Vincent Peillon au secours de Nicolas Sarkozy ? Xavier Bertrand ? et Xavier Darcos ??? !!!

jeudi 1er mai 2008.
 

Depuis une vingtaine d’années, Vincent Peillon (actuellement député européen) est connu dans le Parti Socialiste comme un philosophe intelligent, un homme affable et un social libéral convaincu. Il fallait beaucoup de calcul ou de naïveté pour le classer plus à gauche parce qu’il dirigeait NPS avec Montebourg.

Son dada c’est la nécessité pour la gauche et le socialisme de retrouver leurs racines démocratiques républicaines et chrétiennes des années 1840 (Leroux, Ledru-Rollin...).

Dans un interview publié par Le Monde du 22 avril, cet intellectuel de la théorie socialiste rénovée nous livre plusieurs perles :

* Il réaffirme son soutien aux réformes des retraites initiées par le gouvernement Sarkozy (en commençant par les régimes spéciaux).

* Il dit même ne pas comprendre l’impopularité de Nicolas Sarkozy sur ce sujet puisque la gauche et la droite disent la même chose.

* Il juge la négociation et la réforme sur la "modernisation" du contrat de travail comme "une réussite"

* sur l’offensive de Xavier Darcos visant à supprimer un grand nombre de postes d’enseignants, Vincent Peillon adopte une argumentation sur la nécessité d’une réforme qualitative, assez proche de celle du ministre "Il faudra faire les réformes dans un budget contraint. Il faudra savoir être courageux".

* il situe la tradition socialiste entre Tocqueville et Marx

* il fait de Jaurès un promoteur de "l’économie sociale de marché"

Ci-dessous, interview paru dans Le Monde

L’impopularité du président de la République est grande, son style heurte, mais aussi, on le voit dans les enquêtes, certaines de ses réformes comme celle des régimes spéciaux...

C’est incompréhensible, d’autant plus que nous-mêmes avons dit que cette réforme devait être faite. Les uns et les autres, nous savions qu’il fallait une équité en termes de retraite. Sur la réforme du contrat de travail, l’accord a été négocié par les syndicats. C’est une réussite de la négociation. C’est une bonne chose.

La réforme de l’éducation suscite également de nombreuses résistances.

On ne peut pas en rester à une bagarre sur les postes. Nous n’avons jamais pensé qu’il ne fallait pas réformer en profondeur l’éducation nationale, qui reproduit les inégalités de façon massive et laisse un certain nombre de jeunes sans qualification. Mais il faut faire une réforme qualitative. Il n’est pas bon de supprimer 10 000 postes, mais il ne faut pas non plus considérer que c’est uniquement en disant "nous voulons garder les postes tels qu’ils sont" que nous avancerons.

Ce pays a besoin de réformes. Le problème de Xavier Darcos est qu’il n’a pas le projet suffisant pour emmener les uns et les autres vers un projet scolaire. C’est aussi la question que doivent se poser les socialistes. Il faudra faire les réformes dans un budget contraint. Il faudra savoir être courageux.

La réduction des déficits passe aussi par une réforme de l’Etat. La gauche ferait-elle différemment sur la réduction du nombre de fonctionnaires ?

Si vous voulez faire la réforme, il faut la justifier. Il est ainsi clair que le métier d’enseignant doit changer. Autant dans l’information que dans la progression de carrière, dans le nombre d’heures fournies et les tâches demandées à l’enseignant. Cette négociation, nous l’avions engagée avant la présidentielle avec les enseignants. A partir de là, vous pouvez discuter de tout. Si vous voulez mieux payer comme dans les pays nordiques, alors vous pouvez avoir un certain nombre d’exigences, de formation continue, de présence au côté des élèves, de diversité des tâches à accomplir. En contrepartie, il est possible de diminuer le nombre de fonctionnaires dans l’éducation nationale. Mais là, les manifestations viennent de Seine-Saint-Denis, un département pauvre parce qu’on a déshabillé de façon arithmétique les lycées, sans regarder les besoins.

Le PS, dans sa nouvelle déclaration de principes, souligne pour la première fois la nécessité de créer un secteur privé dynamique. Des tabous tombent à gauche ?

Nous étions paralysés intellectuellement, souvent d’ailleurs dans l’ignorance de nos propres traditions, entre Tocqueville et Marx, entre l’individu et l’Etat, entre la liberté et l’égalité. Alors que toute la tradition républicaine visait à concilier les deux. Enfin, nous avons une déclaration de principes qui renoue avec la grande pensée de Jaurès, la grande pensée républicaine de 1848 qui dit que ce sont de fausses oppositions. (...) Pour distribuer de la richesse, il faut d’abord en produire un peu. Et donc la question de l’initiative, de la capacité qui est la nôtre à jouer notre rôle dans la compétitivité internationale est déterminante surtout lorsque l’on veut, en plus, être généreux.


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