La Ligue Communiste révolutionnaire a lancé la candidature d’Olivier Besancenot

dimanche 25 juin 2006.
Source : AFP
 

Les adhérents de la LCR ont tranché par un vote le choix de leur organisation entre candidature Besancenot et candidature unitaire anti-libérale. 58% se sont prononcés pour la candidature du facteur qui avait créé une surprise en 2002. Cette majorité a été obtenue sur deux arguments :

- Arlette Laguiller et José Bové sont déjà candidats. Marie George Buffet appelle à l’unité mais sur son nom.

- Nous restons disponibles pour une candidature unitaire à la condition d’un accord politique sur une non-participation à un gouvernement avec le Parti Socialiste.

Ce choix de la LCR ne fait que confirmer les différences d’orientation et de positionnement politique, dans l’immédiat, entre les forces qui avaient mené la campagne du non de gauche. Il crée une situation un peu plus difficile aux "Collectifs pour un rassemblement anti-libéral" ; ceux-ci se fondent sur une aspiration unitaire certaine dont le débouché est loin d’être éclairci.

La condition posée par la Ligue d’un engagement à ne pas gouverner avec le PS mérite une réflexion approfondie sur laquelle nous reviendrons.

Ci-joint, le communiqué de l’AFP concernant la LCR

" La LCR s’apprête à lancer dimanche à l’issue de sa Conférence nationale ouverte samedi, la candidature d’Olivier Besancenot à la présidentielle de 2007, alors qu’une minorité du parti voit dans cette décision un coup porté à l’espoir d’un candidat unique à gauche du PS.

Dès son arrivée à la Conférence, qui a réuni quelque 190 délégués à La Plaine Saint-Denis en région parisienne, Olivier Besancenot s’est dit prêt à y aller en soulignant que "58% des délégués s’étaient déclarés favorables" à sa désignation, lors des votes préparatoires.

La candidature du jeune postier de 32 ans, qui avait déjà porté les couleurs de la LCR en 2002 - et recueilli 4,3% (environ 1,3 million de voix) - doit être annoncée dimanche à l’issue des votes définitifs des délégués.

Oliver Besancenot sera alors le deuxième leader de l’extrême gauche après Arlette Laguiller à entrer dans la course à l’Elysée.

Il s’est défendu d’être un candidat de division alors que les forces "antilibérales", dont le PCF, qui ont bataillé ensemble pour le "non" lors de la campagne référendaire, ne sont pas parvenues jusqu’à présent à s’entendre sur une candidature unique.

"Arlette Laguiller est candidate depuis décembre, Marie-George Buffet explique depuis des mois que le candidat unitaire doit être issu des rangs communistes et José Bové a déjà annoncé sa candidature", précise-t-il.

Mais, souligne le futur candidat, la LCR va "continuer la bataille unitaire" : "On ne tire pas une croix définitive sur la possibilité d’une candidature unitaire anti-capitaliste". "Je suis prêt à retirer ma candidature" si un accord politique se dégageait sur un "contenu politique", proclame-t-il.

Toutefois, reconnaît-il, une telle perspective est désormais "difficile", car "les conditions ne sont pas réunies", compte tenu des divergences politiques.

La principale pomme de discorde porte sur la stratégie vis-à-vis du Parti socialiste : "la candidature unitaire ne devra pas servir de caution à une nouvelle gauche plurielle", prévient Besancenot pour qui la position du PCF sur les rapports avec le PS n’est pas claire.

Selon Alain Krivine, leader historique de la LCR, "ni José Bové, ni le Parti communiste, ne veulent dire clairement qu’ils ne participeront pas à un gouvernement avec le PS" et qu’ils "ne feront pas partie d’une majorité parlementaire avec lui".

"Avec Olivier Besancenot, ajoute M. Krivine, la LCR a un bon candidat" en terme de "popularité" : "beaucoup de gens se reconnaissent dans son message, dans ce qu’il est. Il est un des rares responsables politiques à être à la fois jeune et à travailler". Les derniers sondages le créditent de 7% des voix, contre 3% pour Mme Laguiller.

De son côté, Christian Picquet, qui défend le courant minoritaire, a affirmé que la proclamation dès à présent de la candidature d’Olivier Besancenot "serait une lourde erreur politique et un coup dur porté à l’espoir d’une candidature unitaire".

Selon lui, la LCR ne peut incarner à elle seule "une alternative crédible" aux politiques libérales. "Il ne faut pas, dit-il, se laisser intoxiquer par les sondages".

A ses yeux, "la dispersion des forces à gauche du PS" va favoriser "la bipolarisation" entre "la droite ultra-libérale de Nicolas Sarkozy et la gauche blairisée représentée par Ségolène Royal".

M. Picquet a lancé un appel pour que la LCR continue les efforts unitaires en rejoignant un Collectif d’initiative en vue d’une candidature de rassemblement.


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