La Scientologie bientôt jugée pour escroquerie

mardi 9 septembre 2008.
 

Deux associations de l’Eglise de Scientologie française et sept de leurs dirigeants seront jugés en correctionnelle, à Paris, pour « escroquerie en bande organisée ».

L’Eglise de Scientologie a été renvoyée aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris pour « escroquerie en bande organisée », une qualification qui pourrait entraîner la dissolution de ses principales structures françaises, en cas de condamnation.

Une condamnation pour ce chef, passible de 7 ans de prison, pourrait aboutir à la dissolution des deux structures mises en cause : l’Eglise de Scientologie (ASES-CC - Celebrity centre) et la société anonyme SEL (sa librairie). Sept scientologues, dont Alain Rosenberg, directeur général du Celebrity centre, sont également poursuivis, dont certains pour « exercice illégal de la pharmacie ».

« De faux tests de personnalité »

Au terme d’une ordonnance de 70 pages consultée par l’AFP, le juge estime que l’Eglise de Scientologie a trompé les parties civiles « en recourant systématiquement à des tests de personnalité dépourvus de valeur scientifique (…) dans la seule perspective de vendre des services ou divers produits ».

Le magistrat constate que le centre de Scientologie, sous couvert « d’identifier et de résoudre (les) difficultés psychologiques prétendues ou de favoriser l’épanouissement personnel » d’une plaignante, a eu « pour seul but de capter leur fortune » en « exerçant une emprise psychologique » sur elles.

Le juge est allé à l’encontre du parquet qui avait requis le 4 septembre 2006 un non-lieu général, estimant notamment que les mis en examen étaient animés « par leur seule conviction religieuse » et n’avaient tiré « aucun bénéfice personnel ».

L’Eglise de Scientologie n’a pas souhaité s’exprimer sur le fond avant d’avoir lu l’ordonnance. Mais elle dénonce, dans un communiqué, un « climat de stigmatisation entretenu (…) par certaines institutions comme la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ».

Dix ans de procédure

L’affaire avait débuté en décembre 1998. Une femme avait déposé plainte s’estimant victime d’une escroquerie par la Scientologie. Abordée quelques mois plus tôt à Paris par des scientologues pour un test de personnalité gratuit, elle avait au final dépensé environ 30.000 euros pour des cours, l’achat de livres, de médicaments et d’un « électromètre », appareil électrique censé « mesurer les variations de l’état mental de la personne par les modifications importantes de la résistance électrique ».

« Il apparaît clairement que cet appareil n’est qu’un leurre destiné à donner un aspect scientifique à une opération qui n’a rien de tel », estiment des experts cités dans la procédure.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message