Equateur : Triomphe de Rafael CORREA et de la gauche (65%) lors d’un référendum constitutionnel

mercredi 1er octobre 2008.
 

Au moment où les USA, les multinationales et les oligarchies latino-américaines font tout pour déstabiliser Evo Morales en Bolivie, le référendum de dimanche dernier en Equateur présente une grande importance pour toute l’Amérique latine. Le texte constitutionnel lui-même mérite une réflexion à venir.

Le MRAP salue l’adoption de la nouvelle Constitution équatorienne Le MRAP se réjouit de l’approbation de la nouvelle Constitution par le peuple équatorien par plus de 67% de oui, ce dimanche 27 septembre 2008.

Cette Constitution est une avancée sans précédent des droits sociaux désormais inscrits dans la Constitution, des droits des peuples indigènes, des droits des migrants, de la paix ainsi que de la lutte contre le racisme et contre toutes formes de discriminations.

Sont désormais garantis, sans discrimination de quelque nature que ce soit, les droits fondamentaux de la personne humaine, à savoir le droit à l’alimentation, à l’eau, à l’éducation, à la santé, à la sécurité sociale pour tous les résidents de l’Equateur sans aucune distinction, notamment de nationalité.

Toute forme de racisme est interdite et sanctionnée par la loi. L’Etat accordera réparation à toute personne victime de racisme ou de xénophobie de la part d’un individu ou d’un groupe d’individus.

L’Equateur est reconnu officiellement comme un Etat multinational et multiculturel. Les droits des peuples indigènes, bafoués depuis des siècles, sont reconnus et protégés. Les langues ancestrales, telles le kichwa et le shuar sont garanties et leur apprentissage encouragé. Les communautés indigènes conserveront la propriété inaliénable de leur terre. Aucune exploitation, commercialisation de ressources non renouvelables situées sur les terres ancestrales des peuples indigènes ne pourra se faire sans l’accord des communautés. La violation des droits des peuples indigènes sera considérée comme un ethnocide et puni comme tel par la loi. La nouvelle Constitution condamne toute forme d’impérialisme, de colonialisme, de néocolonialisme et reconnaît le droit de tout peuple à la résistance et à la libération de toute forme d’oppression.

Alors que l’Europe vient d’adopter la « directive de la honte », la nouvelle Constitution équatorienne affirme : « aucun être humain ne pourra être considéré comme illégal en raison de sa condition de migrant ». Les demandeurs d’asile se verront accorder une protection spéciale et tous les droits garantis par la Constitution leur seront accordés. Aucune sanction pénale ne pourra leur être appliquée en raison de leur situation administrative !

La nouvelle Constitution reconnaît le droit du sol et accorde le droit de vote à toutes les élections à tous étrangers résidents en Equateur depuis plus de 5 ans.

En ce qui concerne la paix, la Constitution déclare que la solution pacifique et la négociation sont les seuls choix possibles à tous les conflits internationaux. Elle se prononce pour le désarmement universel, interdit le développement et l’usage de toute arme de destruction massive, l’installation de bases militaires équatoriennes dans un Etat étranger et réciproquement toute installation de bases militaires étrangères sur le territoire de l’Equateur.

La Constitution promeut le principe de citoyenneté universelle, de libre circulation de tous les habitants de la planète, première étape vers la libre installation pour arriver progressivement à la fin de la condition d’étranger, élément de transformation des relations inégales entre pays, notamment Nord-Sud.

Certes, il faudra sans doute du temps pour que ces dernières dispositions d’une telle portée universelle se concrétisent. Dans ce combat, le MRAP sera solidaire du peuple équatorien.

Paris, le 29 septembre 2008.


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