18 juin 1954 : Pierre Mendès France est appelé à former le gouvernement

vendredi 16 juillet 2021.
 

Un brillant jeune homme

Pierre Mendès France est né à Paris, le 11 janvier 1907. A l’âge de 15 ans, il obtient son bac et il entre l’année suivante à l’Ecole libre des sciences politiques. En 1924, Edouard Herriot conduit le Cartel des gauches. Le jeune Pierre adhère au Parti radical et milite à la LAURS (Ligue d’action républicaine et socialiste). Avec ses camarades, il fait le coup de poing contre les Camelots du roi de l’Action française. Trois ans plus tard, il devient Secrétaire général de la section de la LAURS. Il devient le plus jeune avocat de France. En 1928, Mendès-France fait son service militaire comme caporal dans l’aviation ; au sein du Parti radical, fait partie des Jeunes Turcs, avec Jean Zay, Pierre Cot et Jacques Kayser. Il s’installe l’année suivante comme avocat à Louviers, dans l’Eure. Le deuxième livre ouvrage de Mendès-France, paru en 1930, La banque internationale. Contribution à l’étude du problème des Etats-Unis d’Europe, reçoit un accueil chaleureux et commence à imposer PMF comme un économiste reconnu. Aux élections de 1932, il est élu député de l’Eure ; il est le plus jeune député de France. Son premier grand discours économique à la Chambre des députés en 1934, lui vaut l’approbation publique de Léon Blum. L’année suivante, il est élu maire de Louviers. Après sa réélection comme député en 1936, Mendès-France est le seul à voter contre la participation de la France aux Jeux olympiques de Berlin. Pierre Mendès-France soutient le Front populaire, mais il est en désaccord sur la politique monétaire et la non-intervention dans la guerre d’Espagne.

Pierre Mendès-France devient le plus jeune sous-secrétaire d’Etat au Trésor dans le deuxième gouvernement Blum du Front populaire en 1938, il élabore, avec Georges Boris, le premier plan de développement économique proposé au Parlement, mais le gouvernement est renversé avant qu’il ne soit appliqué.

La guerre éclate en 1939 et Pierre Mendès-France est nommé lieutenant de réserve dans l’aviation au Levant. Il ne parvient pas à être affecté dans une unité combattante. Il est arrêté à Casablanca en 1940 et incarcéré à Clermont-Ferrand pour désertion. Il est condamné en 1941 à six ans de prison lors d’un procès inique, mais il s’évade. Il vit pendant quelques mois dans la clandestinité ; enfin il rejoint De Gaulle à Londres. Choisi comme commissaire aux Finances du Comité français de libération nationale en 1943, il élabore le plan de redressement de l’économie française. Il est confirmé dans son poste dans le Gouvernement provisoire, Pierre Mendès-France s’oppose à la politique plus facile prônée par René Pleven. De Gaulle choisit la politique de Pleven, PMF, partisan de la rigueur, démissionne. Dans la foulée, il est élu Président du Conseil général de l’Eure.

La période1946-1951 est pour lui le moment où il s’éloigne de la politique. Il travaille au sein de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), Conseil économique et social de l’O.N.U., puis du FMI. Au début des années 50, il retrouve son siège de député de l’Eure. Cette nouvelle situation lui permet de commence à intervenir au Parlement contre la guerre en Indochine. Dans cette même lignée, il défend à Tunis plusieurs militants indépendantistes tunisiens. En 1953 il manque de peu l’investiture comme président du Conseil ; il est élu président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

1) Pierre Mendès France, l’homme des solutions (article de L’Hebdo des socialistes

Pierre Mendès France est né à Paris le 11 janvier 1907 dans une famille séfarade d’origine portugaise. À 21 ans, il devient le plus jeune avocat de France. Dès la fin des années 1920, le jeune Mendès France, alors étudiant, s’engage. Il milite à la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste (LAURS) où l’on fait le coup de poing contre les fachos au Quartier latin. Adhérent du Parti radical, Mendès y côtoie notamment Pierre Cot et Jean Zay, futurs ministres du Front populaire.

Il est élu député de l’Eure en 1932 et maire de Louviers en 1935. L’année suivante, réélu dans la vague du Front populaire, il est le seul député de gauche à voter contre la participation française aux Jeux olympiques de Berlin.

Dans le deuxième gouvernement de Léon Blum, comme sous-secrétaire d’État au Trésor, il milite pour l’investissement militaire et il est le premier à se réclamer ouvertement des théories économiques de Keynes.

Quand la guerre éclate en 1939, Mendès France sert comme officier dans l’aviation. Il refuse l’armistice et gagne l’Afrique du Nord avant d’être arrêté et emprisonné par le régime de Pétain. Il s’évade en 1941 et rejoint Londres, puis de Gaulle à Alger. ministre de l’Économie dans le gouvernement provisoire, PMF va jouer un rôle important dans les institutions monétaires internationales au lendemain de la guerre.

Pierre Mendès France milite contre la guerre en Indochine au point de devenir, aux yeux de l’opinion, l’homme des solutions dans un régime fragile dont les gouvernements sont éphémères.

Sept mois et dix-sept jours

Il a donc aussi droit à son 18 juin, quand en 1954, il est appelé ce jour-là à former un gouvernement. Rajeunie et réduite, son équipe compte dans ses rangs Alain Savary, Gaston Defferre et François Mitterrand. Le PCF a choisi le soutien sans participation. La France vient d’essuyer la défaite de Dien Bien Phu. Pierre Mendès France obtient la paix en Indochine et bientôt la pacification en Tunisie.

Il tente aussi de réformer les institutions pour renforcer l’exécutif. Il réforme la fiscalité des bouilleurs de crus pour lutter contre l’alcoolisme. On se souvient de sa politique en faveur de la production et de la consommation de lait… Ce qui en fait la bête noire de l’extrême- droite. Le mendésisme est né. Tous les samedis, Mendès intervient sur les ondes. Jean-Jacques Servan- Schreiber lance l’Express pour soutenir son action.

Quand il tente de faire ratifier la Communauté européenne de défense, le projet est rejeté par les communistes, les gaullistes et la moitié des socialistes. Affaibli, PMF est en sursis. Le gouvernement tombe le 5 février 1955. Mais les sept mois exemplaires de gouvernement de Mendès France l’ont fait entrer dans l’Histoire.

Puis il fait partie du gouvernement Mollet, mais il démissionne parce qu’il désavoue la politique algérienne du gouvernement de Front républicain.

Ne pouvant accepter ni la guerre en Algérie ni le coup de force gaulliste en France, il fait campagne contre la constitution de la Ve République en 1958. Ce combat, il le perd, ainsi que son siège de député. Il entre alors dans la « petite gauche » qui va, du PSA au PSU animer, dans les années 1960, le renouveau progressiste à gauche de la SFIO et en alternative au stalinisme.

En 1965, il soutient la candidature de Mitterrand. Deux ans après, il devient député de l’Isère.

La conscience morale de la gauche

Pendant les évènements de Mai 68, pour proposer un débouché politique au mouvement, Michel Rocard et le PSU font appel à lui, mais il ne prend pas d’initiative. L’année suivante, PMF soutient Gaston Defferre. C’est son dernier combat politique sur la scène nationale.

Dans les années 1970, comme Léon Blum, Mendès s’engage pour le rapprochement entre Israéliens et Palestiniens. En 1981, il soutient la candidature de François Mitterrand. Il s’éteint à sa table de travail le 18 octobre 1982. Le pays lui rend hommage par des funérailles nationales.

Pierre Kanuty


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