Meeting de lancement du Parti de gauche : Intervention de Frank Pupunat

samedi 29 novembre 2008.
 

Dépasser le système capitaliste implique forcément une remise en cause de ce que l’on appelle le productivisme.

J’ai envie de débuter cette intervention par une question simple : Pour quelle raison sommes-nous tous réunis ici aujourd’hui ?

Nous ne sommes pas réunis ici pour se contenter de changer les choses à la marge ; nous ne sommes pas ici pour composer avec l’ordre établi.

Nous sommes là réunis avec l’espoir de changer radicalement la vie, avec l’espoir que collectivement nous pourrons contribuer à changer le monde.

Cet espoir, cette radicalité, cette envie, cet enthousiasme, cette détermination, nous ne pouvons l’imaginer qu’en opposition frontale au système capitaliste.

Le Parti de Gauche se positionne clairement pour un dépassement du système capitaliste. Dépasser le système capitaliste implique forcément une remise en cause de ce que l’on appelle le productivisme.

Le productivisme, c’est quand la production n’a plus aucun rapport avec les besoins de la société, n’a plus aucun rapport avec le progrès humain et social.

Le productivisme c’est toujours plus de production, qu’importe les besoins, qu’importe les conditions sociales de la production, qu’importent les conséquences environnementales de la production. Le productivisme, c’est quand la production n’est plus au service de l’homme mais au service du système.

Ce productivisme que nous refusons au Parti de Gauche s’incarne dans 2 aliénations fondamentales : La religion de la croissance et la société de consommation.

La religion de la croissance. La croissance, l’augmentation du PIB, est devenue l’unique boussole de nombreux dirigeants politiques. Or, chacun sait qu’une croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible. Il ne s’agit pas pour autant de se prononcer pour la décroissance. Il faut réaffirmer que l’indicateur, PIB, l’indicateur « croissance » n’est pas la bonne boussole politique.

Concrètement, cela signifie qu’il faudra que des secteurs soient en progression (ceux qui créent du lien), d’autres en diminution (ceux qui dégradent l’empreinte écologique)

Alors, ni croissance, ni décroissance mais un autre développement, un alterdéveloppement.

Le productivisme s’incarne dans une 2e aliénation : La société de consommation Nous ne parlons pas ici bien évidemment de l’accès de tous aux biens fondamentaux. Nous parlons de la société consumériste dans laquelle nous entraîne le système capitaliste. Une société où tout se mesure (…), où tout à un prix, une société où la concurrence, où la compétition, où l’envie sont généralisés.

La société de consommation comme la religion de la croissance sont bien les 2 faces d’un modèle productiviste au service du capitalisme lui-même tourné vers son objectif unique et implacable : la recherche de rentabilité du capital investi.

Mais il ne suffit pas de dénoncer, de déconstruire, il faut aussi proposer. C’est bien cela la démarche du Parti de Gauche.

Donner du sens, donner du souffle….

Notre idéal de société c’est d’abord une société fraternelle, une société du lien plus qu’une société du bien, une société où l’environnement est préservé, où chacun a accès aux biens fondamentaux, où chaque citoyen, chaque salarié, chaque travailleur acquiert de nouveaux droits, une société où l’on vit bien ensemble.

Au service de cet idéal, nous devons imaginer de nouveaux indicateurs, de nouvelles boussoles politiques.

Au service de cet idéal, nous devons imaginer un nouveau système que nous appelons « alterdéveloppement » qui fixe des frontières à la sphère marchande, qui donne de nouvelles dimensions à la sphère publique et qui propose de nouvelles formes de propriété de l’entreprise plus démocratique, plus transparente et relocalisée…

Vous l’avez compris, le Parti de Gauche ne veut pas « améliorer » ce monde, nous voulons « un autre monde » !

Notre parti doit incarner une Gauche d’avant-garde qui non seulement imagine cet autre monde mais qui aspire tout autant à changer radicalement et concrètement le réel en prenant le jour venu ses responsabilités.

Pour conclure, je dirai simplement que je suis heureux et fier d’être ici. J’en reviens à la question première, à la raison de notre présence ici, à ce moment historique ; cela renvoie au sens même de notre engagement en politique :

La seule question qui vaille quand on adhère à une organisation politique : Quels sont les brins d’humanité que collectivement nous pouvons faire avancer : au niveau local, au niveau départemental, régional, national, européen et même mondial…

Et c’est bien ensemble et dès demain que nous serons capables d’ouvrir de nouveaux mondes.

Je vous remercie


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