Négociations rompues en Guadeloupe, la grève gagne la Réunion (2articles)

samedi 14 février 2009.
 

1) EN GUADELOUPE, PLUS QUE JAMAIS, LA LUTTE CONTINUE

Après 24 jours de grève générale, la mobilisation du Peuple Guadeloupéen contre les profitations e faiblit pas. Le Ministre JEGO a pris la fuite dimanche 8 février et a provoqué la rupture des négociations alors que nous étions sur le point de signer un accord sur les 200 € d’augmentation de salaire réclamés par LIYANNAJ KONT PWOFITASYON. Pour la deuxième fois dans ce conflit, l’Etat français a manifesté sa désinvolture et son mépris vis à vis du Peuple guadeloupéen et de ses représentants. A l’appel du L.K.P, plus de 100 000 Guadeloupéens ont défilé le lundi 9 février à Pointe à Pitre, à Basse Terre et à Marie Galante dans la dignité et la détermination pour crier leur indignation et dénoncer l’irresponsabilité du représentant du Gouvernement français. Les déclarations de M. FILLON, premier ministre, renvoyant dos à dos le Collectif LKP et le Patronat sur la question des salaires et reniant les mesures proposées le 28 janvier par Yves JEGO, constituent une reculade et un retour à la case départ des négociations sur la plate-forme de LKP. Nou pa dakò

Alors même que le L.K.P a fait des concessions , concernant les modalités de l’augmentation de salaire, permettant d’aboutir à un accord dès le dimanche 8 février, nous constatons que le patronat n’en fait aucune. Ce qui a provoqué un nouveau blocage des négociations qui avaient repris au retour de M. JEGO, le 11 février.

Contrairement aux déclarations de M. JEGO, l’Etat français n’est pas neutre. Il a toujours soutenu et attribué des moyens importants au patronat (exonération de charges, exonération de taxes, subventions diverses…) pour leur permettre de perpétrer leur pwofitasyon sur les travailleurs et le Peuple Guadeloupéen. Aujourd’hui encore, il ne fait aucune pression sur ce patronat pour l’obliger à faire des propositions pour satisfaire les justes revendications du Peuple Guadeloupéen.

Depuis le début des négociations, les vrais maîtres de la Guadeloupe (HAYOT, DESPOINTES, AUBERY, LORET, BARBOTTEAU, VIVIES, LE METAYER, le groupe REYNOIR, les Ciments LAFARGES, la SARA, les Banques …) se cachent derrière les petits patrons en utilisant quelques supplétifs de service qui ne sont patrons de rien du tout. Nous avons affaire à un patronat rétrograde, accroché à l’Etat et qui ne veut pas mettre la main à la poche pour payer les salariés. Dans ce conflit, l’Etat et le patronat sont co-responsables de la situation et misent sur le pourrissement de la grève et le découragement du Peuple.

Les patrons guadeloupéens, conscients du rôle qu’ils ont à jouer dans l’économie de leur pays, ont décidé de se rebeller contre les organisations censées les représenter (MEDEF,CGPME…) et de s’organiser afin de trouver des solutions pour répondre aux revendications de leurs salariés.

Quant aux collectivités, elles ont toujours accompagné l’Etat dans son soutien au patronat. Elles savent très bien que l’argent public versé aux patrons ne profite pas à la Guadeloupe mais participe à l’enrichissement d’un patronat véreux. Au delà des prises de position de principe contre les agissements de l’Etat dont nous prenons acte, le Peuple en mouvement attend des élus un engagement franc à travers : • La paralysie totale du fonctionnement de toutes les institutions (mairies, Conseil Général, Conseil Régional, Etablissements publics etc..) • Une vraie dénonciation des pwofitasyon du patronat à l’encontre des travailleurs guadeloupéens.

LIYANNAJ KONT PWOFITASYON appelle de façon solennelle le Peuple Guadeloupéen à poursuivre et amplifier la mobilisation pour :

• OBLIGER l’Etat français à respecter les engagements pris le 28 JANVIER par M. JEGO

• OBLIGER le patronat à mettre la main à la poche pour augmenter les salaires des travailleurs.

Nous rappelons que seul un accord sur les 200 € et les autres points de revendications de « premyé nivo » portant sur le pouvoir d’achat et l’arrêt des pwofitasyon sera de nature à créer les conditions d’une suspension du conflit.

2) Le mouvement commence à faire tache d’huile

Source : France Info

Ce sera le 5 mars. Le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de l’île de La Réunion demande à son tour une augmentation des salaires de 200 euros nets, comme en Guadeloupe où le dialogue est à présent rompu avec les médiateurs du gouvernement...

Après la Guadeloupe, après la Martinique, c’est maintenant la Réunion qui se lance dans la grève générale. Prudent, le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives, prévient d’une journée de grève générale et de manifestations le 5 mars... à moins d’avancées d’ici là.

Le Collectif a ainsi arrêté une liste de quatre mesures immédiates : hausse des salaires de 200 euros nets, baisse de 20% des produits de consommation courante, gel des loyers sociaux, et baisse de 5 euros sur la bouteille de gaz.

Des revendications qui font furieusement penser à celles présentées dans les Caraïbes...

La Collectif, qui regroupe désormais 25 organisations (les principaux syndicats, les partis de gauche, des associations), doit se réunir à nouveau dimanche, pour arrêter d’autres revendications sur les questions de l’emploi, du logement, des services publics et de l’agriculture.

A 13.000 kilomètres de là, en Guadeloupe, les leaders de la grève ont rompu les négociations hier soir, 24 heures après que le ministre de l’Outre-mer Yves Jégo eut installé ses deux médiateurs dépêchés sur l’ile par François Fillon.

Le comité LKP affirme qu’il ne reprendra les discussions que sur les bases du pré-accord élaboré dimanche dernier avec le patronat. Le texte prévoyait 200 euros d’augmentations salariales et 108 millions d’allègements de charges pour les entreprises.

Mais après un aller-retour de recadrage à Paris, Yves Jégo est retourné en Guadeloupe avec une feuille de route bien en-deçà de ce qu’il avait concédé quelques jours plus tôt.


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