Tamouls : le soutien de Patrick Le Hyaric (tête de liste du Front de Gauche sur l’Ile de France)

mardi 28 avril 2009.
 

Sur notre petit site, nous avons déjà essayé de rendre compte de la situation humanitaire des Tamouls au Sri Lanka par 7 articles auxquels s’ajoutent aujourd’hui ce texte de patrick La Hyaric et les deux dernières dépêches AFP sur le sujet :

12 avril 2009 : Scènes d’horreur au Sri Lanka (par Arundhati Roy, dans Courrier International)

25 avril 2009 : Pourquoi je me mobilise avec les Tamouls de France

5 septembre 2008 : Le silence de la communauté internationale restera à jamais dans la mémoire tamoule (par le Père Emmanuel, ancien vicaire général catholique de la région du Vanni)

29 janvier 2009 : Au lendemain de la défaite des Tigres tamouls au Sri Lanka Trois articles pour comprendre

20 janvier 2009 : Lettre d’un journaliste du Sri Lanka avant son assassinat par les barbouzes de l’Etat

28 décembre 2006 : Sri Lanka : Derrière le thé, les éléphants, la cuisine épicée, une guerre civile trop longtemps occultée

15 juillet 2005 : Au Sri Lanka, crise politique et paix en suspens – Un Etat « de facto » pour les Tigres tamouls

Ci-dessous, la déclaration de Patrick Le Hyaric puis deux dépêches AFP datées du 18 avril et du 19 avril 2009

1) Tamouls : le soutien de Patrick Le Hyaric

Alors que les rebelles tamouls du Sri Lanka, acculés dans le nord-est de l’île, ont prévenu samedi que "165.000" civils risquent la famine, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité et tête de liste du Front de gauche en Ile-de-France, était au rassemblement de soutien samedi à Paris.

Alors que les rebelles tamouls du Sri Lanka, acculés dans le nord-est de l’île, ont prévenu samedi que "165.000" civils qui vivraient dans la zone du conflit risquent la famine et ont comparé la situation humanitaire à celle du Darfour, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité et tête de liste du Front de gauche en Ile-de-France, était au rassemblement de soutien samedi à Paris. Il a lu ce message :

Chers amis, A l’heure où nous sommes rassemblés ici à Paris, sur cette si symbolique esplanade des droits de l’Homme, à plusieurs milliers de kilomètres de Paris, sur une terre qui vous est chère, des milliers d’enfants, de femmes, de vieillards, toute une population subit la violence terrible d’une guerre sans merci.

Le massacre doit s’arrêter.

Comme le demande l’Organisation des Nations Unies, un cessez le feu doit sans attendre intervenir dans les zones de guerre du Sri-Lanka. Les populations civiles tamoules doivent pouvoir être rapidement secourues, elles doivent pouvoir être soignées, ravitaillées, hébergées.

Cette terrible guerre n’a que trop durée.

Un processus de paix doit intervenir, une fois le cessez le feu décrété. Car nous le savons bien, au Sri-Lanka comme ailleurs, la guerre et les massacres, les destructions qui en sont le lot ne constituent jamais une solution.

Cette guerre est le plus ancien conflit du continent asiatique et l’on voit bien après des décennies de combats qu’une victoire militaire d’une des parties ne serait qu’illusoire, ne règlerait en rien à la résolution des causes de la guerre. Il faut que les parties en présence discutent avec le concours des organisations internationales qualifiées.

Dans l’immédiat, les organisations humanitaires qui ont été chassées injustement de ce pays doivent pouvoir à nouveau y intervenir rapidement afin de soulager la misère d’un peuple tout entier.

Les atteintes innombrables aux droits humains doivent cesser au Sri-Lanka comme dans tous les pays du monde.

Je veux apporter ici toute ma solidarité avec les populations tamoules injustement victimes de ce conflit sanglant et qui doit cesser. J’appelle le gouvernement français, l’Union européenne, à intervenir sans attendre pour que l’effusion de sang soit stoppée.

Pour l’avenir, la liste du Front de gauche que je conduis aux prochaines élections européennes, souhaite qu’une commission d’enquête internationale se rendent au Sri-Lanka et qu’un débat s’ouvre au parlement européen pour apporter sa pierre à une résolution pacifique et durable du conflit.

Assez de sang au Sri-Lanka !

Place à la paix, le peuple tamoul n’a que trop payé !

2) Dépêche AFP du 19 avril 2009 : Le Sri Lanka empêche l’accès humanitaire à la zone de guerre, regrette l’ONU

Le gouvernement du Sri Lanka empêche tout accès humanitaire à la zone de guerre dans le nord-est du pays, a déploré lundi le responsable aux Affaires humanitaires de l’ONU, John Holmes, après des entretiens avec le président sri-lankais Mahinda Rajapakse.

Au terme de trois jours de visite dans le pays, M. Holmes a indiqué à la presse qu’il n’avait pas obtenu "le feu vert" du chef de l’Etat pour envoyer dans la région du conflit une équipe humanitaire des Nations unies, comme l’avait réclamé le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon.

"Nous n’avons pas d’accord sur cela (...) Je suis déçu", a ajouté le chef humanitaire aux Nations unies en rappelant qu’au moins 50.000 civils sont coincés sur la mince bande côtière où sont acculés les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).

Colombo a indiqué au diplomate que "les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour qu’une équipe de l’ONU se rende" sur le théâtre des opérations, a rapporté M. Holmes.

Le Sri Lanka a assuré dans la journée ralentir son offensive militaire dans le nord-est, dans le but d’apaiser la communauté internationale inquiète du sort des dizaines de milliers de civils.

Persuadé d’être en train de gagner une guerre amorcée en 1972, le gouvernement a dit avoir ordonné aux forces armées de "cesser d’avoir recours aux armes de gros calibre, avions de combat et bombardements aériens qui pourraient provoquer des victimes civiles" dans la dernière poche rebelle.

Saluant cette annonce, M. Holmes a toutefois dit "espérer que cela sera authentiquement respecté, cette fois" car "cela n’a pas été le cas dans le passé".

Le Britannique était à Colombo depuis samedi soir pour demander au régime sri-lankais une "pause humanitaire afin de faire entrer des travailleurs humanitaires dans la zone du conflit".

Selon l’ONU, plus de 6.500 civils ont probablement été tués et 14.000 blessés depuis que l’armée a lancé en janvier son offensive "finale" dans un Nord-Est aujourd’hui dévasté.

Depuis le début, le 20 avril, d’un exode massif de Tamouls, l’ONU pense que plus de 100.000 personnes ont quitté la zone de guerre et qu’il en reste 50.000 retenues par les insurgés. Colombo les évalue à 15.000 et accuse les Tigres de s’en servir comme "boucliers humains". L’armée affirme avoir "sauvé" 113.000 civils en une semaine, grâce à "la plus grande opération de libération d’otages dans l’Histoire".

3) Le Sri Lanka rejette la trêve des Tigres et résiste aux pressions de l’ONU Dépêche AFP du 18 avril 2009

Le Sri Lanka a rejeté dimanche le cessez-le-feu proclamé par les rebelles tamouls acculés dans le nord-est et a résisté aux pressions de l’ONU exigeant une trêve pour sauver des dizaines de milliers de civils.

Convaincu d’être en passe de gagner un conflit séparatiste vieux de 37 ans, l’influent secrétaire à la Défense, Gotabhaya Rajapakse, a balayé l’annonce par les Tigres tamouls d’un arrêt de leur offensive dans leur dernière poche de résistance.

"Cela ne peut être qu’une blague ! A quoi servirait un cessez-le-feu alors qu’ils sont en pleine débâcle ? Ils doivent d’abord déposer les armes et laisser partir les civils", a déclaré à l’AFP le frère cadet du président Mahinda Rakapakse.

Les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE), coincés sur une bande côtière de 10 km2, avaient "annoncé un cessez-le-feu unilatéral (...) et immédiat (...) face à une crise humanitaire sans précédent et en réponse aux appels des Nations unies, de l’Union européenne et des Etats-Unis".

"Ce cessez-le-feu revêt un objectif purement humanitaire et (sa) durée dépend de la réponse du gouvernement", a indiqué un porte-parole du LTTE, S. Puleethevan, dans un appel téléphonique reçu par l’AFP depuis l’enclave rebelle.

Cette passe d’armes entre les belligérants a éclaté en pleine visite du responsable des Affaires humanitaires à l’ONU, John Holmes, venu justement réclamer à Colombo une "pause humanitaire pour (..) faire entrer des travailleurs humanitaires dans la zone du conflit".

M. Holmes a "appelé le LTTE à laisser partir le reste des civils et à déposer les armes et (..) le gouvernement à exercer la plus grande retenue, notamment en n’utilisant aucune arme lourde".

Selon l’ONU, plus de 6.500 civils ont probablement été tués et 14.000 blessés depuis que l’armée a lancé en janvier son offensive "finale" dans un Nord-Est aujourd’hui dévasté.

M. Holmes doit voir le président Rajapakse lundi, mais il a d’ores et déjà exigé auprès du ministre aux Droits de l’Homme, Mahinda Samarasinghe, "un accès à tous les déplacés à l’intérieur du pays (les réfugiés, ndlr), où qu’ils soient, y compris dans la zone du conflit".

Le ministre a donné son accord "de principe" pour que deux employés étrangers de l’ONU se rendent en territoire rebelle. Mais, a-t-il vite précisé, "pour une telle visite, les combats doivent cesser au moins une journée".

Une perspective improbable puisque Colombo a poursuivi dimanche ses opérations militaires en tuant 12 Tigres et en "libérant 500 civils" de la zone du conflit, selon le ministère de la Défense.


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