Bernard Arnault, président de LVMH : sarkozysme, népotisme, journalisme etc.

mardi 6 mai 2008.
 

Quand Nicolas Sarkozy a été élu Président de la République, il a invité le soir même ses 55 meilleurs amis au Fouquet’s pour fêter ça. Parmi les 55 invités, il y avait Bernard Arnault, président de LVMH, numéro un du luxe français, première fortune de France, propriétaire du journal Les Echos.

« Delphine et Antoine Arnault, deux des enfants de Bernard Arnault, viennent d’être nommés au Conseil de surveillance des Echos. Quelle chance pour les journalistes !

Bernard Arnault n’a vraiment pas le sens de la famille : il n’a désigné que deux de ses quatre enfants pour participer au nouveau Conseil de surveillance des Echos, qu’il a racheté l’an passé !

Une audace incroyable : non seulement deux de ses enfants ne font donc pas partie dudit Conseil, mais en plus le gendre de Bernard Arnault, Alessandro Vallarino Gancia, héritier d’une dynastie industrielle italienne produisant des vins apéritifs, marié en grande pompe avec Delphine Arnault en 2005, ne fait pas non plus partie de cette structure.

C’est d’autant plus étonnant que papa Arnault a déjà nommé trois personnalités indépendantes à ce même Conseil : le journaliste Alain Vernholes, qui s’était prononcé, en son temps, contre la reprise du titre par Bernard Arnault, l’ancien président de Paribas, André Lévy-Lang, qui doit le présider, et l’avocat Nicolas Molfessis. Faut-il discerner dans ce choix inouï, incroyablement risqué, une brouille familiale ? Ce gendre va-t-il entrer pour se venger, au Conseil de surveillance de la Tribune, le quotidien concurrent des Echos ?

En tout cas, les journalistes des Echos, un moment inquiets de la reprise de leur quotidien par le PDG de LVMH, doivent être rassurés : la preuve est faite que les désignations à ce Conseil de surveillance sont fondées exclusivement sur des critères de compétence et d’indépendance.

Une autre preuve ? Le jeune Antoine Arnault est vraiment compétent : il est classé cinquième à un tournoi de poker, le tournoi des WSOPE, le Pot Limit Omaha à 5.000 £. Précisons que, selon le site Poker QG, le fiston est reparti de la table avec la coquette somme de 49 000 euros en poche. C’est dire si les salariés des Echos peuvent être rassurés : managés par un joueur doté d’une telle vista, ils n’ont aucune chance de subir une gestion défaillante.

Vive Bernard Arnault, gestionnaire infaillible ! Qu’il reste très longtemps à la tête du groupe LVMH ! Qu’il continue à diriger les Echos d’une main de fer ! Et à honorer les glorieux dirigeants du peuple chinois, Hu Jintao et ses valeureux compagnons de lutte ! Vive la Chine rouge ! Vive le grand groupe LVMH !

Philippe Cohen.


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