2009 : La droite sabre sept milliards dans les budgets sociaux

vendredi 10 avril 2009.
 

Le gouvernement s’apprête à annoncer une centaine de mesures nouvelles d’économies sur les dépenses publiques, pour un montant total compris entre 6 et 7 milliards d’euros.

Celles-ci devraient être dévoilées, demain, à l’issue d’un Conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP) réuni autour de Nicolas Sarkozy et des membres du gouvernement, selon des informations parues dans le Monde daté d’aujourd’hui. Ces économies, qui ne se confondent pas avec les annulations de crédits prévues par ailleurs sur les 7,2 milliards de provision au budget 2008, concernent les « grandes politiques d’interventions » économiques et sociales (lire ci-dessous), un secteur de dépenses publiques représentant 464 milliards d’euros en cumul annuel.

Suppression de 35 000 postes acquise

L’emploi, la formation professionnelle, la santé, le soutien au développement des entreprises et surtout le logement seraient visés dans un premier temps. En attendant d’y adjoindre d’autres domaines comme la solidarité, la politique familiale, qui figurent parmi les cibles de la révision générale des politiques publiques (RGPP), lancée par le premier ministre le 10 juillet dernier. Objectif : faire participer les administrations et les services publics à « une plus grande maîtrise des dépenses publiques » et à la « diminution des effectifs de l’État grâce au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux », indiquait en décembre le ministre du Budget, Eric Woerth. Après la fusion de l’ANPE et des Assedic et celle des impôts et de la comptabilité publique, l’exécutif passe donc à une nouvelle étape. D’ores et déjà, la suppression de 35 000 postes de fonctionnaires supplémentaires en 2009 semble acquise, après les 23 000 programmées cette année. Les mesures d’économies sur les « politiques d’intervention » s’inscrivant quant à elles dans le cadre de la nouvelle procédure de budget prévisionnel triannuel 2009-2011.

Même s’il s’en défend, ces mesures rentrent bel et bien dans le cadre du plan de rigueur que le pouvoir entend imposer aux Français pour contenir le coût financier de ses « réformes » et de ses cadeaux aux plus riches en période de crise économique, avec une croissance revue à la baisse et un déficit public qui se creuse. À titre d’exemple, le paquet fiscal de 15 milliards d’euros annuels voté cet été, dont une grande part bénéficie sous forme de restitution d’impôt aux contribuables sur la fortune, représente plus de deux fois les 6 à 7 milliards d’euros d’économies recherchées, mais la droite refuse de le remettre en cause. « On est rentré dans une période nouvelle (...) qui aboutira à des économies », a fait savoir hier le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux. De son côté, le président (divers droite) de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, a estimé que « la rigueur est une obligation » dans « le contexte de déficit public que nous connaissons », comptant sur la RGPP pour la mettre en oeuvre.

Le MEDEF réclame 20 milliards

Le gouvernement et la majorité ont reçu un soutien de poids avec le MEDEF, qui propose de porter les économies à 20 milliards d’euros par an à l’occasion de la RGPP, tout en baissant la contribution des entreprises à la collectivité avec une « réduction progressive de la taxe professionnelle » et le « transfert des charges famille et santé » vers la fiscalité des ménages.

de Sébastien Crépel


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