AU SECOURS, CAMDESSUS (l’Attila papiste du FMI) EST DE RETOUR !

jeudi 23 octobre 2008.
 

La Caisse d’épargne a perdu six cent millions dans un incident ! Un incident ! Il s’agit d’un montant égal au budget annuel de la rénovation urbaine en France. Mine déconfite des commentateurs. Il y a quelques jours quand on leur disait que pendant la nationalisation et la débâcle les spéculateurs continuaient leur sale besogne ils prenaient des airs excédés par tant d’acharnement à dénoncer de malheureux traders en déroute ! Quand la mer engloutira les terres basses du fait du réchauffement climatique, les voyous de la finance lanceront à fond les machines à produire des maillots de bains et spéculeront sur le prix des cercueils. Le capitalisme ne peut pas être moralisé. Il est d’essence amorale. Et la nécessité d’accumuler en toutes circonstances est un code génétique qui ne peut pas être modifié. Sans oublier la force de l’habitude. Ca vaut aussi pour les responsables politiques de droite à commencer par le président de la République. En nommant le Frankenstein du FMI, le sinistre sieur Camdessus, à la tête de l’organisme prévu pour refinancer les banques avec l’argent du contribuable, Nicolas Sarkozy, aux discours si anticapitalistes depuis peu, a adressé à la bien-pensance mondiale un clin d’œil qui devrait nous glacer. Camdessus ! Au secours !

Michel Camdessus est tristement connu pour son passage à la tête du FMI de 1987 à 2000. Ses exploits avaient à ce point discrédités l’institution et provoqués de tels désastres qu’il a du quitter son poste avant la fin de son mandat. Libéral exalté il avait donné à l’action du FMI un tournant particulièrement brutal à l’égard des plus pauvres. Partout où il est passé avec son char sanglant de privatisations et réductions des dépenses publique d’éducation et de santé, les économies émergentes locales ont été rasées. Naturellement il n’en est rien résulté de mieux pour personne. Au contraire. Sous sa direction le fond a aggravé et même dès fois déclenché des crises terrifiantes. Au total une dizaine lui est directement imputable : Mexique en 1994, Asie du sud est (1997-1998), Russie (1998), Brésil (1999).

Et plus que tout : l’Argentine en 2000- 2001. Là, il avait déjà commencé a sculpter ses rêves dans la chair du peuple argentin dès 1998. Avec les grands airs indispensables en de telles circonstances et la mine pompeuse de ses sortes de rebouteux de l’économie il avait vanté son laboratoire argentin : « L’argentine a une histoire à raconter au monde : une histoire sur l’importance de la discipline fiscale, des changements structurels et une politique monétaire rigoureusement maintenue ». Musique bien connue. Quelques mois plus tard l’Argentine s’effondrait sous l’effet des mesures de Camdessus. La pauvreté passait de 25 % de la population à 70%.

De toute cette période Camdessus, la CNUCED (commission de l’ONU pour le développement et le commerce) conclura qu’elle a « provoqué le chaos en extrême orient et en Russie et neutralisé tous les progrès accomplis en Amérique latine »

De tels exploits le signalent à l’attention des libéraux français. Pour marquer sa détermination à faire la rupture, Nicolas Sarkozy lui confie en 2004 un rapport sur la croissance dont il dira de façon ridicule qu’il était devenu son livre de chevet, rien de moins. Ce document traduisait en français les remèdes de cheval que Camdessus affectionne : suppression des trente cinq heures, arrêt de l’augmentation du SMIG, non remplacement d’un fonctionnaire sur deux et ainsi de suite. Tout cela ira ensuite nourrir le catalogue de mesures rabâchées par le MEDEF, le programme de Nicolas Sarkozy et le conseil de François Bayrou.

Cette notice biographico-politique serait incomplète si l’on oubliait de mentionner que Camdessus est membre du conseil consultatif de l’école de commerce de l’université de Navarre qui est directement gérée par l’Opus dei, sainte association à qui il avait déjà emprunté le professeur juan José Torribio pour l’assister comme directeur exécutif du FMI quand il l’a présidé. Michel Camdessus, consultant financier de l’Etat du Vatican a été nommé par Jean-Paul II membre du conseil pontifical justice et paix chargé de la promotion de la doctrine sociale de l’église. Ca ne s’invente pas. C’est ce personnage sulfureux, couvert de crimes économiques et directement lié à une secte catholique extrémiste qui gèrera l’usage d’un fond d’un montant supérieur au budget annuel de la République française. On ne pouvait faire pire choix.

UN LITRE DE LAIT

On devine que je reçois pas mal de courrier. Parfois je trouve des choses qui me passionnent où m’émeuvent. Parfois d’autres choses terriblement en contre-pied du discours dominant. Là j’ai reçu un mail d’une amie qui milite dans mon département en Essonne. J’ai pensé qu’après ma notice sur Camdessus, le son de sa voix faisait un contrepoint salubre. Du genre : à l’autre bout de la chaine. Lisez ça, ça aide à comprendre le monde que fabriquent des bigots comme Camdessus. A savoir qu’il y a des gens qui valent tellement mieux sur le plan moral que ces conseillers du pape qu’il permette presque de les oublier.

« Bonjour,

Cette année je suis à 80% et donc le jeudi je ne travaille pas et j’en profite pour faire mes courses et militer un peu…

A 12h30 : Réunion syndicale où j’apprends les dernières "trouvailles" remplacer les instits absents par des mères de famille vacataires, faire passer le concours d’instit à BAC + 5 . Balancer les gens dans les classes sans préparation… sans parler du stress au travail, suicides etc…

13h30 : scotch d’affiches pour la manif de dimanche et une maman qui me dit "Mon fils a été bien aidé par le RASED, pourquoi vont-ils les supprimer ?"

14h30 : j’emmène les sans papier en grève de Massy chercher leur nourriture hebdomadaire au « Secours Pop ». Mais aujourd’hui c’était vache maigre : seulement 1 litre de lait, 1 litre d’eau minérale et une poignée de carambar par personne pour la semaine…

En les ramenant je leur donne les 15 euros récoltés à la réunion de section socialiste hier soir… C’est peu, mais c’est toujours ça. Quand on pense que les deux sont en grève depuis 5 mois ! Ils vivent 7 jours sur 7 dans 20 m2, ils ne peuvent plus envoyer d’argent à leur famille au Mali. Comme ils disent "toute notre famille fait grève aussi", y en a un qui attend d’être régularisé pour pouvoir rentrer au Mali se marier avec sa femme qui l’attend depuis 5 ans et voir sa mère qui est devenue veuve pendant son exil… car quand on n’a pas de papier on ne peut plus rentrer dans son pays ou on n’est pas sûr de revenir ! L’autre attend les papiers pour pouvoir passer son permis et prendre le RER tranquillement. Et surtout ils attendent pour pouvoir payer leur chambre dont on menace chaque semaine de leur bloquer l’accès.

Les autres sont 22, ils ont le moral, ils avaient prévu de faire une fête pour gagner un peu d’argent pour leur assos qui envoie des médicaments au Mali mais comme ils sont en grève… ils s’organisent bien pour se répartir les tâches… Ils ne demandent pas à être français mais juste à pouvoir être en règle comme le leur autorise la loi puisqu’ils ont des CDI dans des secteurs déficitaires… Pour en savoir plus, ils sont là-bas 7j/7 24h/24 à côté du garage Peugeot dans la zone industrielle de la Bonde, on les repère, de la route, grâce aux drapeaux de la CGT : "SAMSIC" dans un parc où sont plusieurs entreprises et en face "Les maçons parisiens".

J’avais le cœur serré en repartant en pensant 1 litre de lait alors qu’on arrive à débloquer des milliards quand les actionnaires sont menacés de perdre trop d’argent.

16h00 : j’écoute la radio en repartant : diminution de moitié des rations alimentaires pour les réfugiés du Darfour, 10% de pouvoir d’achat en moins pour les retraités, suicide d’un prisonnier malade psychiatrique que l’on a mis en cellule d’isolement après une première tentative de suicide, 13000 élèves ont pu bénéficier du service minimum d’accueil à Paris alors que leur enseignant faisait grève, jeudi noir pour l’immobilier et la bourse… Ben on n’a pas tous les mêmes valeurs…

16h30 : signature pétition RASED. 100% des discussions aboutissent à une signature

20h30 : mise sur pied des cercles PRS à Massy, ça fait du bien d’entendre une analyse claire…

Et en même temps je me repasse en boucle la phrase entendue hier en section du PS : "Qu’est-ce qu’on aurait fait à la place de Sarkozy pour la crise ?" Sous-entendu… pareil ! Ben heureusement que ce n’est pas la réponse de tous les socialistes… Bonne soirée. Cécile »


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