La Croix-Rouge accuse Israël d’empêcher l’accès aux blessés

vendredi 9 janvier 2009.
 

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, l’armée de l’Etat hébreu l’a empêché de secourir des Palestiniens, et notamment des enfants enfermés pendant cinq jours dans leur maison avec le corps de leur mère morte dans les combats.

La Croix-Rouge internationale a accusé jeudi 8 janvier l’armée israélienne de l’avoir empêché d’accéder à des blessés palestiniens à Gaza, et notamment des enfants enfermés pendant cinq jours dans leur maison avec le corps de leur mère tuée dans des combats. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des ambulances n’ont pu accéder que que mercredi (soit cinq jours après le début des combats) à plusieurs maisons dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, où se trouvaient des blessés et des morts. "C’est un incident choquant", a dit Pierre Wettach, le directeur du CICR pour Israël et les territoires palestiniens dans un communiqué. "Les militaires israéliens devaient avoir connaissance de la situation mais n’ont pas porté secours aux blessés. Elle n’a permis, ni à nous ni au Croissant Rouge Palestinien (PRCS), d’aider les blessés", a-t-il ajouté. Le CICR exige "un accès sécurisé immédiat pour rechercher les blessés", précise le communiqué. Réagissant à ces accusations, l’armée israélienne a affirmé "travailler étroitement avec les organisations internationales au cours des combats afin que les civils puissent recevoir une aide", affirmant qu’elle examinerait toute "plainte" faite à son encontre.

12 corps sur un matelas

Une équipe d’ambulanciers "a trouvé quatre enfants à côté de leur mère morte dans l’une des maisons. Ils étaient trop faibles pour se tenir debout. Un autre homme a aussi été découvert vivant, lui aussi trop faible pour se relever", a expliqué le CICR. "Au total, 12 corps reposaient sur des matelas" dans cette maison, ajoute-t-il. Dans une autre maison du quartier, les ambulanciers ont découvert "15 survivants de la même attaque, dont plusieurs blessés. Dans une autre maison encore, ils ont trouvé trois corps supplémentaires", ajoute le CICR. A cause de remblais érigés par l’armée israélienne pour se protéger des tirs, les ambulances n’ont pu atteindre des immeubles et ont dû "évacuer (les blessés) sur une charrette tirée par une âne". En tout, 18 blessés et 2 corps ont été évacués par le CICR mercredi, le reste des morts devant être récupérés jeudi. Le CICR "estime que, dans le cas présent, l’armée israélienne n’a pas respecté ses obligations requises par le droit international humanitaire, demandant d’assister ou d’évacuer les blessés. Il considère intolérable le retard dans l’autorisation d’accès donnée aux services de secours".

D’autres blessés coincés dans le nord

Selon l’organisation israélienne de défense des droits de l’Homme, B’Tselem, une des familles concernées par l’incident est celle des Samouni, résidante à Zeitoun. "Tous les détails que nous avons recueillis sont très flous. Apparemment des membres de la famille ont été tués par des tirs d’armes automatiques dans un premier incident puis d’autres dans un deuxième incident, dans un bombardement" samedi soir et dimanche matin , a dit Sarit Michaeli, la porte-parole de B’Tselem. "Nous avons reçu des informations sur d’autres blessés coincés chez eux dans le nord" et "demandons à Israël qu’il autorise l’accès immédiat au CICR et au PRCS pour évacuer les blessés, évacuer les corps et laisser sortir en sécurité les habitants des quartiers (touchés par les combats)", a-t-elle ajouté.


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