Où en est PRS ?

vendredi 21 novembre 2008.
 

Cher-e camarade,

PRS estime depuis longtemps que la création d’une nouvelle force politique à gauche est nécessaire. Nous avons longuement et publiquement défendu ce point de vue dans « la gauche d’après ». Dans ce document adopté par notre dernière Convention nationale, les 30 juin et 1er juillet 2007, nous écrivions notamment :

« En France, le débat sur la gauche d’après est enfin ouvert. Certes, pas toujours dans le sens que nous appelons de nos vœux. Certains au sein du PS évoquent ainsi la remise à plat des fondamentaux du Parti créé à Epinay en 1971, qui tenaient dans le triptyque orientation de rupture avec le capitalisme, programme commun avec les seules forces de gauche et création d’un parti pluraliste ouvert à toute la gauche. Quels autres choix proposent-ils ? Comme ligne générale, une orientation social-démocrate s’inscrivant dans l’accompagnement de la mondialisation libérale. Comme stratégie d’alliance, un dialogue privilégié avec le centre. Comme parti pour la porter, une formation dans laquelle le vote majoritaire soumet la diversité des points de vue qui se confrontent aujourd’hui à gauche. Tout se tient ! Ce modèle a sa cohérence : en finir avec la spécificité du PS français dans la social-démocratie européenne.

Faut-il au contraire tirer les leçons de l’impasse sociale-démocrate et offrir une autre voie à gauche en construisant un nouveau parti ouvert à toute la gauche et non au « centre » ? Cette alternative ouvre une discussion fondamentale dans le Parti socialiste. Ses issues possibles changeraient profondément la nature du PS et, partant de là, le paysage de toute la gauche. Si le PS devient un parti de centre gauche assumé, un parti social démocrate, il ne pourra plus regrouper que ceux qui se reconnaissent dans cette impasse. A l’évidence, ceux qui veulent prolonger l’idéal de la République sociale et de la gauche de rupture ne pourront en être. Dans ce cas, il leur faudra proposer un autre chemin. »

Après le vote des militants socialises, nous sommes à ce moment que nous décrivions au lendemain de la campagne présidentielle perdue par Ségolène Royal. En cohérence avec cette analyse, tu sais que les principaux responsables de PRS membres du PS ont décidé de le quitter pour fonder un nouveau parti de gauche afin d’être en situation de proposer cet « autre chemin ».

Dans l’urgence, nous avons réuni un secrétariat national de PRS puis les membres de notre Conseil national à travers plusieurs conférences téléphoniques. Cette consultation nous a permis de prendre plusieurs décisions immédiates :

- PRS engage tous ses moyens (site, A Gauche, circulaire...) pour réussir la construction du nouveau parti de gauche

- en conséquence la réunion publique initialement prévue le 29 novembre prochain à la Maison de la Chimie laissera place à une réunion de fondation du nouveau parti de gauche ouverte à tous ceux qui se reconnaissent dans cette démarche

- bien entendu les membres de PRS gardent aujourd’hui comme hier la liberté d’adhérer au parti de gauche de leur choix

- dès que cela sera possible, nous tiendrons une réunion nationale de l’association afin de fixer l’avenir de PRS dans ce nouveau contexte

Un mot plus personnel pour conclure. La décision que beaucoup d’entre nous viennent de prendre aurait été impossible sans les combats que nous avons menés avec PRS. Dans la campagne du « non » de gauche au TCE, nous avons appris à parler au grand nombre et constaté que notre point de vue pouvait être majoritaire dans le peuple de gauche.

Dans les relations nouées avec l’autre gauche, nous avons pris conscience de l’importance de notre rôle de trait d’union. Dans tous les grands moments qu’a vécus PRS comme dans la construction patiente de l’association, de nouvelles générations militantes se sont aguerries et ont pris confiance en elles. Du coup nous héritons d’une responsabilité particulière. Il suffit de regarder autour de nous. Tant de gens nous disent désormais que la réinvention de la gauche dépend de notre décision. Heureusement, tout ne dépend pas de nos seules forces. Mais je crois vrai que beaucoup dépend de nous et donc de ce que chacun de nous va décider en conscience d’apporter au combat de la gauche.

Amitiés militantes,

François Delapierre


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