Meeting de lancement du Parti de gauche : Intervention de Jean-Luc Mélenchon

samedi 29 novembre 2008.
 

Aujourd’hui nous lançons le Parti de Gauche.

Nous avons pensé qu’il fallait le faire en public. Parmi vous.

De la sorte nous nous sommes soumis à rude épreuve.

Rude épreuve

D’abord une épreuve physique et nerveuse : la préparation matérielle de ce rassemblement.

J’adresse un salut chaleureux aux dizaines de militants bénévoles qui s’y sont consacré sans relâche depuis dix jours. Depuis que le lieu a été enfin fixé grâce la décision si amicale de l’équipe municipale de Saint-Ouen.

Ensuite nous nous sommes soumis à une épreuve politique : viendriez-vous ?

C’était la grande question.

Finalement pour ne vexer aucun commentateur nous dirons que nous ne sommes toujours ce soir que deux. Certes, multiplié par plus de mille ! Mais à quoi bon ! Certains commentateurs sont sans doute des poètes. Ils ont fait leur la chanson de Brel : « ils sont plus de deux mille et l’on ne voit qu’eux deux ».

Mais votre nombre a une signification politique.

C’est même l’évènement autant que notre propre lancement du Parti de gauche.

Ce nombre signifie qu’il y a une immense disponibilité à gauche pour agir contre la droite en dehors des sentiers d’impuissance, battus et rebattus par le social libéralisme.

Notre proposition

Donc nous lançons le parti de gauche. A partir ce soir il sera possible d’y adhérer et de participer à sa vie militante.

Il y aura bien sur une frustration. Jusqu’à notre congrès fondateur nous ne pouvons apporter toutes les réponses aux questions qui nous sont déjà posées sur notre programme, la forme exacte de notre organisation et combien d’autres choses tout a fait essentielles en effet et sur lesquelles nous savons que nous avons des comptes à rendre.

Ce soir nous cherchons à nous définir en général en présentant une carte d’identité sommaire.

1) Nous vous proposons une démarche militante : la fondation d’un parti creuset, outil de notre projet politique, le Parti de Gauche

2) Nous vous proposons un horizon politique, au delà du capitalisme : la République Sociale et le programme des transitions qui y conduisent

3) Nous vous proposons une stratégie à vocation majoritaire. C’est la stratégie du front de gauche.

Un front de gauche pour rassembler dans notre pays une nouvelle majorité politique de gauche pour gouverner

Oui, je le répète, nous voulons construire une nouvelle majorité politique parlementaire de gauche dans notre pays. Nous savons parfaitement bien que cette nouvelle majorité ne pourra en un seul mandat législatif réaliser tout le changement qu’appelle notre projet de République sociale.

Mais nous savons que nous pouvons en un mandat parlementaire engager les quatre chantiers de la refondation de notre société :

1) inverser l’ordre du partage des richesses entre le capital et le travail sous toutes ses formes : salaires, sécurité sociale, service public, en se finançant par la récupération des dix points de la richesse nationale passée des poches du travail à celle du capital.

2) installer la planification écologique pour engager la transition entre le modèle de production, de consommation et d’échange actuel et le modèle de développement écologique.

3) réaliser la refondation républicaine et laïque des institutions et de la société dans notre pays, passer à la sixième république parlementaire, garantir le droit de citoyenneté dans l’entreprise.

4) tourner la page du modèle de construction libérale de l’Europe dont le Traité de Lisbonne est le lamentable programme

Un parti creuset

Je parle donc à présent de notre parti. Il porte un nom générique. Il se nomme « parti de gauche ». Pourtant « la gauche » c’est un ensemble. Un ensemble divers. Elle contient des histoires différentes liées aux grands moments de l’histoire. Cette diversité est toujours vivante. Elle est représentée par des partis qui comptent. Et qui sont incontournables. Nous ne prétendons pas la représenter à nous tout seul. Certainement pas.

Mais nous avons une ambition originale. Notre ambition est de pouvoir nous approprier, faire notre, tout ce que la gauche, dans sa diversité et même ses oppositions internes, a produit sans tenir compte de l’étiquette sous lequel cela a été produit. Cela veut dire que nous faisons notre toute l’expérience de plus d’un siècle d’histoire de la gauche. Nous intégrons à notre patrimoine fondateur toute cette histoire avec tous ses ombres mais aussi toutes ses lumières.

Nous voulons être un creuset. Un creuset où se mêle pour faire du neuf toutes ces histoires. Non seulement les histoires venues du passé profond mais celles qui sont nées dans les luttes et les expériences de notre temps. Non seulement celle de notre pays mais celles du monde. En ce sens, les membres du parti de gauche, nous sommes socialistes et nous sommes communistes, nous sommes écologistes, nous sommes passionnément républicains, bref nous sommes « de gauche », en général et en particulier.

Nous prenons tout, nous répondons de tout.

De La Boétie aux philosophe des Lumières, des maillotins de Paris aux sans culottes, Robespierre et Olympe de Gouge, Gracchus Babeuf, ceux de 1848 et les communards, l’immense lumière de la révolution russe d’octobre 1917, le martyr des résistants pour vaincre les nazis, la lutte pour la décolonisation. Jean Jaurès et Louise Michel, Tout ! Les yeux ouverts, lucidement, capables de bilan raisonné plutôt que d’anathèmes. Nous assumons la responsabilité des échecs. Mais nous faisons notre aussi les victoires. Toutes ! Et notamment les victoires électorales de la gauche. Et donc le bilan des gouvernements de gauche. Bilan critique, bilan sans complaisance mais aussi bilan reconnaissant pour les progrès arrachés ! A l’heure de la retraite à 70 ans nous n’oublions pas que c’est à la victoire du programme commun que nous devions la retraite à soixante ans. A l’heure de la franchise médicale nous n’oublions que c’est à la gauche que nous devons la CMU !

Oui, ca vaut la peine de lutter ! Ca vaut la peine de voter, ca vaut la peine de gouverner, au niveau national comme au niveau local ! Tout ce que le monde du travail a arraché lui vient de là.

Parti creuset, donc, c’est notre choix. Nous sommes des pionniers. Et fiers de l’être.

Le fil conducteur écologique

C’est le moment de faire un appel. Dans ce creuset, il faut le fil conducteur essentiel de notre temps. Bien sur l’idéal républicain tient ce rôle. Mais il reste une parole creuse s’il n’est pas refondé sur son socle humain. Ce qui fonde l’intérêt général, racine de l’exigence républicaine, c’est l’unité naturelle de l’espèce humaine. Celle-ci ne peut être pensée hors de son écosystème. Nous, la gauche traditionnelle nous ne l’avons toujours pas réellement intégré comme trame de nos programmes.

Certes dans la déclaration d’identité du parti de gauche nous proposons une planification écologique pour piloter la transition du mode de production actuel vers le nouvel âge écologique de la société. Des écologistes sont présents parmi les fondateurs de notre parti. Mais cela ne suffit pas. Nous avons besoin d’être beaucoup aidés pour opérer à fond sur nous même la mutation idéologique que l’écologie politique propose.

J’en appelle aux écologistes de gauche. Venez, aidez nous, prenez votre place pour fonder le programme et les propositions du nouveau parti de gauche. Ne vous laissez pas mettre à la remorque des politiciens de centre droit du type de Cohn Bendit ! Comme l’ont fait ceux qui viennent du PS : rompez les rangs ! Nous avons tellement besoin de vous ! Ne laissez pas passer l’occasion offerte à l’écologie sociale d’occuper sa place centrale au cœur d’un Parti de Gauche qui lui demande de le faire et lui tend la main !

Nous, les fondateurs du Parti de Gauche, nous proposons que dès le mois de janvier les écologistes qui le veulent, quelque soit leur appartenance, nous aident à fixer les grands axes du projet de Planification Ecologique dans le cadre du premier forum pour le programme général du Parti de Gauche.

Réinventer la gauche dans la crise par l’action.

Oui, nous croyons qu’après la chute du communisme d’Etat et la déroute de la social démocratie, devant les limites si vite atteintes par l’écologie politique, la gauche doit être réinventée.

Mais on ne peut pas attendre.

La crise du capitalisme enfonce le monde vers une nouvelle tragédie sociale et politique. La catastrophe écologique s’avance. Mais rien de tout cela n’est fatal. Rien n’est joué d’avance. On peut, on doit, changer le cours de cette histoire.

Encore faut-il la regarder en face. Encore faut-il en comprendre la gravité. La crise du capitalisme surgit cette fois ci comme les dix sept fois précédente dans l’histoire sous la forme d’une crise financière et bancaire. Elle devient une crise économique, donc une crise sociale. Elle sera annonce une crise politique. Le toutes les relations dans les nations et entre elles vont être mises sous tensions. Ce n’est pas pour rien que Jaurès a dit : « le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage ».

On ne peut y faire face avec la droite. C’est évident. Mais on ne le peut pas davantage sous la direction du social libéralisme qui domine la gauche institutionnelle dans le monde. En Amérique latine, par exemple, presque tout le mouvement progressiste s’est fait sans elle et sinon contre elle. En Europe elle oscille entre l’auto dissolution comme en Italie avec les « démocrates », les gouvernements de coalition avec la droite ou la stagnation identitaire. En France elle fait les trois à la fois !

La gauche va donc devoir se réinventer dans l’action. Concrètement. A partir des problèmes qu’elle affrontera et qu’elle voudra résoudre. C’est possible ! Sous nos yeux c’est de cette façon que s’est construite dans toute l’Amérique latine la vague des révolutions démocratiques contre le néolibéralisme. La force qui lui permet de tenir tête à l’empire agressif des Etats-Unis d’Amérique est l’implication populaire, constante, à toutes les étapes, dans les luttes et par les élections. La révolution par les élections ! Cette implication c’est à la fois le moyen et le projet lui-même. Il n’y avait pas de plan préétabli. Nous en tirons la leçon.

Le Parti de gauche ne proclame pas une nouvelle doctrine globale. Il affronte des problèmes. Il recherche des solutions en lien avec les mouvements de la société. Il le fait à la lumière de l’expérience. Sa méthode intellectuelle est le débat raisonné et argumenté, sans a priori. Son projet socialiste porte un nom, c’est la République sociale, en France et dans l’union européenne. L’appui qu’il recherche est celui d’une société mobilisée et de citoyens motivés. Le parti de gauche affirme qu’un autre futur est possible plutôt que le capitalisme jusqu’à que mort s’en suive. Un futur ou la marchandisation recule au lieu de tout envahir, ou l’argent n’est plus le roi des cœurs et des griffes, ou les créateurs et les savants marchent devant et les financiers derrière, ou ceux qui font tourner la machine du quotidien sont respectés, honorés et vivent dignement de leur travail, ou le droit au bonheur n’est pas un slogan de supermarché ouvert le dimanche, ou la vie douce n’est pas le droit au gaspillage et au saccage écologique. Un monde ou le travail encore et toujours n’est pas la frontière entre la vie et la mort sociale ! Bref un futur humain, tout simplement.

La stratégie du front de gauche

Un programme, un parti. Je viens de les présenter.

Reste à décrire la stratégie. C’est la stratégie qui est décisive. Quelle est notre stratégie ?

Nous pouvons la résumer.

Nous voulons rassembler une nouvelle majorité de Français pour former une nouvelle majorité politique de gauche au Parlement et un gouvernement qui applique ce programme.

Comment rassembler cette nouvelle majorité ? Quel est le moyen concret ?

Ce qu’il ne faut pas faire

Il y a plusieurs façons de rendre cela totalement impossible. La première est d’utiliser les méthodes qui ont déjà échoué. Cette méthode, on la connaît :

Annoncer que l’on est ancré à gauche puis dire que l’on est « réformiste » pour dire qu’on ne touchera pas aux fondamentaux du système capitaliste. Enfin proclamer que comme l’Europe est « un projet en soi », on accepte n’importe quel traité avec évidemment l’engagement d’appliquer la politique, économique, sociale et écologique qu’il contient. Car c’est la ligne de toute la social-démocratie européenne. C’est le nœud coulant avec lequel la gauche s’étrangle elle-même. Et ça évidemment, on ne le répétera jamais assez, c’est le contraire de ce qui est nécessaire à notre pays et le contraire de ce que veut la quasi-totalité des électeurs de gauche comme on a pu le constater au référendum de 2005. Il est donc vain de croire que l’on peut rassembler une majorité de Français de cette façon. Et il est absolument impossible de pratiquer une politique gouvernementale de gauche qui s’attaque aux racines de la crise sociale et de la crise écologique dans ce cadre européen.

C’est pourtant à cette ligne que s’accroche le parti aujourd’hui majoritaire à gauche. C’est pour cela que nous l’avons quitté.

Mettre en quarantaine le social libéralisme.

De tout cela et de ce qui s’en déduit, les fondateurs du Parti de Gauche tirent une conclusion simple à énoncer : il faut mettre en quarantaine le social libéralisme.

1) on ne peut pas rassembler une majorité de transformation sociale sur la ligne sociale libérale

2) on ne doit pas gouverner sous la domination de cette ligne parce qu’elle conduit à l’échec social et politique

Pour autant, n’y a-t-il aucune issue ? Faut-il se résigner à n’être qu’une parole de témoignage ? Nous ne le croyons pas.

Passer en tête de la gauche

Voici quelle est notre proposition. Pour rassembler une nouvelle majorité dans notre pays il faut changer de majorité à gauche. Il faut le proposer de manière responsable et crédible. Qui marche en tête de la gauche ? Il faut régler cette question par la méthode de la démocratie, c’est-à-dire expliquer, argumenter et convaincre. Et il faut que le suffrage universel tranche ! Il faut donc accepter la compétition. Il faut la vouloir. Il faut la gagner. Il faut mener cette compétition devant le peuple et la gagner dans des conditions qui ne compromettent pas les chances de la gauche pour l’avenir. C’est dire qu’il faut mener cette bataille sans anathème ni mise au pied du mur ! Par la seule force de la raison et l’argumentation tolérante.

Le calendrier nous offre cette possibilité. En juin prochain auront lieu les élections européennes. Ce sont les dernières élections générales avec un contenu hautement politique avant l’élection présidentielle.

Nous devons faire des élections européennes un référendum politique sur le Traité de Lisbonne. Le référendum dont une majorité de députés de droite mais aussi socialistes, radicaux et verts nous ont privés ! De cette façon nous réglerons deux questions politiques d’un coup.

D’abord la question de fond : faire la preuve que la majorité des Français confirme son opposition à l’Europe libérale et son exigence d’une Europe sociale, démocratique et pacifique. Ensuite que cette orientation est dominante à gauche, mais pas seulement dominante. Il s’agit de prouver qu’elle constitue une alternative. C’est la condition pour être crédibles et porteurs d’avenir.

C’est pour cela que le Parti de Gauche et le Parti communiste, ensemble et chacun avec notre identité et nos arguments spécifiques, nous avons fait le premier pas. Nous avons commencé le Front de gauche pour les prochaines élections européennes. Nous offrons un magnifique levier pour soulever la montagne qui est devant nous Le front de gauche existe. Mais il est incomplet.

Ce front n’est pas un tête à tête. Ce n’est pas son projet. Notre projet est que participent à ce front tous ceux qui, à gauche, s’opposent au Traité de Lisbonne et à l’application des politiques économiques et sociales qu’il contient. Tous. Personnalités, Partis, organisations. Sous la forme qui paraît à chacun d’entre eux la mieux adaptée et la plus efficace pour le résultat à atteindre ensemble.

L’objectif de ce front s’il parvient à nous réunir tous, l’objectif est clair.

Il s’agit de passer en tête de toutes les listes, devant toutes celles de la droite, mais aussi devant celle du Parti socialiste, devant celle de Cohn-Bendit et Waechter. Bref devant tous les partisans du Traité de Lisbonne. Nous le pouvons, c’est à portée de main.

Si nous le faisons nous aurons renversé la table et révolutionné le paysage politique. C’est notre proposition. Nous allons rencontrer tous ceux à qui s’adresse cette proposition. C’est-à-dire tous ceux qui ont fait campagne à gauche pour le Non en 2005.

A propos du NPA

Dans cet esprit, il faut dire un mot particulier à propos du NPA, compte tenu de la position forte qu’il occupe. D’abord soyons clairs : nous ne proposons pas au NPA de fusionner ou de se dissoudre dans une nouvelle force politique. Nous proposons et nous souhaitons que le NPA participe à la constitution du Front de Gauche et y prenne toute sa place.

Dans le front de Gauche, aucun parti n’est dissout, aucun ne renonce à son identité ni à son programme spécifique. Le front est construit pour un objectif précis. En vue d’une victoire précise contre la droite et contre le social-libéralisme. Nous croyons que notre raisonnement peut être entendu par le NPA. Nous croyons qu’il peut être accepté. Nous allons le présenter directement au NPA. Nous sommes encouragés dans l’idée que nous pouvons avancer en lisant ce qu’Olivier Besancenot a déclaré au Journal l’Express.

D’ores et déjà, puisqu’il y fait une proposition d’actions communes, m’exprimant au nom du comité fondateur du Parti de Gauche, je réponds.

Je réponds d’accord !

D’accord.

Ensemble dans l’action politique contre la politique de la droite ?

D’accord.

Maintenant ?

D’accord !

Et en même temps, on ouvre la discussion à propos du Front de Gauche pour les élections européennes. On fait la liste des points d’accords et de désaccords. Des éclaircissements et des garanties que chacun demande à l’autre.

Le bouclier social

Mes chers camarades, dans quelques instant nous repartirons chacun de notre côté. On discutera sans doute à table entre amis et familiers de ce qui s’est dit ce soir. De ce qui s’est vu. Nous aurons dans les oreilles et dans les yeux quelques instants de bonheur militant. Puissions nous tous en sortir plus actifs au service de l’idéal.

Le parti de gauche vous appelle a aider de toute vos forces le mouvement social qui est aujourd’hui si isolé politiquement. Une tache personnelle essentielle est d’aller voter aux élections prudhommales pour donner de la force aux syndicats qui luttent en première ligne. Rien n’est plus urgent que de renforcer tous les dispositifs de résistance qui permettent d’amortir le choc social qui déferle. Ce que nous protégeons c’est la fois le sort des travailleurs mais aussi leur capacité d’initiative politique et sociale ! La droite le sait et c’est aussi pourquoi la politique de dérégulation sociale totale de Nicolas Sarkozy n’aura pas connu un jour de pause. Au contraire, en s’appuyant sur la crise et même sur la peur qu’elle provoque, il intensifie les coups.

Le Parti de gauche ne se défausse pas de son devoir d’action sur les syndicats. Il veut assumer son propre rôle politique. Nous avons immédiatement organisé notre première campagne d’action contre la droite. Elle dit « ca suffit comme ça ». Le travail du dimanche, la retraite a soixante dix ans, le contrat de travail à la carte ! Notre premier devoir est un devoir de protestation politique. C’est une tache militante. Son but est de faire réfléchir. Non au fatalisme ! Toutes ces mesures n’ont rien d’évident, non elles ne sont pas naturelles, non elles ne correspondent à aucune autre nécessité que celle de l’accumulation des profits en rallongeant la durée du travail tout en diminuant la rémunération a la semaine et tout au long de la vie ! Notre message est : « ne rentrez pas la tête dans les épaules. Si le Parti de gauche gouvernait à cette heure, tout ceci n’aurait pas lieu. Une autre politique est possible, tout de suite

C’est ce que nous avons appelé le bouclier social. La gravité de la crise que nous traversons justifie que l’on proclame un état d’exception économique. Dés lors des mesures d’intérêt public exceptionnel pour sauver l’économie productive et protéger le travail seraient pris. Par exemple la puissance publique opposerait un droit de moratoire suspensif sur les délocalisations et sur les licenciements boursiers.

De même, l’appareil financier et bancaire qui irrigue l’ensemble de l’économie ne doit plus être abandonné aux prédateurs qui le gèrent aujourd’hui : il doit passer sous contrôle public pour être orienté dans l’intérêt général.

De même contre l’Europe libérale passoire ouverte à tous les vents du libre échange absurde qui domine le monde, il faut exiger aux frontières de l’Union pendant cette période d’exception un tamis douanier qui bloque le dumping social et environnemental.

Et la France peut décréter un moratoire de toutes les mesures de libéralisations prévues par l’union européenne et notamment celles concernant l’ouverture a la concurrence dans l’énergie les transports.

Mais ce n’est pas tout, un véritable bouclier social durable doit aussi assurer une protection individuelle des travailleurs. Nous le Parti de gauche nous allons mettre à l’étude pour notre programme la question d’un Statut permanent du Salarié qui lui permette de conserver ses droits acquis et de les rendre transférables tout au long de son parcours professionnel en emploi ou entre deux emplois. Pour le Parti de gauche les travailleurs sont d’abord des citoyens et la subordination que prévoit le contrat de travail ne saurait annuler leurs droits universels liés à leur qualification professionnelle ; et dans la crise moins que jamais.

Dans l’immédiat nous devons militer pour des mesures d’urgence destinées en priorité aux ouvriers et aux employés qui constituent la majorité de la population active et donc le poumon économique et populaire du pays. Au contraire de madame Parisot et du Medef, nous croyons que la clef de la relance est l’augmentation des revenus de la population salariée ! Dans un pays qui produit 1795 milliards d’euro par ans, le double de 1981 seule une politique d’accumulation ultra prédatrice fait qu’il ya trois millions de travailleurs pauvres. En désaccord avec le RSA nous réclamons l’augmentation des salaires et le droit de vivre dignement de son travail !

Si vous décidez de rejoindre le Parti de gauche alors tout commence pour vous comme pour chacun d’entre nous par cette double campagne : pour le front de gauche et pour le bouclier social.

A tous et à toutes nous adressons ce soir un au revoir plein d’espérance. Puissions-nous retrouver bientôt dans les comités de circonscription du Parti de gauche. Puissions-nous vous avoir prouvé notre sérieux, notre ouverture, notre volonté d’agir, notre discipline pour réaliser ce moment magnifique, la cohérence de notre programme et de notre stratégie que nous proposons pour changer la donne à gauche et changer le pays et de la le monde lui-même.

Et pour conclure je vais vous citer ma phrase fétiche du philosophe Gaston Bachelard : « l’avenir ce n’est pas ce qui va arriver, c’est ce que nous allons faire »

Allez en force !

Vive la République !

Vive le socialisme !


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