Usine Continental : casino perdant et politiques plaisantins

mercredi 25 mars 2009.
 

UNE HISTOIRE A TIROIRS SECRETS

Fermeture de l’usine Continental de Clairoix. 1120 emplois supprimés. Bon, je suppose que maintenant tout le monde a en tête le cas : la direction de l’usine avait obtenu en 2007 des salariés de Clairoix qu’ils renoncent aux 35h et passent aux 40h sans gain de salaire …Bien sur, les gens se sont dit que c’était pour sauver le site. Et sans doute que c’était "mieux que rien". Et ainsi de dsuite. D’ailleurs à l’époque qui les aurait défendu ? Qui entendait leur cris de rage ? Eux ils ont fait ce qu’ils croyaient de plus raisonnable. Pour sauver le site, bien sur. Les belles personnes leur ont tapé dans le dos avec des soupirs de compréhension. Les chefs aussi étaient contents de voir tous ces gens si raisonnables. Cinq heures supplémentaires gratis ! Les chroniqueurs économiques aussi ont du trouver ça moderne et responsable.

Pourtant, la même année, en 2007, Continental avait réalisé 1,02 milliards d’euros de bénéfices. Ca, on le rappelle moins souvent. Ca veut dire qu’à l’époque déjà, question foutage de gueule les choses étaient bien engagées sur le dos des pauvres diables. D’ailleurs le commentaire du PDG du Groupe prouve combien « not’ bon maitre » sait reconnaître les efforts. La direction a « apprécié » l’effort du personnel. Tel quel ! Malheureusement : « mais ça n’a pas suffi ». Et d’ailleurs, précise ce salopard : « Continental ne s’engage jamais sur les emplois ». Les gens ont été sympath de ne lui jetter que des oeufs ! Voyons la suite à présent. Cette année encore Continental a fait des bénéfices sur les pneus, n’en déplaise aux griots qui vont répétant la propagande patronale sur le refrain « moins d’automobiles vendues donc moins de pneus achetés ».

C’est vrai que Continental affiche en 2008 une perte financière de 1,22 milliards. Mais pas à cause des pneus vendus en moins. Le déficit est lié à l’acquisition hasardeuse de la filiale automobile de Siemens en 2008. Mais la branche pneu dégage quand même des bénéfices, eux-mêmes en augmentation.Vous suivez ? C’était il y a trois mois ! Le bénéfice d’exploitation de la branche pneu en 2008 a été de 984 millions d’euros. Le taux de marge de 11 %, a été le le plus élevé des branches du Groupe. C’est même les exploiteurs qui l’ont dit. En effet lors de l’annonce des résultats du groupe, la direction avait « souligné un résultat d’exploitation remarquable de la branche pneu » (communiqué du groupe sur les résultats 2008). Ce petit rappel donne la mesure des bobards qui se déversent depuis plusieurs jours sur l’inéluctabilité de la crise qui bla bla bla . Et ce n’est pas tout. Le scandale a une racine plus honteuse encore.

LE CASINO PERDANT

En fait le point de départ de la catrastrophe actuelle ce n’est ni la crise du pneu ni celle de l’automobile. C’est le capitalisme de casino. En 2008, Continental a fait l’objet d’un rachat mouvementé par le groupe allemand Schaeffler par une OPA hostile. Cas d’école : le racheteur avait un chiffre d’affaire trois fois plus petit que celui de l’acquis ! Evidemment celui-ci a été incapable d’assurer le développement de l’entreprise. Et même pire. Schaeffler s’est endetté de 22 milliards d’euros. Un endettement du en bonne partie pour racheter Continental via des emprunts à hauteur de 16 milliards. A l’époque, ce gigantesque coup financier a fait grand bruit en Allemagne, Elisabeth Schaeffler étant qualifiée de "veuve rusée" compte tenu de la manne boursière espérée de l’opération. Mais la crise a fait chuter la valeur des actions Continental ! Et le montage de Mme Schaeffler la rusée s’est effondré. Rassuirons nous, la veuve a de quoi voir venir, elle. Ce n’est pas comme ces manants qui fabriquent des pneus ! Mme Schaeffler est en effet la 7ème plus grande fortune d’Allemagne. Elle fait partie des 100 personnes les plus riches du monde. Son patrimoine personnel est estimé à 8,5 milliards d’euros. Sans pitié, et sans toucher à son immense fortune personnelle, elle liquide maintenant Continental pour éponger le dégat de ses ruses foiréees.

Au final, Continental, 4ème fabricant mondial de pneu aura été dépouillé pour qu’un autre groupe, trois fois plus petit que lui puisse refaire une santé financière. Voila l’efficacité du capitalisme ! Bien sur la « veuve rusée », Marie-Elisabeth Schaefler, demande à présent l’aide du gouvernement allemand pour achever cette restructuration ! ..

Et maintenant que vous savez tout ça, lisez ou relisez les commentaires des gens de droite qui gouvernent. Eux savent aussi tout ça. Leur commentaires la main sur le coeur n’en sont que plus odieux de duplicité et de tromperie. De toute façon, à part des phrases pour les gogos qui les recopient sans poser de question, tous ces gens ne font rien. Rien de rien. Les gens peuvent crever, c’est tout. Sans jetter d’oeufs, attention car c’est une violence odieuse ! C’est à vomir, non ? Commentaire du porte parole du gouvernement Luc Chatel : « Un engagement avait été pris : l’augmentation du temps de travail contre l’emploi. Donc tout retour sur cet accord peut être considéré par les salariés comme une trahison. »Je pense que la trahison c’est quand un gouvernemlent accepte que sous son autorité on oblige des gens à céder à un aussi honteux chantage.

Voyons l’autre, Nicolas Sarkozy, le plaisantin de la « valeur travail » et autres sornettes. « Nous comprenons les problèmes de cette grande entreprise, déclare ce grand compassionnel du capital, nous en avons parlé avec la chancelière. Mais si nous comprenons les problèmes, il faut, un, que les promesses prises en novembre soient tenues et deux, que les procédures soient respectées » « J’ai cru comprendre que Continental annonçait qu’il doublait les aides à la reconversion, c’est un premier pas. Mais j’ai dit à la chancelière combien nous serions vigilants au respect des procédures et au respect de la parole donnée ». En allemand ça doit le faire ! A vomir !


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