Des nouvelles de la préparation du congrès socialiste

mercredi 13 août 2008.
 

Je me souviens que j’ai promis des nouvelles de la préparation du congrès socialiste. Mais que peut-on en dire ?

Je suis désespéré de voir le niveau affligeant des prémisses de ce congrès alors que déferle une crise du capitalisme aussi violente que celle en cours. Mais seuls les sectaires ou les illuminés se réjouissent de la déchéance du PS. Car les gens sensés savent qu’elle va coûter cher à toute la gauche. Je rassure les rares blogueurs de cet aout incertain. Le travail de préparation du congrès socialiste avance aussi de mon côté. Et c’est à dessein qu’il n’en est pas question ici. Pas de festin sans cuisine faite avec délicatesse, au calme, loin des regards des convives.

Pour ma part plutôt qu’à gesticuler j’invite au travail sérieux et appliqué. Un congrès socialiste est une bataille de fond. Je la mène avec mes amis comme un romain avec une application de terrassier qu’aucun travail de déblaiement et remblaiement n’arrête ! Coté terrain chacun continue l’humble et indispensable problème de collecte des signatures d’adhésion au texte de notre contribution « pour réinventer la gauche ». Cette base militante consciente est notre force. Pour déposer une motion, évidemment. C’est à cela que nous nous préparons sans aucune illusion sur je ne sais quelle martingale qui nous offrirait un raccourci semé de pétales de roses et d’acclamations approbatrices.

Avec mes amis nous l’avions annoncé : « Seuls s’il le faut » avions nous écrit. Mais ce n’est pas ce qui s’annonce. Nous ne serons pas seuls. Certes nous ne participerons pas aux divers regroupements actuellement en cours. S’ils tiennent au-delà des articles de presse qui décrivent leurs étranges combinaisons, ils ne nous conviennent d’aucune manière. Nous les jugeons ou bien confus (voir les « reconstructeurs » de Fabius à Strauss-Kahn en passant par Hamon sous la houlette de Martine Aubry) ou bien évidemment sans rapport avec ce que nous défendons.

Et nous ne comprenons pas davantage le rassemblement auquel travaille julien Dray depuis 2002 et à cause duquel l’ancienne gauche socialiste a explosé : de Hollande a la gauche du parti. Mais pour Dray de toute façon, la gauche du parti c’est Emmanuelli et Hamon. Point barre. Petit malin. C’est avec cette gauche là qu’il avait déjà réussi le bouclage de la piteuse synthèse de confusion au congrès du Mans. Il aurait tort de se priver d’une aussi complaisante « gauche du parti ». De toute façon le « rassemblement de la gauche du parti » pour lequel nous avons déjà usé tant d’heures de pétition, contacts et discours, il vaut mieux ne pas y compter davantage que dans les précédents congrès.

Les partenaires qui ont accepté d’ouvrir le dialogue sont déjà connus. Avec eux le travail est en cours. Les autres ont d’autres préoccupations, d’autres attirances et bien fol qui accepterait de s’en remettre à leur appétits. Ils ne seront de gauche que si personne ne veut d’eux dans les gros troupeaux. Ils n’ont pas d’autonomie politique. Mais une fois rejetés par les autres, que valent-ils ? Idéologiquement à peine para syndicaux, peu fiables, avides de synthèse a n’importe quel prix, profondément incrustés dans les pâturages du PSE, ils forment une troupe disparate dont les états de service depuis trois congrès est une « série b » de l’histoire de la gauche du parti.

Poperen, Chevènement ou bien la Gauche Socialiste entre 1988 et 2002 étaient des courants idéologiquement délimités, producteurs d’idées et de stratégie globale. Là c’est quoi ? Gardons espoir cependant. Que faire d’autres ? Mais travaillons à ne nous mettre dans la main de personne. C’est comme ça que nous menons notre barque. Sinon il n’y aura plus de gauche autonome au PS. Et donc plus aucun barrage contre la ligne « démocrate ». C’est cela l’enjeu pour nous. Car si nous échouons nous connaissons le résultat. Il est sous nos yeux en Italie. La gauche historique, socialiste, communiste et Verte est rayée des deux assemblées. C’était pourtant le modèle invoqué a la tribune du précédent congrès socialiste qui faisait la fête à Prodi avant d’aller tous défiler en rangs serrés devant le pitoyable Walter Veltroni, le blair italien qui a tué la gauche. On ne peut éviter ça sans une certaine intransigeance.


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