Droits des femmes : Sanction exemplaire de la justice danoise contre un "crime d’honneur" (revue de presse)

vendredi 19 août 2016.
 

1) La Cour Suprême danoise a prononcé un jugement historique hier quand 9 Pakistanais ont été jugés coupables collectivement d’avoir participé à un crime d’honneur commis contre une adolescente de 18 ans qui s’était mariée sans le consentement de ses parents.

La victime, Ghazala Khan, 18 ans, avait été abattue par son frère aîné en septembre 2005 devant la gare de Slagelse, à 60 km à l’ouest de Copenhague et le mari de la jeune femme avait été grièvement blessé lors de l’attaque.

Le procureur a qualifié l’assassinat de crime d’honneur, le neuvième commis au Danemark en dix ans. Sept membres de la famille de Ghazala, dont son propre père qui a ordonné l’assassinat, ainsi que deux amis de la famille, ont été reconnus coupables de meurtre et de tentative de meurtre. Leurs sentences doivent être prononcées aujourd’hui.

L’affaire a choqué l’opinion publique danoise et a fait la "une" des médias en septembre dernier et au cours des dernières semaines, où le procès a eu lieu. La presse s’attend à ce que le jugement fasse écho dans les autres pays de l’Europe, des tribunaux de nombreux pays ayant échoué ces dernières années à condamner une famille entière pour de tels meurtres.

Plusieurs commentateurs estiment que le jugement aura un effet préventif important même si des experts du domaine de l’intégration mettent en garde contre trop d’optimisme, notant que les crimes d’honneur sont souvent commis suite à une pression exercée par les membres de la famille qui restent dans le pays d’origine". (service de presse de l’ambassade de france au Danemark)

2) Après le meurtre « pour l’honneur » d’une jeune femme, un tribunal du Danemark a décidé de considérer comme coupable non seulement le frère qui a tiré mais également le père et d’autres membres de la famille.

Alors que dans des cas similaires, au moins en Allemagne et en Suède, seul l’assassin direct est reconnu coupable, la justice danoise a condamné d’autres membres de la famille comme co-responsables de l’assassinat. Le père de la victime a ainsi été condamné à la prison à vie et huit autres membres de la famille à des peine de huit à seize ans de prison. Les accusés ont fait appel. ( Campagne internationale contre les crimes d’honneur ; site anglophone : http://www.stophonourkillings.com)

3) Sanction d’un crime d’honneur

Pour la première fois en Europe du Nord, une famille entière a été reconnue coupable de crime d’honneur lors d’un procès. Le jury danois a établi que le père avait ordonné le meurtre de sa fille de 18 ans après le mariage de celle-ci avec un homme qu’il n’avait pas choisi.

L’assassinat a été organisé et perpétré collectivement. "La famille n’apparaît pas comme une famille d’honneur, mais comme un ramassis de lâches qui, d’un côté, parle d’honneur et de honte, et de l’autre tente de nier sa responsabilité dans le crime censé lui rendre sa dignité. Cette décision montre clairement que nous n’acceptons pas de sociétés parallèles dotées de règles de droit propres (...). Cette affaire est également un avertissement adressé à une société qui laisse les gens dans leur détresse au nom d’une prétendue conscience politique, et de peur de se frotter aux règles ineptes de sociétés étrangères sur l’honneur et la honte".

(Danemark - Jyllands-Posten)

4) En septembre 2005, Ghazala Khan, âgée de 18 ans, s’était fait assassiner en pleine rue dans la ville de Slagese par son frère. Emal, son mari, qu’elle n’avait épousé que deux jours avant, avait été gravement blessé.

Les témoignages et preuves ont convaincu le tribunal qu’il s’agissait d’un meurtre prémédité et planifié minutieusement pour « reconquérir l’honneur de la famille ».

Selon Uzma Ahmed Andresen, secrétaire de la Foreningen for Etnisk Ligestilling, cette décision de justice est un signal clair contre le « contrôle social » par la famille élargie et montre que les prétendues « raisons d’honneur » ne sont pas des circonstances atténuantes.

D’ordinaire dans un « crime d’honneur » on ne punit que l’exécutant du crime, alors que celui-ci est le bras armé par toute une famille et ses complices, qui ont pisté et traqué la victime comme dans une chasse à cour avec meute.

Un petit pays déjà célèbre pour ses caricatures de Mahomet, le Danemark, vient d’étendre sa justice non plus au seul meurtrier direct, mais à tous ceux qui ont armé son bras. Cette justice s’est dressée contre tout un clan pakistanais, (une famille riche, considérée, et influente au Pakistan comme au Danemark) coupable de meurtre prémédité contre une jeune femme de 18 ans, Ghazala. Et de tentative de meurtre sur celui qu’elle voulait épouser contre la volonté de sa famille, Elam Khan également pakistanais.

Cette justice, une première en Europe, a été écrite le 27 juin 2006 ; c’est dire combien la sentence est récente, appliquée par douze jurés d’un Tribunal de Grande Instance de l’Est du pays, qui a pris ses distances par rapport aux éxécutions inter-familiales qui souvent, suprème cruauté, font d’un frère le tueur de sa sœur.

Le frère, Akhtar Abbas a donc tué le 25 septembre sa jeune sœur. Copenhague ne veut plus tolérer ces « sociétés parallèles » qui font une justice à caractère ethnique. C’est une victoire judiciaire qui confirme la Démocratie danoise gouvernée par la Loi commune à tous. C’est aussi la victoire de tous les nouveaux danois qui ne bénéficient pas des mêmes droits et des mêmes chances que les autres. Ce n’était pas la première affaire de « crime d’honneur » au Danemark, mais l’impudence avec laquelle elle a été conduite (coups de feu en plein jour et en pleine rue sur la victime) a particulièrement frappé les esprits. De très nombreux témoins ont refusé de collaborer à l’enquète de la « Mobile Task Force » réputée la meilleure équipe de police.

Le procureur est parvenu à faire condamner non seulement le frère meurtrier, mais le père, qui avait donné l’ordre, la tante qui avait piégé le couple en fuite, trois oncles, deux amis de la famille qui avaient fourni de l’aide, ainsi qu’un chauffeur de taxi qui avait participé à la poursuite.

Les éditorialistes qui d’habitude louent le multiculturalisme n’ont pas trouvé grand chose à redire. Le verdict : perpétuité pour Ghulam Abbas le frère meurtrier, huit et seize ans pour les autres complices, pour la tante qui avait roué de coup la jeune victime, quatorze ans.

De nombreux crimes d’honneur sont camouflés en accident, de nombreuses femmes d’origine pakistanaise, se font piéger et assassiner au Pakistan, et plusieurs centaines d’enfants danois d’origine pakistanaise sont envoyés au Pakistan pour ré-éducation et empêcher qu’ils deviennent trop danois.

Il faut savoir que les crimes d’honneur sur le sol danois ne concernent pas que les pakistanais, mais aussi des pays du Moyen orient et de Somalie. Aussi certains craignent que ce verdict exemplaire ne fasse que déplacer les crimes d’honneur dans les pays ou ils font loi, et font parti des mœurs. Ces personnes avec un raisonnement fallacieux et stupide voudraient-t-elles que nous les acceptions, donc étendions à l’Europe ? Et ainsi préparer la fin des règles de nos démocraties ?

Le respect de ces règles démocratiques grâce à ce verdict danois, par contagion serviront d’exemple à toute l’Europe, mais aussi encourageront la résistance des démocrates qui partout ailleurs luttent aussi pour des libertés démocratiques qui ne sont pas notre propriété culturelle. Le croire n’est rien d’autres que du racisme : la liberté et la démocratie sont l’affaire de tous les peuples du monde, et elles ne sonnent pas la fin de la diversité des cultures, qui les adapteront pour chacune d’entre elles pour que toutes nous enrichissent aussi de ce qui les distingue sur d’autres bases que le crime et la tyrannie de traditions qui ont fait leurs temps, et briment les individus.

Catherine Deudon (dans Respublica)

à partir d’un article intitulé : « Les horreurs du multiculturalisme » écrit par Lars Hedegaard et Helle Merete Brix


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