèses et les congrégations religieuses ont alors créé des "pensionnats autochtones", où les enfants des Indiens ont reçu souvent un traitement brutal et dégradant. Une partie des élèves a en outre fait l’objet d’abus sexuels.

Des 76 pensionnats recensés en 1946, 45 étaient sous la responsabilité de l’Eglise catholique, 19 de l’Eglise anglicane, 10 de l’Eglise unie et 2 de l’Eglise presbytériennes.

Les derniers pensionnats ont été fermés au début des années 1980. Dans la décennie qui a suivi, plusieurs anciens étudiants ont décidé d’intenter des poursuites contre le gouvernement canadien et contre les groupes religieux qui avaient administré les pensionnats.

79 millions de dollars canadiens d’indemnités

Le 11 juin 2008, le premier ministre canadien Stephen Harper avait présenté des excuses, au nom du gouvernement et de tous les Canadiens, aux anciens élèves des pensionnats indiens. L’Eglise anglicane du Canada et l’Eglise unie l’ont aussi fait de leur côté.

Parallèlement, le gouvernement canadien et les nombreuses autres parties visées par les accusations ont versé des indemnités financières aux peuples autochtones. L’Eglise catholique a participé à hauteur de 79 millions de dollars canadiens.

En juillet 2008, au terme de son voyage apostolique en Australie, Benoît XVI avait rencontré à Sydney quatre victimes d’abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux, comme il l’avait fait quelques mois plus tôt, à Washington (Etats-Unis). “I’m deeply sorry“, avait affirmé le pape aux victimes de prêtres pédophiles en Australie. Avant d’arriver aux Etats-Unis, en avril 2008, le pape avait fortement condamné les actes pédophiles commis par des prêtres.

Agence iMédia

3) Amérindiens canadiens : le pape regrette les abus de l’Eglise

Article de Libération d’après AFP

Le pape Benoît XVI a exprimé ses regrets mercredi pour les abus dont ont été victimes les enfants amérindiens canadiens — indiens, métis et inuits — de la part de l’Eglise catholique, dénonçant la conduite "déplorable" de certains membres du clergé.

Le pape a déclaré être "désolé de ce qui s’est passé, personnellement et au nom de l’Eglise", a affirmé mercredi à la presse, Mgr James Weisgerber, président de la Conférence épiscopale canadienne, qui, avec des Amérindiens canadiens, venait de rencontrer Benoît XVI en audience privée.

"Considérant les souffrances que certains enfants indigènes ont connues dans des pensionnats canadiens, le pape a exprimé son chagrin pour l’angoisse provoquée par la conduite déplorable de certains membres de l’Eglise", a de son côté indiqué le Vatican, dans un communiqué, à l’issue de cette rencontre...

"Nous voulions qu’il nous parle des écoles face à face" et "il a parlé des souffrances endurées et des abus" sexuels, il a dit "son angoisse personnelle sur ce sujet", a déclaré Phil Fontaine, chef de l’Assemblée des Premières Nations, qui représente les Amérindiens. "Pour nous, c’est très important", a ajouté cet ancien pensionnaire de ces écoles.

Le pape a exprimé sa "tristesse que des personnes de l’Eglise soient impliquées dans tout cela, d’autant plus que les catholiques sont attachés à la famille et que ces enfants étaient arrachés à leurs familles", a souligné Mgr Weisgerber, estimant que le drame était le principe même de ces écoles.

De la fin du 19e siècle aux années 1970, plus de 150.000 enfants indiens, métis et inuits, ont été coupés de leurs familles et de leur culture dans des pensionnats où nombre d’entre eux ont été soumis à des mauvais traitements ou à des abus sexuels. Environ 80.000 d’entre eux sont encore en vie.

Environ 75% de ces institutions étaient administrées par des communautés religieuses catholiques.

Le gouvernement du Canada avait solennellement présenté des excuses officielles en juin 2008 pour ce sombre chapitre de l’histoire du pays.

D’autres églises ont déjà présenté des excuses aux communautés autochtones et certains diocèses ou groupes catholiques ont aussi exprimé leurs regrets...

Le pape a déjà exprimé des regrets ou condamné des abus sexuels commis par des religieux en Australie et aux Etats-Unis lors de ses voyages dans ces pays en juillet et avril 2008.

4) Si réellement la religion catholique était une bonne religion elle n’aurait pas tant de victimes à se faire pardonner

Texte du site forum.aufeminin.com

Lors de sa visite aux États-Unis l’an dernier, le pape s’est dit honteux des actes pédophiles commis par des prêtres catholiques. En Australie, il a offert des excuses officielles pour le même genre de sévices. Le 29 avril, Benoît XVI remettra ça. Cette fois, c’est aux Amérindiens du Canada qu’il compte exprimer ses regrets.

Les agressions physiques et sexuelles pour lesquelles le pape fera le mea-culpa de l’Église catholique se sont produites dans les pensionnats indiens, auxquels des dizaines de milliers d’enfants autochtones ont été confinés de force par les autorités canadiennes entre 1920 et 1996. Près de 75% de ces établissements étaient administrés par des communautés religieuses catholiques.

Nous attendons du pape un énoncé clair reconnaissant les souffrances subies par les autochtones du Canada et le rôle de l’Église catholique dans ces souffrances, a dit hier à La Presse le chef national de l’Assemblée des premières nations, Phil Fontaine. Nous considérons que ce sera un moment historique pour les autochtones, les survivants des pensionnats et la société canadienne.

Ayant lui-même subi des mauvais traitements dans deux pensionnats catholiques, M. Fontaine sera à la tête de la délégation autochtone qui se rendra au Vatican à la fin du mois pour une audience privée avec le pape. À la fin de cette rencontre, à laquelle participeront aussi des évêques canadiens, le pape rendra public un énoncé. La relation entre les Premières Nations du Canada et l’Église catholique a été entachée par les gestes du passé.


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