Intervention de Marc Dolez au meeting de lancement du Parti de Gauche

samedi 29 novembre 2008.
 

Amis et Camarades,

Je ne sais si nous avons eu du courage pour quitter un Parti auquel certain d’entre nous appartenaient depuis plusieurs décennies, si nous l’avons fait c’est parce que nous voulons rester socialistes !

En écoutant celles et ceux qui viennent de se succéder à la tribune, je me disais, probablement comme vous, que la gauche est belle lorsqu’elle retrouve le sens, les valeurs et le souffle du collectif.

Oui la gauche est belle lorsque, loin des sinécures et des petites ambitions personnelles, elle retrouve le chemin de la lutte pour l’égalité et l’émancipation, le chemin de la conquête d’une vie meilleure.

En lançant cet après-midi, avec Jean-Luc MELENCHON et beaucoup d’entre vous, le Parti de Gauche, je m’exprime avec gravité mais aussi beaucoup d’enthousiasme.

Si nous avons pris cette décision, c’est parce que nous pensons qu’il faut changer la donne à gauche et qu’il y a urgence à le faire.

La violence de l’offensive antisociale de Sarkozy et l’ampleur de la crise exigent une gauche digne de ce nom, une gauche debout pour s’opposer et résister mais aussi pour proposer et construire une véritable alternative,

une gauche fidèle à ses racines, plongées depuis plus de 2 siècles dans le terreau des misères, des solidarités et des combats des hommes et des femmes de ce pays,

une gauche internationaliste, cher Oskar Lafontaine et chers camarades d’Amérique latine, qui ne se résigne pas à la domination du capital sur le monde, qui croit en la capacité des peuples à écrire leur propre histoire et qui ne renonce pas à un autre monde d’organisation sociale c’est à dire au socialisme.

Comme nous sommes fidèles à Jaurès, nous allons mener le combat politique non pas au nom du peuple mais avec le peuple.

Le Parti de Gauche est aux côtés des salariés victimes des suppressions d’emplois, fermetures d’usines et liquidations annoncées ces dernières semaines, des salariés victimes des plans sociaux qui tombent en cascade et des mesures de chômage partiel.

Le Parti de Gauche est aux côtés des salariés de l’automobile, de PSA et de Renault, de La Redoute à Roubaix, d’Amora à Dijon, de Latecoere à Toulouse, et de bien d’autres dans le pays, et demandent avec eux un moratoire de ces suppressions d’emplois, l’interdiction des licenciements boursiers…le droit de veto accordé aux comités d’entreprises.

Les salariés et ceux qui sont privés d’emplois n’ont pas à payer la crise du système capitaliste…

Le décalage est considérable entre d’un côté les besoins sociaux et de l’autre les 360 milliards d’euros dégagés pour sauver les banques ainsi que les profits accumulés (+ 12 % en 2008 pour les entreprises du CAC 40).

C’est pourquoi la feuille de route du Parti de Gauche doit être de rendre au travail ce qu’il a perdu au profit du capital avec notamment :

- l’augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux : indexation sur le coût de la vie, SMIC à 1 500 euros nets par mois tout de suite.

- la garantie de la retraite à 60 ans à taux plein et le refus de l’augmentation des années de cotisations.

Le Parti de Gauche est également aux côtés des salariés de l’Education Nationale, de la Poste, de l’Hôpital, de l’audiovisuel public et de l’ANPE qui se battent en ce moment pour la défense du service public.

La casse de l’école publique et laïque, l’école de la République, est au cœur du projet de Sarkozy. Nous demandons le rétablissement des postes et des moyens supprimés, le retrait des différents projets DARCOS qui vont de la maternelle à l’université, et nous nous engageons à les abroger s’ils ne sont pas retirés, comme nous abrogerons d’ailleurs la loi de 2007 sur les universités, porte ouverte à la concurrence.

Nous combattons la privatisation de la Poste mais aussi les directives européennes de libéralisation totale du marché à compter de 2011…….

Nous demandons également le retrait du projet de loi Bachelot qui va casser l’hôpital public.

La crise repose avec acuité la question européenne et nous pensons qu’il ne peut y avoir de véritable réponse sans changer le cours de la construction européenne.

Avec toutes les forces de gauche qui ont assuré la victoire du Non en 2005, nous proposons de constituer un front, lors des prochaines élections européennes, pour refuser le traité de Lisbonne et pour construire une Europe sociale, écologique, solidaire, démocratique, laïque et non inféodée à l’OTAN et aux Etats-Unis…

Nous avons désormais une responsabilité historique pour être à la hauteur de l’espoir, ce magnifique meeting en témoigne, que le lancement du Parti de Gauche soulève… A nous tous ensemble de réussir pour que vive la république, la république sociale, et que vive la gauche !


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