Petites nouvelles du dimanche : L’indécence du capitalisme !

dimanche 19 octobre 2008.
 

1) Quand l’écureuil devient cigale

Le 13 octobre, Sarkozy et Lagarde jouent des personnages de théâtre pour rassurer le bon peuple : L’Etat français engage un plan de soutien aux banques privées de 360 milliards d’euros. Ils assurent que les banques françaises sont solides et bien gérées (oubliés les 4,9 milliards de perte Kerviel).

Quelques jours plus tard, L’Ecureuil tombe des branches ; rendu confiant par le plan de sauvetage, il a tenté un bond risqué et a perdu 600 millions d’euros. Il misait sur un rebond de la Bourse… L’inverse s’est produit.

600 millions : montant des salaires des Caisses d’Epargne pendant 5 ans.

2) L’indécence des milliards en France

500 familles ont gagné 80 milliards d’euros de plus l’an passé que l’année précédente.

Les gros bonnets du CAC 40 ont doublé leurs profits en 5 ans et gagné 105 milliards d’euros l’an passé.

Il faut dire que les riches bénéficient de 72 milliards de « niche fiscale ».

Parmi les principaux bénéficiaires de tous ces milliards : les promoteurs de l’immobilier. Et qu’arrive-t-il lorsque 30000 logements ne trouvent pas d’acquéreurs en cet automne 2008 : le bon Sarko engage 26 milliards d’argent public. "Les caisses sont vides" qu’il disait !

3) L’indécence des milliards dans le monde

6,5 milliards de dollars : tel est le montant présenté médiatiquement comme considérable rassemblé par la communauté internationale en 2008, après les émeutes de la faim dans 40 pays, pour relancer le système agricole de production.

30 milliards de dollars permettraient de nourrir pendant un an les 925 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde.

100 milliards : c’est le montant de la dette totale de l’Afrique qui étrangle depuis des décennies ce continent au détriment des populations et des Etats.

4000 milliards pour renflouer les banques privées du grand capital !

4) FORTIS : Un exemple d’indécence du capitalisme au quotidien !

Né en 1990 de la fusion d’un assureur néerlandais, d’un banquier néerlandais et d’un assureur belge, le groupe Fortis a, depuis, sans cesse "mangé" d’autres sociétés d’assurance et de banque pour asseoir sa suprématie dans le Bénélux. Evidemment aux dépens des salariés.

A partir de 2005, la direction de Fortis se fixe deux buts :

* accroitre le bénéfice par action d’au moins de 10 % par an en moyenne durant la période 2005-2009

* se développer hors Bénélux : porter à 30 % en 2009 la part du bénéfice généré hors Benelux (15 % en 2004).

En 2007, Fortis forme avec Royal Bank of Scotland Group et Banco Santander un consortium pour lancer une Offre publique d’achat sur la Banque Générale des Pays Bas et démanteler cette dernière en partageant ses actifs parmi les membres du consortium. Cette guerre éclair réussit.

En France, Fortis compte près de 3000 salariés et se présente comme "le partenaire financier des entreprises et des entrepreneurs. Il apporte aux dirigeants d’entreprise l’ensemble des solutions financières répondant à leurs besoins à titre privé, professionnel, managérial et d’actionnaire, au travers de ses activités de banque..., d’assurance... et de gestion d’actifs ( privée et collective)." Son chiffre d’affaires annuel atteint en 2007 1,2 milliard d’euros.

Soudain, la crise des subprimes dégonfle la grenouille qui voulait briller comme les étoiles.

Qui passe à la caisse pour sauver Fortis ? Le gouvernement des Pays-Bas. En France, le groupe est "repris" par BNP PARIBAS.

Le plus surprenant, c’est que la grenouille veut toujours briller comme les étoiles. Une cinquantaine de courtiers viennent d’être invités à un déjeuner à l’Hôtel de Paris, le palace le plus cher de Monaco, à 3.000 euros le couvert.

Les journaux commentent : "indécent déjeuner" pour le Monde, "Fortis…agit comme si la crise n’existait pas" pour le Point, "un déjeuner qui fait scandale" pour M6…

La direction de Fortis répond que rien n’est plus normal que de permettre aux gagnants du capitalisme de "flamber". Aussi, ces évènements s’inscrivent pour elle " dans le cadre d’actions commerciales habituelles". Disons plutôt : l’indécence habituelle du capitalisme.

5) Ceux qui produisent les milliards et n’en voient pas la couleur

Depuis des dizaines d’années, des milliers de travailleurs meurent chaque année d’un cancer dû à l’amiante. 100000 autres décèderont d’ici 2025.

Samedi 11 octobre, des milliers de victimes de l’amiante ont manifesté avec leurs proches, à Paris, pour réclamer "un procès pénal de l’amiante".

Le capitalisme a protégé son secret de mort jusqu’en 1997, année où l’utilisation de l’amiante a été interdite. Aujourd’hui, la justice ne se presse pas plus pour juger les responsables : Douze ans après les premières plaintes, aucune instruction pour empoisonnement n’a encore abouti !


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message