Voltaire, grand écrivain des Lumières

mercredi 12 février 2020.
 

http://www.david-zbiral.cz/Voltaire.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire

Mort de henri III https://fr.wikisource.org/wiki/La_H...

B) La vie mouvementée de Voltaire

François Marie Arouet voit le jour en 1694 à Paris, fils de Marie Marguerite d’Aumart, issue d’une famille noble du Poitou et d’un notaire fortuné devenu receveur des épices à la Cour des Comptes. Sa mère décède en 1701 ; les relations avec son père sont difficiles et Voltaire affirmera plusieurs fois qu(en fait, son géniteur se nomme Monsieur de Roquebrune, « mousquetaire, officier, auteur et homme d’esprit ».

Il est introduit très tôt dans le milieu libertin et sceptique parisien (dont la Société du Temple) par son parrain, François de Castagnères, abbé de Châteauneuf, amant de Ninon de Lenclos et par des amis de sa mère. Il poursuit d’excellentes études chez les Jésuites jusqu’en 1711.

Le jeune François Marie connaît ensuite une longue période contestataire (particulièrement de 1711 à 1717). Après un premier exil sur décision judiciaire, il recommence de plus belle à écrire des libelles satiriques contre le Régent, ce qui le conduit à la Bastille par lettre de cachet. Entré dans cette prison royale le 16 mai 1717 à l’âge de 23 ans, il n’en sortira que onze mois plus tard.

Il se lance alors, sous le pseudonyme littéraire de Voltaire, dans l’écriture de pièces de théâtre qui vont obtenir un succès considérable, particulièrement Oedipe (1718) et La Henriade (1723). Dans cette dernière oeuvre en 4300 alexandrins, il trace un portrait flatteur de Henri IV présenté comme un souverain idéal, hostile à tous les fanatismes.

En janvier 1726, le chevalier Guy-Auguste de Rohan-Chabot, de grande famille noble, l’humilie à la Comédie française puis le fait battre dans la rue par ses valets à coups de bâton. Non seulement, Voltaire ne peut pas porter plainte vu le rang social de son persécuteur qui a assisté à la scène assis dans son carrosse, mais la famille de Rohan fait valoir le danger public qu’il représente en voulant se venger et obtient à nouveau l’arrestation et l’incarcération à la Bastille de Voltaire (17 avril 1926).

Pour être libéré, Voltaire accepte l’exil en Angleterre, expérience qui va lui permettre d’apprécier, pour un écrivain, les avantages d’une société ("terre de liberté") précapitaliste sous hégémonie d’une bourgeoisie entrepreneuse libérale par rapport au carcan des royautés absolutistes sous domination idéologique de l’Eglise catholique : reconnaissance de droits individuels, forme de parlementarisme, rôle des institutions religieuses plus discret...

Revenu en France, il doit affronter un nouvel incident qui va bouleverser sa vision du monde et ses priorités. Il s’agit du décès d’Adrienne Lecouvreur, une actrice qu’il a aimé et qui a joué dans ses pièces. Le prêtre refuse la sépulture car dans le royaume catholique de France les comédiens sont frappés d’excommunication. Le corps est simplement posé dans un fiacre et conduit dans un terrain vague avec d’autres cadavres sans le moindre monument, sans la moindre inscription. Cet évènement scandalise profondément Voltaire qui y fera référence jusqu’à sa propre mort.

De 1733 à 1745, il vit une passion amoureuse et intellectuelle avec Emilie du Châtelet ; c’est à son contact qu’il prend la dimension d’un grand écrivain des Lumières.

Emilie du Châtelet, philosophe des Lumières, femme savante et libérée

B) Voltaire, auteur prolifique

Il gagne une première réputation par sa "poésie de société" dans les salons libertins du début du 18ème siècle dont Guillaume Amfrye de Chaulieu et Charles-Auguste de La Fare sont de bons symboles. Ses qualités satiriques le font déjà remarquer ; l’ essayiste Pierre Lepape caractérise ses premiers vers comme « légers, rapides, piquants, nourris de référence antiques, libres de ton jusqu’à la grivoiserie, plaisantant sans retenue sur la religion et la monarchie ».

Exilé à Caen puis en Hollande, le jeune Arouet est pris en charge de 1713 à 1715 par Louis Urbain Lefebvre de Caumartin, marquis de Saint-Ange. Arrière-petit-fils du président du Grand Conseil sous Henri IV, lui-même conseiller d’État et intendant des finances de Louis XIV,

C) Voltaire, philosophe anticlérical des Lumières

Dès 1734, il publie ses Lettres philosophiques, fervente plaidoirie pour les libertés à l’anglaise. Considéré par le pouvoir comme une offensive à l’encontre du gouvernement royal et de la religion, l’ouvrage est condamné par le Parlement et brulé au bas du grand escalier du Palais de justice. Pour éviter des poursuites plus sévères encore, l’auteur fait amende honorable et rend publique une une lettre de désaveu dans laquelle il « proteste de sa soumission entière à la religion de ses pères ».

Durant les années suivantes il est très pris par diverses expériences scientifiques au côté d’Emilie du Châtelet. Il vulgarise les idées de Newton en deux ouvrages l’Épitre sur Newton (1736) et les Éléments de la philosophie de Newton (1738). Il continue à écrire des pièces pour le théâtre : Alzire, Mérope.

Cependant, il n’abandonne pas son obsession : dénoncer le fanatisme religieux inhérent à l’institution catholique.

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Si Voltaire s’est battu pour la liberté religieuse et la liberté d’expression, son libéralisme s’arrête tout de même aux portes du pouvoir Vous aimez cet article ? Partagez le !

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Si Voltaire s’est battu avec obstination et courage pour la liberté religieuse, la liberté de pensée et d’expression, son libéralisme s’arrête tout de même aux portes du pouvoir.

Un article de l’aleps

Bien qu’il se réfère à Hume et aux Lumières Écossaises, Voltaire (1694-1778) n’en est pas moins un philosophe de la raison pure, celle qui subira les foudres de Kant. Sans doute prend-il en compte la nature de l’être humain, comme les autres philosophes de son temps (y compris, Rousseau dont il déteste les analyses). Par nature, l’être humain possède ce qui lui donne dignité et liberté : la raison. L’homme est appelé à progresser et à s’épanouir par la connaissance et l’exercice de la science, des arts et de l’industrie. Mais là s’arrête l’humanisme chez Voltaire, car il ferme la porte à tout sentiment religieux. L’homme rationnel est unidimensionnel.

Voltaire ne cessera de lutter contre la religion, qui est à ses yeux aliénation et servitude. Sa laïcité militante le portera à une attaque permanente contre l’Église, contre le cléricalisme, qui oppriment l’individu, multiplient les contraintes et d’après lui font la loi dans la société du 18ème siècle. « On entend aujourd’hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C’est une maladie qui se gagne comme la petite vérole. » Face à ce qu’il appelle ainsi le fanatisme, Voltaire prêche la tolérance et le relativisme.

Rendre sa liberté à l’être rationnel

Voltaire s’est battu, avec obstination, talent et courage (jusqu’à l’emprisonnement) pour la liberté religieuse, la liberté de pensée et d’expression. Il a défendu ceux qui étaient victimes d’un despotisme absolu, dont le modèle lui semblait être le règne de Louis XIV. Il se mobilise contre la censure, contre l’arbitraire des arrestations et des jugements, contre la torture, contre les interdits de toutes sortes. La société française lui semble organisée et dominée par des règles juridiques et économiques contraires à la raison individuelle.

Voilà pourquoi, avec tous les Encyclopédistes et les Physiocrates, il se prononcera pour la liberté économique, et Turgot (édits de 1774 et 1776) lui semble être un réformateur avisé.

Il existe un ordre naturel des choses, que les hommes, tous les hommes, respectent parce qu’ils sont dotés de raison. Mais n’est-ce pas miracle que de déboucher sur un ordre social durable ? Voici que notre athée devient déiste : « Je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. » Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer. Ainsi réapparaît un Dieu fruit et instrument de la raison, un Etre Suprême, un « grand horloger ». Voltaire mourra-t-il avec le tablier des maçons ou avec le sacrement de l’extrême onction ? Peut-être les deux…

A) Pourquoi mon philosophe des Lumières préféré ?

Parmi les philosophes des Lumières, Voltaire n’est

- ni le premier. Meslier décède en 1629.

- ni le plus radical.

- ni le plus conséquent dans sa vision du monde.

- ni le plus sympathique

Mais il a été le plus actif, le plus efficace dans la lutte contre l’institution nommée Eglise catholique sur laquelle reposait la royauté absolutiste. Il a construit un argumentaire et un rapport de forces qui a permis la poussée de critique idéologique dans le dernier tiers du 18ème siècle.

Dans ce rôle, les pays arabo-musulmans comme Israël, comme les Etats d’Asie du Sud-Est (bouddhistes et hindouistes) attendent encore un philosophe aussi utile que Voltaire contre le fanatisme religieux et contre certaines incohérences de leurs dogmes.

La brèche élargie par Voltaire dans la domination idéologique de la société par le royalisme calotin a contribué à préserver la France du fascisme clérical contrairement à bien d’autres pays européens (hormis la période d’occupation nazie).

Il a été marginalisé gravement rossé à coups de bâton, emprisonné plusieurs fois à la Bastille, exilé bien souvent,


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