Faire front contre les licenciements ! (éditorial du Parti de Gauche)

mardi 10 mars 2009.
 

Les « plans sociaux » - autrement dit les plans de licenciements - se multiplient. A La Redoute et aux 3 Suisses, ce sont respectivement 672 et 674 suppressions d’emplois qui sont prévus. L’usine picarde de Continental, le manufacturier allemand de pneumatiques est menacée de fermeture. L’imprimerie Moraut près de Rouen a licencié ses 56 salariés et est entre les mains d’un liquidateur judiciaire. Chez Valéo, la suppression de 1600 postes en France a été annoncée en décembre. Chez Caterpillar à Grenoble, c’est un plan de 733 suppressions d’emplois qui a été annoncé par la direction. A Gandrange en Moselle, c’est l’aciérie Arcelor Mittal qui va supprimer 575 postes à la fin mars. Et ce ne sont là que quelques exemples récents dans quelques départements.

Quant aux décisions de chômage partiel, elles gagnent un nombre croissant de secteurs. Quelques chiffres l’illustrent. En Côte d’Or, sur les cinq derniers mois, 4506 employés ont été déclarés en chômage partiel. De même, 5623 salariés de 83 entreprises des Ardennes et 1250 salariés d’une quarantaine d’entreprises de l’Aisne seraient concernés. Selon la Direction du Travail du Rhône, ce sont 101 dossiers qui ont été déposés pour le mois de janvier touchant 4482 salariés. Dans ce dernier département, un nombre croissant de secteurs sont concernés et plus particulièrement l’automobile (1035 salariés), la transformation des matières plastiques (601 salariés), les métaux (514), la fabrication des machines (510), le conseil et l’assistance (302), etc.

Au cœur même de Paris, une entreprise hautement symbolique participe à l’augmentation du chômage. La Direction de la Fnac, filiale du groupe PPR vient d’annoncer un plan « social » pour 400 personnes et la fermeture de l’emblématique Fnac Bastille. Avec cette annonce, le cours de l’action PPR montait en flèche. Mais il y a quelques jours à peine, le groupe PPR annonçait des bénéfices s’élevant à 875 millions d’euros pour 2008 et la Fnac présentait un de ses meilleurs résultats. Voilà un nouveau scandale du quotidien provenant d’une grande entreprise qui mêle indécence, cynisme et violence ordinaire de ses dirigeants.

Face à cette situation, l’inénarrable Madame Parisot, présidente du MEDEF, veut « sécuriser les licenciements pour les entreprises et les salariés ». Une traduction de son langage sibyllin s’impose. En fait, elle veut revoir les procédures actuelles de licenciement économique qu’elle trouve encore trop contraignantes pour les employeurs avec cet argument éculé que les entreprises embaucheront davantage si elles peuvent licencier plus facilement ! De son côté Sarkozy et son gouvernement s’obstinent dans l’erreur en se contentant de « mesurettes » qui ne répondent pas à la gravité de la crise.

Alors que les prévisions officielles tablent sur 350 000 chômeurs de plus d’ici la fin de l’année, la poursuite de la tendance du mois de janvier (+ 90 000 chômeurs) conduirait à un million de chômeurs supplémentaires d’ici la fin de l’année.

Il est urgent de changer de cap !

Pour le Parti de Gauche, une autre politique est nécessaire et possible.

Le plan d’urgence du Parti de Gauche contient une série de mesures pour lutter contre les licenciements et protéger les salariés, et notamment :

- Droit de veto suspensif pour les représentants des salariés permettant l’examen de la situation de l’entreprise et des alternatives économiques possibles.

- Contrôle administratif renforcé permettant d’interdire les licenciements abusifs sans justification économique sérieuse.

- Droit de reprise par les salariés, avec l’aide du secteur public bancaire à constituer, des entreprises qui voudraient délocaliser ou déposer leur bilan,

- Nouveau statut du salarié avec une sécurité sociale professionnelle financée par un fonds patronal mutualisé, garantissant la continuité des droits en cas de perte d’emplois ou de chômage partiel.

- Abrogation des mesures qui ont vidé de sa substance la loi sur les 35 heures et libéralisé le régime des heures supplémentaires. Réduction à 130 heures du contingent annuel d’heures supplémentaires. Réduction des durées hebdomadaires maximales de travail, en particulier, réduction de 48 à 44 heures de la durée maximale sur une semaine.

Ce plan d’urgence contient aussi des mesures pour défendre et développer l’emploi :

- L’arrêt des plans de suppressions d’emplois publics ; création d’emplois dans les services publics pour combler les déficit patents (hôpital, école, etc).

- L’augmentation du pouvoir d’achat, un SMIC à 1500 euros, l’augmentation du minimum de pension de retraite et des minima sociaux de 300 euros ; une prime de 1500 à 500 euros - selon les niveaux de revenus et les charges de familles - pour les 60 % des ménages les moins riches, financée par l’abrogation du paquet fiscal.

- Un plan d’investissements publics sur deux ans, d’un montant de 100 milliards d’euros (environ 5 % du PIB) animé par le triple souci de relance de la demande et de l’emploi, de satisfaction des besoins sociaux et de réorientation écologique de notre mode de production.

- Un pôle public et une maîtrise publique du système bancaire pour contrer la spéculation ; pour une politique du crédit au service de l’emploi, du logement social, des services publics, des projets écologiques ; pour un développement régional ; pour un véritable service public bancaire.

Le Parti de Gauche dénonce le recours aux licenciements pour maintenir les profits des actionnaires et l’incurie de la politique de Sarkozy qui ne répond pas à la gravité de la crise. Le Parti de Gauche soutient la mobilisation pour assurer le succès de la journée nationale de grèves et de manifestations du 19 mars. Au-delà, c’est la construction d’une nouvelle perspective politique qu’il faut entreprendre dans l’unité pour répondre aux attentes du mouvement social.


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