Venezuela : la révolution par les urnes (5 articles)

lundi 16 février 2009.
 

1)

Pour ce 15ème scrutin électoral organisé au Venezuela depuis l’accession à la présidence de la République de Hugo Chavez, et avec un taux de participation de 70 %, les Vénézuéliens ont, dimanche 15 février, ratifié à 54, 36 % (45,63% pour le non) le projet d’amendement constitutionnel permettant, pour tout élu local ou national, dont le président de la République, de pouvoir se présenter à des élections sans limitation de nombre de mandats, "pour le temps établi constitutionnellement".

Le Parti de gauche salue cette importante victoire qui, au Venezuela, exprime la volonté majoritaire de la population de consolider le processus de profonde transformation politique et sociale qui se construit dans ce pays moteur de la dynamique progressiste en cours en Amérique latine. Elle montre, une nouvelle fois, que c’est par le suffrage universel et la participation populaire que peuvent se dessiner les contours d’un projet politique alternatif au modèle néolibéral et à la démocratie de marché.

De ce point de vue, la Révolution bolivarienne constitue une expérience qu’il convient d’observer avec attention et solidarité . Au Venezuela comme en France, c’est , in fine, l’irruption populaire dans les urnes qui permet des avancées concrètes face aux ravages du capitalisme. Les conditions de cette mobilisation nécessitent un important travail unitaire. En France, les prochaines élections européennes peuvent être l’occasion, pour tous ceux et toutes celles qui luttent contre les politiques conservatrices de la droite et contre le modèle capitaliste, de changer la donne politique.

C’est dans cette perspective, et en s’appuyant sur cette conviction que la révolution passe par les urnes comme nous l’enseigne la révolution démocratique vénézuélienne, que le Parti de gauche propose la constitution d’un Front de gauche pour battre la droite, la gauche social-libérale et changer l’Europe.

2) Venezuela : victoire du "oui" au référendum (officiel) par RTL Info

Le "oui" au référendum sur un amendement constitutionnel qui permet une nouvelle candidature du président vénézuélien Hugo Chavez l’a emporté avec 54,36%, selon des résultats portant sur près de 95% des suffrages, a annoncé dimanche la présidente du Conseil national électoral.

Immédiatement après l’annonce la ville de Caracas a été illuminée par des dizaines de feux d’artifices et envahie de détonations de pétards, tandis que le président Hugo Chavez s’est montré au balcon de son palais présidentiel pour chanter l’hymne national. (BVH)

3) Victoire d’Hugo Chavez lors du référendum constitutionnel par l’agence Xin Hua

Le président vénézuélien Hugo Chavez a remporté un référendum constitutionnel levant la limite de mandats présidentiels, et qui lui permet donc de rester au pouvoir tant qu’il remporte les élections.

Selon les résultats préliminaires, le chef d’Etat a remporté le référendum par une large marge, a annoncé Tibisay Lucena, présidente du Conseil national électoral, dimanche soir.

4) Aujourd’hui, 15 février 2009, nouveau défi électoral pour Hugo Chavez Article de L’Humanité

Dix ans après son arrivée au pouvoir, le président vénézuelien soumet à un référendum, dimanche, un amendement constitutionnel qui lui permettrait d’effectuer un nouveau mandat présidentiel pour six ans.

Le Venezuela vote dimanche sur un amendement à la Constitution qui permettrait au président de se représenter en 2012. Hugo Chavez, qui a essuyé un échec lors de la réforme constitutionnelle, en décembre 2007, propose aux Vénézuéliens d’accepter que le président, les gouverneurs, les députés, les maires et conseillers municipaux puissent se représenter sans limite de mandat. La Constitution actuelle ne permet d’en effectuer que deux. À la différence de 2007 où il s’agissait d’une révision et d’un changement partiels de la Constitution, l’amendement proposé aux Vénézuéliens porte sur la modification de cinq articles sur le même sujet, la limitation des mandats.

POUR UN NOUVEAU MANDAT DE SIX ANS

Dès son revers de 2007, où le projet de réforme était apparu complexe et mal compris des Vénézuéliens, le chef de l’État a dit avoir besoin de temps pour mener à bien sa « révolution bolivarienne ». À l’horizon de ces dix prochaines années « nous devons nous consacrer, à fond, à renforcer les fondations d’un Venezuela socialiste. Après, je serai le premier à dire lâchez-moi », a-t-il dit… C’est le PSUV (regroupant la plupart des forces politiques qui soutiennent Chavez, le Parti communiste n’en fait pas partie), fort de la victoire aux élections municipales et régionales de novembre 2008, qui a pris l’initiative de lancer le scrutin référendaire. Le gouvernement pour sa part a souligné que le but était de permettre au peuple de conserver s’il le souhaite les dirigeants qui lui conviennent.

CRITIQUES DE L’OPPOSITION

Convaincue que la principale ambition de Chavez serait désormais de se perpétuer au pouvoir « indéfiniment » ou pour exercer une « dictature », l’opposition qualifie le référendum d’illégal. Elle a mis en avant l’interdiction constitutionnelle de soumettre deux fois au verdict des urnes une même réforme de la charte suprême lors du même mandat présidentiel. Le droit conforte toutefois le président vénézuélien. L’amendement du seul article en question (230) ne peut pas être confondu avec la réforme qui portait sur 69 articles de la Constitution. En outre, dans l’unique amendement soumis à référendum, la durée du mandat présidentiel reste de six ans. L’accusation portée par les opposants et l’oligarchie ne résiste pas non plus à la logique : pour être réélu, le président Chavez devra à nouveau remporter l’élection présidentielle, et ce chaque fois qu’il briguera la charge suprême. À ce propos, le président vénézuélien a reçu le soutien de Lula en janvier. Pour son homologue brésilien, la limite des mandats présidentiels est inexistante dans bien de pays européens et, plus près du Venezuela, la Colombie du président Uribe a fait sauter le verrou constitutionnel permettant une éventuelle réélection pour la troisième fois consécutive.

LA COURSE CONTRE LA MONTRE

Quoi qu’il en soit, les Vénézuéliens sont appelés à voter pour la quatorzième fois depuis l’élection de Chavez fin 1998. En dix ans, il n’a subi qu’un seul revers électoral. Selon les instituts de sondage, les partisans du « oui » (« Chavez si ») l’emporteraient. Une enquête IVAD, effectuée entre le 28 janvier et le 2 février, lui attribuait 47,5 % des suffrages contre 39,5 % au « non » dont les slogans de campagne valent tout un programme : « corruption, insécurité, réélection illimitée ». Il reste que, et c’est peut-être pour cette raison que les chavistes ont accéléré le mouvement, le référendum intervient alors que sévit la crise mondiale. Le pétrole (90% des exportations), qui a alimenté plus de la moitié du budget, a vu son cours plonger. L’inflation a atteint 30 % en 2008, et même si le taux de chômage est tombé à un bas niveau (6 %), la croissance est passée de 8,4 % en 2007 à 4,9 % en 2008. Pour certains observateurs, le vote serait une course contre la montre avant que les difficultés ne s’amoncellent et menacent les programmes sociaux. Les médecins cubains, les universités populaires, les supermarchés subventionnés et les programmes de coopération avec Cuba et la Bolivie ont assis la popularité de Chavez parmi les plus pauvres. Ces « missions » sont aujourd’hui attaquées par les municipalités et régions passées récemment à l’opposition. Dès lors le droit à la réélection de Chavez serait un antidote avant que la crise ne finisse par imposer le « non ».

Bernard Duraud

5) Appel de Fidel Castro pour Chavez

Mi-septembre 2006. J’étais vraiment dans un état très grave, mais aussi tout à fait conscient de ce qu’il se passait. Le Quatorzième Sommet du Mouvement des pays non alignés, au cours duquel Cuba avait été présidente, avait pris fin ces jours-là. J’avais beaucoup de difficulté à me lever et à m’asseoir à une table. C’est ainsi que j’ai reçu d’importants chefs d’État ou de gouvernement...

Juste avant mon départ, Hugo Chávez m’avait rendu visite en hâte et, indigné devant la fourberie du chef d’Etat du pays hôte, s’était écrié : « Fidel, dis-moi de combien de pétrole a besoin Cuba pour surmonter le blocus yankee ! »

Le dialogue semblait irréel. J’ai du mal à me rappeler à travers la brume de l’émotion ce que j’ai répondu exactement. Sans doute ai-je refusé son offre.

De toute façon, le destin de Cuba avait suivi son cours. Le sort de notre peuple était lié au souvenir légendaire du Che et à la pensée de Martí et de Bolívar.

Notre avenir est inséparable de ce qu’il se passera dimanche prochain quand débutera le vote pour l’adoption de l’amendement constitutionnel au Vénézuéla. Il n’existe pas d’autre solution que la victoire.

La destinée des peuples de « Notre Amérique » dépendra beaucoup de cette victoire, laquelle exercera une influence sur le reste de la planète. Je ne saurais toutefois manquer de reconnaître l’apport d’Hugo Chávez à la littérature espagnole : l’article qu’il a publié hier, 12 février, dans sa colonne intitulée : « Las líneas de Chávez » est un document inspiré d’une qualité exceptionnelle que seuls les grands écrivains peuvent rédiger. C’est Chávez reflété corps et âme en caractères d’imprimerie, et bien peu y parviennent.

La manifestation débordante et enthousiaste d’hier est un spectacle que seule la télévision est capable de retransmettre à un nombre de personnes incalculable à travers le monde.

L’autoprovocation orchestrée contre la synagogue juive, mais finalement démasquée, est l’antithèse de l’attitude des troupes soviétiques qui prirent d’assaut en 1945 le camp de concentration d’Auschwitz et qui permirent de faire connaître au monde le sort bouleversant qu’avaient connu des millions de juifs et d’habitants des pays occupés, dont des enfants, des personnes âgées et des femmes, réduits en captivité par les nazis. Ce ne sont pas les soldats d’Eisenhower qui se battirent et versent leur sang pour les libérer. Les injustices monstrueuses que l’impérialisme a semées sur la planète marquent la fin inexorable d’un système et d’une ère auxquels il ne peut rester beaucoup de temps. Celui-ci aussi presse. Remercions notre compatriote vénézuélien de son avertissement claironnant.

Fidel Castro Ruz 13 février 2009 23 h 30


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