15 juin 1943 Jules Dumont, Résistant, fusillé au Mont Valérien

mardi 15 juin 2021.
 

1) Biographie. Mon grand-père, ce héros

La Promesse de l’oubli  : mon grand-père Jules Dumont, Roubaix 1888 – Mont-Valérien 1943, de Françoise Demougin-Dumont. éditions Tirésias-Michel Reynaud, 144 pages, 15 euros.

Ingratitude de la mémoire collective  : comment accepter qu’un militant issu du peuple, élevé dans les courées du Nord, héros sans tache dont le parcours est digne d’un film d’aventures, soit aussi méconnu  ?

Jules Dumont est compagnon de jeunesse et d’apprentissage intellectuel, dans l’esprit du catholicisme social, de Florimond Bonte, l’un des fondateurs du PCF. Sa petite-fille a conduit une enquête scrupuleuse, cheminant sans fausse note dans la complexité des milieux communistes de l’entre-deux-guerres. Il en ressort le portrait d’un homme exceptionnel, certes tourmenté, mais un homme d’action, un exemple de droiture. Désir d’évasion, il part au service militaire en 1911, pour le Maroc. Ce jeune homme inquiet, qui cherche toujours sa voie, fonde une famille alors que la Grande Guerre le cueille. Il se bat plus que courageusement sur tous les fronts. Blessé, gazé, décoré, il gagne ses galons de capitaine et décide de continuer une carrière militaire.

À nouveau au Maroc, il quitte l’armée en 1920 et cultive une concession. Scandale  : le héros de la guerre se fait défenseur des indigènes et organise les petits colons proches de la ruine. Lecteur de l’Humanité et diffuseur de la presse communiste, il est arrêté en 1934, condamné et expulsé du protectorat. Ses amis l’entourent de leur solidarité, le Secours rouge international le défend.

L’année suivante, l’Italie agressant l’Éthiopie, le Komintern l’envoie comme conseiller militaire auprès du négus.

Volontaire dès l’été 1936 aux côtés des Républicains espagnols, Dumont organise la centurie «  Paris  », à l’origine des Brigades internationales. Le colonel Dumont commande ensuite le bataillon «  Commune de Paris  », puis la 14e Brigade, La Marseillaise. Blessé, il est rapatrié en 1938.

Dans les tristes mois de 1939, puis de la défaite et de l’Occupation, il dirige avec Lucienne Palluy les communistes du 20e arrondissement. Désigné comme administrateur de Ce soir, il participe aux tentatives de reparution de la presse communiste.

Ses compétences militaires en font, à déjà 48 ans, l’organisateur des premières équipes de l’organisation spéciale (OS), réunissant en 1941 les anciens d’Espagne, les «  Bataillons de la jeunesse  » et les combattants de la MOI. Arrêté, torturé, il est fusillé au Mont-Valérien sans avoir jamais parlé.

Nicolas Devers-Dreyfus

Source : http://www.humanite.fr/biographie-m...


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