L’UMP toute nue (la droite hyper-libérale dévoilée)

lundi 25 août 2008.
 

1) Serge Dassault ne veut voir diffuser que des idées saines

En tant que fils de son père Marcel Dassault, Serge Dassault est milliardaire et accessoirement chef d’entreprise et sénateur UMP. Moins accessoirement, il est en sus propriétaire du Figaro . On pourra également noter que son fils, Olivier Dassault , est quant à lui député (toujours de l’UMP, ça va de soi).

Pour entrer un peu plus dans le détail, Serge Dassault est cet homme qui expliquait que les journaux doivent diffuser des "idées saines", car "nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche". A des responsables du Centre de formation des journalistes (CFJ), il se fit plus précis en leur lançant : "J’espère que vous allez cesser de former des journalistes de gauche !". Récemment, le 19 juin 2008, Serge Dassault déclarait qu’il jugeait "anormal" d’aider les chômeurs, "des gens qui ne veulent pas travailler". On se souviendra en outre que le journal Marianne, en Une de son premier numéro (1997), dénonçait Serge Dassault comme "l’empereur tricolore de la corruption".

Ces petites précisions pour dire que cet homme-là (dont on devine sans mal qu’il ne doit pas son mandat de sénateur à sa grande intelligence politique - mais à quoi donc ?) possède l’immense avantage de clamer très haut ce que la droite UMP, laquelle demeure malgré tout encore très opportunément complexée, pense très fort et s’efforce jour après jour de mettre en oeuvre. Certes nous soupçonnons sans mal qu’"ils" pensent comme ça, voire même nous le savons, car nous connaissons l’idéologie qui les anime et les intérêts qu’ils servent, mais il est toujours intéressant d’entendre cette pensée s’exprimer de manière transparente et apparaître telle qu’elle est, dépouiller des oripeaux sous lesquels d’ordinaire elle se dissimule.

http://sarkononmerci.fr/files/

2) Serge Dassault invente l’hypra libéralisme

Invité sur iTélé, Serge Dassault, industriel et député UMP, s’est emporté contre la France de la grève, des syndicats, des CDI et des fonctionnaires… Autant d’institutions qu’il espère voir disparaître au profit de la glorieuse entreprise. Mieux vaut en rire, non ?

« Les Chinois travaillent 45 heures par semaine, ils dorment dans leur usine, ils font de bons produits pas chers », raconte Serge Dassault, les yeux brillants d’envie, sur le plateau de iTélé. Mais en cette matinée du jeudi 10 juillet, l’industriel et député UMP n’a pas le temps de rêver. Une mission importante l’attend : sauver la France, ce pays « qui ne travaille pas assez ».

« Les 35 heures, c’est le cancer de la France », répète le vieux monsieur de 83 ans. Il faut dire qu’il voit également les grèves comme des métastases : « pourquoi on fait la grève ? interroge le patron. Pour des licenciements qui sont nécessaires pour l’entreprise ou parce qu’on veut augmenter les salaires, ce qui nuit à l’entreprise ? » Car Dassault est formel : « c’est le client qui compte, pas le syndicat, pas le salarié, pas l’actionnaire. »

Le rêve de Dassault : pas de fonctionnaires, pas de grèves, pas de syndicats et pas de CDI

Sarkozy lui-même n’est pas apte, selon lui, à résoudre le problème, car il est « paralysé par les négociations syndicales, par les partenaires sociaux, par les 35 heures… », le pôvre !

Dassault, lui, aurait fait tout autrement : s’il avait été Président, les 35 heures, il les aurait abolies « dès le premier jour. » Même régime pour le contrat de travail à durée indéterminée, qui explique pour lui le chômage en France car il gêne la flexibilité : « Il faut que les entreprises soient libres d’embaucher quand elles ont du travail et de débaucher quand elles n’en ont pas. » Les fonctionnaires ? Ce n’est pas 30000 qu’il faut virer selon lui mais « 40000, 50000… [Le Président] n’a qu’à faire ce qu’il faut sans en parler. » D’ailleurs, la privatisation de La Poste lui paraît une excellente idée : « à quoi ça sert d’avoir des activités nationales ? »

Résumons : pour sortir la France de la crise, il faut donc traiter les salariés comme des kleenex, éliminer les fonctionnaires, et privatiser toutes les entreprises publiques. Le tout en catimini pour éviter les grèves, cette plaie. Bref, le salut de la France, pour Dassault, c’est le modèle américain… Un modèle actuellement en pleine santé, n’est-ce pas ?

http://www.marianne2.fr


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message