34è congrès du PCF : Communisme de nouvelle génération, ouvrons enfin le débat !

dimanche 31 août 2008.
 

Tout faire pour que des centaines de milliers de communistes, de syndicalistes, d’électeurs s’expriment pour que le Congrés du PCF ne soit pas que l’affaire de quelques centaines de spécialistes et dirigeants.

Laurent Carratala

Edito de Wilfrid Lunel

Communisme de nouvelle génération, ouvrons enfin le débat !

La rentrée est marquée par de nombreux évènements, à commencer par l’un des plus graves, la mort de 10 soldats français occasionnée par l’embourbement de la situation en Afghanistan.

La seule perspective qu’offre aujourd’hui la présence française en Afghanistan, c’est l’alignement derrière l’OTAN et l’enlisement dans l’ornière de la stratégie américaine.

Or, une présence militaire n’a de sens et d’utilité que si elle est en appui à une solution politique, et que dès le départ il est acté des raisons pour lesquelles nous sommes présents, pour quelles missions, et pour quelle durée. Or, aucun de ces aspects n’est à ce jour respecté c’est pourquoi, dans ces conditions, la question de la présence Française, sans redéfinition du contenu de son engagement, dans le cadre d’une politique qui s’émancipe de la tutelle américaine, est désormais posée. Dans ces conditions, il est légitime de se poser la question du retrait des troupes françaises d’Afghanistan.

L’été, c’est le moment que le gouvernement a choisi pour intensifier ses attaques contre le monde du travail en mettant fin à ce qui représentait une avancée exemplaire en Europe, acquise sous un gouvernement de gauche : la semaine de 35 heures.

C’est aussi le moment qu’il a choisi pour intensifier ses attaques contre notre système de santé, contre l’école, pour lancer la privatisation de la Poste, la suppression de centaines de postes dans la fonction publique…

Dans cette rentrée, notre Parti doit prendre ses responsabilités concernant la riposte au gouvernement et à Nicolas Sarkozy, en se hissant à la hauteur de la colère et des exigences.

Il peut le faire en portant l’idée d’une grande riposte populaire et unitaire, en s’adressant à toute la gauche, sociale, syndicale, politique et citoyenne.

En mettant la barre très haute sur le pouvoir d’achat, les salaires et l’emploi, dont l’actualité démontre à elle seule que ce sont les préoccupations majeures des français.

C’est dans le contexte des rentrées politiques des verts, de la LCR, du PS, de notre Parti, avec le besoin manifeste d’une telle initiative, que se profilent les débats du 34éme Congrès qui aujourd’hui, force est de le constater, se déroulent sans les communistes.

Certes, il y a eut les trois rencontres nationales qui ont rassemblé 700 communistes, 700 contributions sont arrivées sur le site, il va y avoir l’université d’été, mais pouvons-nous nous en contenter quand l’immense majorité des communistes, alors que le processus statutaire de déroulement du congrès s’engage, n’est rentrée dans le débat ?

Alors que le besoin de débat est profond, que les exigences d’un congrès qui soit utile se manifestent dans tout le Parti, les efforts produits par la direction nationale ne sont manifestement pas à la hauteur des attentes des communistes.

Les articles, les contributions des principaux dirigeants du parti vont tous dans le même sens…. Voilà de quoi il faut discuter, voilà ce qu’il faut penser, voici les questions qui sont réglées chez les communistes…

Le manque total de méthode de travail, la multitude des questions qui sont avancées, des thématiques proposées rendent la tâche tellement pharaonique que cela produit déjà beaucoup de découragement.

Et pourtant, dans la dernière période, les communistes ont montré leur disponibilité au débat fructueux, créatif, respectueux de la diversité de chacun. Ils ont aussi, dans leur grande majorité exprimé le souhait de ne pas refermer le débat sur les questions qu’ils jugent essentielles, et il n’y en a pas cinquante : la question du communisme, celle du parti, de son avenir et de son évolution et enfin celle d’un « projet » transformateur qui ait un sens ou qui fasse sens.

Ils ont aussi exprimé une lassitude des querelles et refusent souvent de prendre part à ce qu’ils jugent des comportements de postures. A l’assemblée extraordinaire de décembre 2007, les communistes ont émis le souhait de pouvoir débattre de l’avenir du PCF et qu’aucune « hypothèse ne devait être à priori rejetée ».

Depuis 2002, comme dans beaucoup d’autres départements, dans ma fédération, nous avons connu des périodes de tensions.

Sortir vers le haut de cette situation nécessite de la part de la direction de notre parti, non seulement qu’elle respecte la diversité mais qu’elle s’appuie dessus pour permettre aux communistes de produire l’immense effort de créativité auxquels ils aspirent tous.

Beaucoup de camarades, y compris dans le Conseil national actuel, émettent le souhait d’un dispositif pluraliste, avec un cahier des charges, une méthode de travail, pour rendre utile et efficace le travail et la réflexion des communistes.

C’est la condition pour que le 34ème congrès puisse lancer le processus qui inscrive une conception moderne du communisme en France, dans l’actualité de ce début de 21ème siècle.

vendredi 29 août 2008


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