4 mai 1919 Soulèvement révolutionnaire des étudiants chinois

vendredi 5 mai 2023.
 

A) Mouvement du 4 mai 1919 (par Chine Informations)

Mouvement du 4 mai 1919La Chine est entrée en guerre contre l’Allemagne auprès des Alliés en 1917. À la conférence de Versailles, lors du traité sur les conditions de paix, les alliés attribuent au Japon la partie des territoires du Shandong alors sous contrôle de l’Allemagne. Cet accord convient aux autorités chinoises qui obtiennent un prêt du Japon mais enflamme la jeunesse universitaire qui le 4 mai 1919, peu après la naissance de la République chinoise, manifeste dans les rues de Pékin aux cris de « il faut sauver le pays ». Trois mille étudiants manifestent ainsi sur la Place Tiananmen.

Il s’agit d’un mouvement nationaliste qui outre le traité de Versailles, dénonce les « 21 conditions » présentées par le Japon à leur gouvernement à l’issue de la Première Guerre mondiale et qui place la Chine sous domination japonaise.

Guidés par de jeunes intellectuels progressistes, les étudiants dénoncent également le poids des traditions, le pouvoir des mandarins et l’oppression des femmes. Ils se montrent favorables à la modernité et aux sciences nouvelles.

L’agitation gagne les citadins et les commerçants, dans tout le pays. Elle se double d’un mouvement de boycott des produits japonais. Mais elle reste dans l’immédiat sans effet sur les Occidentaux comme sur les Japonais.

Le « Mouvement du 4-mai », ainsi baptisé par les historiens, n’en est pas moins capital car il traduit l’émergence en Chine d’une conscience patriotique opposée aux Occidentaux comme aux Japonais, et l’abolition de l’empire mandchou.

Plusieurs de ses leaders rejoignent le Parti communiste chinois dans l’espoir de régénérer la Chine.

B) Origines et conséquences du mouvement du 4 mai 1919 (Wikipedia)

En 1917, la République de Chine est entrée en guerre contre l’Allemagne auprès des Alliés. En cas de victoire des alliés, la Chine escompte récupérer la souveraineté sur la partie du territoire du Shandong sous contrôle de l’Empire allemand. Hélas, en 1919, à la conférence de paix de Paris qui aboutit au traité de Versailles, les Alliés attribuent ces territoires à l’Empire du Japon.

Cette attribution satisfait l’un des points saillants des Vingt et une demandes japonaise présentées en 1915 à la Chine. Le Japon, déjà présent au Shandong depuis 1914, obtenait ainsi l’autorisation d’y demeurer sur le long terme.

En Chine, ce point du traité provoque immédiatement l’indignation populaire : des centaines de groupes, depuis les villes de Chine et les communautés chinoises d’outre-mer, envoient à Paris des télégrammes de protestation. La colère est d’autant plus forte que le gouvernement chinois, alors dominé par la faction de Duan Qirui, est fortement soupçonné de corruption pour avoir reçu un prêt du Japon, par un traité secret conclu en 1918. Manifestants chinois en 1919.

Le 4 mai 1919, 3 000 étudiants se réunissent pour manifester à Pékin, devant la porte Tian’anmen, et diffusent un manifeste qui proclame : « Le territoire de la Chine peut être conquis, mais il ne peut être donné ! Les chinois peuvent être tués, mais ils ne veulent pas être soumis ! Notre pays risque sa perte ! Citoyens, mobilisez-vous ! ». Au cours de la manifestation, un fonctionnaire projaponais est battu et la maison d’un autre brûlée. Outre le traité de Versailles, les nationalistes chinois dénoncent l’ensemble des prétentions du Japon, symbolisées par les Vingt et une demandes, qui visent à accroitre et à pérenniser la domination japonaise sur la Chine.

La manifestation étudiante entraîne une vague de réactions nationalistes à travers la Chine : les marchands décrètent le boycott des produits japonais et une grève générale à Shanghai aboutit à paralyser toute l’économie chinoise2. Devant une agitation étudiante de plus en plus forte, les seigneurs de la guerre au pouvoir à Pékin emprisonnent 1 150 meneurs à l’intérieur de l’université, avant d’être obligés de les relâcher sous la pression populaire3.

Guidés par de jeunes intellectuels progressistes, les étudiants dénoncent également le poids des traditions, le pouvoir des mandarins et l’oppression des femmes. Ils se montrent favorables à la modernité et aux sciences nouvelles. Ils réclament que la Baihua, langue chinoise moderne, remplace le chinois littéraire comme langue officielle et langue de l’enseignement. Dès 1915, un jeune intellectuel, Chen Duxiu, lance la revue Nouvelle Jeunesse qui contient diverses prises de position en rupture avec la tradition : critique du confucianisme, appel aux valeurs de la jeunesse, soutien à l’espéranto[réf. nécessaire]4, etc. Le Mouvement du 4-Mai est associé de manière plus large à la mouvance connue, entre 1915 et 1921, sous le nom de Mouvement de la Nouvelle culture (en).

Le mouvement du 4-Mai a comme effet notable de pousser le gouvernement chinois à refuser de signer, en juin, le traité de Versailles5. S’il reste cependant dans l’immédiat sans grandes conséquences sur les Occidentaux comme sur les Japonais, le mouvement marque l’émergence en Chine d’une conscience patriotique6.

Plusieurs personnalités politiques, comme Chen Duxiu ou Li Dazhao, sont poussées par le mouvement du 4-Mai à adopter des positions de plus en plus à gauche. Ces militants fonderont en 1921 le Parti communiste chinois.

Le mouvement du 4-Mai est commémoré chaque 4 mai en Chine et à Taïwan, sous des significations un peu différentes. En République populaire de Chine, c’est la Fête de la Jeunesse (青年节) célébrée depuis 1949 ; à Taïwan, c’est la Fête de la Littérature (文藝節).


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