Soixante-huitards : après eux, le Déluge ? (par Bernard Maris)

mardi 3 juin 2008.
 

... « Et si les vieux étaient en train de réaliser le hold-up du siècle sur les jeunes ? » C’est la dernière couverture de l’hebdo Le Point qui le dit.

Le tout bagnole, c’est eux !

Précisons que les vieux sont les baby-boomers, en train de devenir papy-boomers, et les jeunes leurs enfants. Et bien les vieux volent d’abord le droit de se loger. Ils ont profité dans leur jeunesse d’un accès à la propriété très facile, d’abord parce que l’espace était moins rare, donc moins cher, ensuite parce que l’inflation gommait petit à petit leurs emprunts. Ils sont donc devenus rapidement propriétaires à peu de frais. Aujourd’hui, l’explosion de l’immobilier les enrichit, et ce sont les jeunes qui n’ont aucune possibilité de s’installer.

Ensuite ils disposent d’un système de retraite encore très profitable, tandis que les jeunes payent pour ce système.

Pourquoi avons-nous vécu un « âge d’or des retraites » qui a largement profité aux papys ?

1) Parce que les Trente glorieuses étaient une période sans chômage, donc caisses pleines.

2) Parce que les femmes sont arrivées petit à petit sur le marché du travail, cotisant pour les retraités.

3) Parce que l’immigration, forte, était source de cotisation. Aujourd’hui c’est l’inverse : chômage, immigration nulle, toute la population féminine employée.

Enfin le dernier grand scandale, et le pire de tous : les baby-boomers ont pris des habitudes de consommation détestables.

La société de consommation, c’est eux. Le tout-voiture et le tout-camion, c’est eux. La côte méditerranéenne transformée en barrière de béton, c’est eux. D’où la crise écologique que les enfants vont devoir gérer, crise initiée par les parents au nom du je m’enfoutisme et du gaspillage. Malheureusement, autant les deux premiers casses peuvent être remboursés, par une politique du logement ou une politique sociale, autant le dernier est irréversible.

La phrase du jour : « Après moi le déluge » mais la phrase exacte est : « Tout cela durera bien autant que moi ». Louis XV.

Bernard Maris.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message