Pouvoir d’achat. Des fruits et légumes toujours plus chers

dimanche 24 août 2008.
 

Mangez cinq fruits ou légumes par jour, dit le slogan. Mais comment faire, lorsque leur prix a augmenté sur un an de plus de 15%, selon une étude ?

Le prix moyen des fruits a connu une forte augmentation de plus de 15% au kilo, selon les calculs de l’association Familles rurales, qui mesure les variations du coût des fruits et légumes depuis deux ans. Le prix moyen des fruits a augmenté sur un an de 15,14% au kilo, passant de 3,17 euros l’an passé à 3,65 euros à l’été 2008. Le prix moyen des légumes s’établissait lui à 2 euros le kilo en 2007 contre 2,21 euros en 2008, soit +10,5%, selon l’étude basée sur des relevés réguliers de prix dans une vingtaine de départements.

Du coup le budget fruits et légumes représente 6,3% du SMIC pour un couple sans enfants et 12,6% du SMIC pour un couple avec deux enfants âgés de plus de 10 ans.

"Acheter un kilo de chaque fruit et légume revient plus cher sur un marché (40,37 euros) que dans un hyper/supermarché (39,69 euros) et un hard-discount (34,26 euros)", note encore Familles rurales.

Les produits français, majoritaires dans les hard-discounts et sur les marchés, sont globalement plus chers que ceux provenant de l’étranger et si une baisse des prix a bien été enregistrée par l’INSEE entre juin et juillet dernier, elle ne compense pas l’évolution enregistrée depuis un an.

Familles rurales regrette le flou qui entoure l’origine des produits et met en cause les "significatives disparités de prix d’un département à l’autre, allant parfois du simple au double, pour un même produit et dans une même surface de vente".

Interfel, l’interprofession des fruits et légumes, juge au contraire que leur prix « a atteint un niveau inférieur à la moyenne de ces trois dernières années ».

Les plus gros consommateurs de ces produits frais, selon l’organisme, demeurent les ménages aisés, résidant dans les centres urbains. Les personnes seules et les ménages avec de jeunes enfants sont au contraire plus faiblement consommateurs.

Pour Familles rurales, "il devient urgent de s’interroger sur l’opacité des réseaux de distribution", aux marges floues.

Pointée du doigt pour leur responsabilité dans la fixation des prix, la grande distribution va proposer, avec le soutien de la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, les deux derniers week-ends d’août et le premier de septembre, des ventes de fruits et légumes « au déballage », pour amadouer les consommateurs.

Le Modef - la confédération nationale des syndicats d’exploitants familiaux - qui dénonce la responsabilité des supermarchés, quand « les prix versés aux agriculteurs n’ont pas bougé depuis plusieurs années pour les fruits et légumes », organisait ce jeudi, avec le PCF, la vente au juste prix de plus de 60 tonnes de fruits et légumes, place de la Bastille à Paris et dans quarante villes d’Ile de France, dans une "opération de solidarité entre producteurs et consommateurs". Laquelle, à notre connaissance, n’a pas le soutien de la ministre.


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