Grève nationale intersyndicale réussie dans la grande distribution le 1er février (7 articles)

samedi 2 février 2008.
 

Grève dans la grande distribution

Vendredi 1er février, pour la première fois depuis longtemps les fédérations syndicales ont appelé à la grève au niveau de toute une branche des entreprises privées : la grande distribution. Les fédérations CFDT, CGT et FO ont appelé à la grève chez Carrefour, Auchan, Leclerc et compagnie pour des hausses de salaires et faire pression dans les négociations salariales, et pour le respect du repos dominical ! C’est la preuve que c’est possible, qu’on peut y aller tous ensemble, contre Sarkozy, pour les salaires ! Heures supp’, temps partiels imposés, assez !

7) Grande distribution : les vendeurs étaient demandés au rayon "grève" article du 2 février

http://www.europe1.fr

La CFDT, la CGT et FO, les trois syndicats majoritaires dans le commerce, avaient appelé les salariés de toutes les enseignes de grande distribution à cesser le travail ce vendredi. L’objectif était d’obtenir une amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail ainsi que le respect du repos dominical. La CGT a estimé que "plus de 80%" des enseignes ont été "touchées" alors que le patronat a évalué à 4,5% le taux de grévistes, mais avec 40% des hypermarchés touchés.

Mouvement inédit... Pour la première fois, plusieurs syndicats font front commun dans le secteur de la grande distribution. La CFDT, la CGT et FO ont appelé les 636.000 salariés à se mobiliser ce vendredi. Objectif : obtenir une amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail, ainsi que le respect du repos dominical. La grande distribution est un secteur où les rémunérations sont souvent inférieures au Smic, où le temps partiel est fréquemment imposé et où les salariés à faible pouvoir d’achat sont soumis au travail du dimanche sans avoir vraiment le choix de refuser.

La CGT a estimé en milieu de journée que "plus de 80%" des enseignes de grande distribution étaient "touchées par le mouvement de grève". Le secrétaire fédéral de FO, Dejan Terglav, a lui estimé que le taux de grévistes est de 80% dans les hypermarchés, de 65% dans les supermarchés et de 50% dans la logistique. Il a ajouté que le mouvement est particulièrement fort dans le sud (Nice, Marseille, Antibes, Toulon). Pour la CGT-commerce dans un communiqué, "le succès évident de ce mouvement unitaire montre la justesse des revendications des syndicats : augmentation des salaires, défense du repos dominical, emploi".

Autre son de cloche du côté du patronat qui a lui évalué à 4,5% le taux de grévistes Selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), "8,5% des magasins ont été touchés, tous formats confondus (magasins de proximité, supermarchés et hypermarchés)" mais sur les 1.400 hypermarchés, "environ 40%". Le fonctionnement d’une vingtaine de magasins a été bloqué, a-t-elle précisé, les mouvements s’étant déroulés pour la plupart de 10H00 à 12H00 et s’étant traduits par le port de brassards ou de tee-shirts, la signature de pétitions, la distribution de tracts ou des débrayages. La direction de Carrefour a comptabilisé des grévistes dans 100 hypermarchés sur 226, celle d’Auchan dans 60 sites sur 150, celle de Champion dans 17 supermarchés sur 1.030 et celle de Monoprix, dans dix magasins sur 300.

6) Les caissières se rebiffent « Je vois passer des caddies à 1500 euros, et je pense à mon frigo vide »

http://www.liberation.fr/actualite/...

« Ça va aujourd’hui mon amour ? » Le client, éméché malgré l’heure matinale, pose deux bières sur le tapis roulant de la caisse de Sonia (1), employée au Leader Price de la place de la République à Paris. Sonia répond d’un sourire contrit, même si non, ça ne va pas. « Il faut toujours sourire, ça fait partie du métier. Même quand on nous insulte, même quand on est fatigué, on doit sourire. »

Ce vendredi matin la jeune femme est à son poste en dépit du mouvement de grève des caissières pour la revalorisation des salaires. « Une grève ? Je n’étais pas au courant. Ici personne n’est syndiqué. Si j’avais su, bien sûr que j’aurais fait grève ! » Comme ses collègues, elle gagne 820 euros net pour 30 heures par semaine, et comme ses collègues, elle voudrait en faire cinq de plus, pour « être un peu moins dans la galère ».

Pas au courant de la grève non plus, les employé(e)s du Lidl Strasbourg-Saint-Denis. « Si on avait su, tous les Lidl de France seraient en grève ! », s’exclame Linda, une jeune caissière de 23 ans. Pas tant pour les salaires —« 800 euros pour 26 heures, c’est plutôt mieux qu’ailleurs »-, que pour avoir des horaires fixes. « Ils jouent avec notre temps, le planning change tout le temps. C’est fatiguant, c’est difficile pour la vie de famille, et ça empêche d’avoir un deuxième travail à côté ».

« Augmentez les salaires »

Les 35 heures, les caissières du Carrefour du centre commercial Bercy 2 n’y pensent même plus. Ici, c’est 30 heures maximum, pour 830 euros net. Vendredi, ils étaient une trentaine, sur plus de 500 employés, à distribuer des tracts devant le magasin en scandant « Augmentez les salaires ! », sous l’œil des agents de sécurité.

« La semaine dernière, on était bien plus a vouloir faire grève, explique un salarié du rayon textile. Mais la direction a dit qu’elle prendrait les noms. Résultat, on est trente. On sait qu’on ne nous fera pas de cadeau, mais on prend le risque. On connaît nos droits. »

Dimanche travaillés

Ce qui a mis le feu au poudre, c’est l’annonce par la direction que les employés devront travailler non plus cinq, mais 17 dimanches dans l’année. Sachant qu’après cinq dimanches ils seront payés comme un jour normal.

Salaires de misère, temps partiel subi, horaires à géométrie (très) variable, travail le dimanche et les jours fériés, heures supplémentaires non payées... Travailleurs précaires s’il en est, les salariés de la grande distribution cumulent les difficultés.

A commencer par l’absence totale de reconnaissance. « Le plus dur, c’est la pression de la direction, dénonce Leïla. La surveillance du matin au soir, les caméras. Les réflexions assassines. La suspicion à la moindre erreur de caisse. Si on est malade, on reçoit un recommandé pour nous dire qu’on perturbe toute la ligne de caisses, et on nous dit qu’on oblige nos collègues à se passer du peu de pauses qu’elles ont. » Pauses d’une demi-heure, déduites du salaire, pour sept heures de travail.

« On est des machines »

« On nous considère comme des machines, pour ne pas dire comme des chiens », résume d’un ton posé Sylvie, une ancienne. Après 18 ans de caisse, ce qui lui vaut le « privilège » d’être aux 35 heures, elle ne touche toujours que 1100 euros par mois. « Quand je vois passer des caddie à 1500 euros, et que je me dis que moi, mon frigo est vide, c’est dur. »

Quant aux heures supplémentaires, elles passent en « modulation » : si une caissière a quelques heures de trop sur son « compteur », on lui impose simplement de fermer sa caisse un peu plus tôt que prévu le jour suivant. En la prévenant « une heure avant ».

« De toute façon, les chefs ne nous calculent même pas, reprend Leïla. Tenez, à Noël, qui est pour nous la période la plus dure le l’année, les chefs de rayon ont eu des I-pod, des fleurs, du champagne. Nous rien, par une boîte de chocolat ni même un merci. »

5)AUJOURD’HUI JOURNEE D’ACTION DANS LA GRANDE DISTRIBUTION, LES PROPOSITIONS PATRONALES DE JEUDI INSUFFISANTES

http://foisere.info/fo/index.htm le 1er février

Les trois principaux syndicats de la grande distribution (FO, CGT, CFDT) appellent à une journée nationale de grève vendredi pour exiger une hausse des salaires de l’ensemble des personnels des hyper et supermarchés. Ce seront essentiellement les entrepôts des grandes enseignes (Carrefour, Auchan, Géant, Leclerc, U, Intermarché, Picard, Casino, Ed, Lidl, Monoprix ou encore Leader Price) qui seront touchés. Les syndicats ont prévu de se rencontrer dès lundi prochain pour décider des suites à donner à cette grève.

Les propositions notamment salariales faites jeudi par le patronat de la grande distribution n’ont pas satisfait les syndicats de la branche, qui sont déterminés à réussir la journée de mobilisation dans les enseignes vendredi. Selon FO, "l’évolution et les écarts entre les niveaux suivants sont très faibles". "Tout cela mis bout à bout va contribuer à une mobilisation historique vendredi", estime FO, qui souligne que c’est la première fois que les trois syndicats s’allient.

JC MAILLY APPORTE SON SOUTIEN AUX SALARIES DE LA GRANDE DISTRIBUTION.

Le secrétaire général de FO, Jean Claude Mailly, a apporté jeudi son soutien aux salariés de la grande distribution en grève le 1er février pour leurs salaires, leurs emplois et le respect du repos dominical, soulignant le temps partiel souvent "contraint" dans ce secteur. En matière de salaire, au niveau de la branche, FO revendique "un minimum de 8% d’augmentation", correspondant à la restitution des 5% de temps de pause qui ont été supprimés et 3% au titre du rattrapage sur les années antérieures, précise la confédération dans un communiqué. "Dans un secteur où le temps partiel contraint est fortement présent, nombreux sont les salariés qui ne peuvent pas vivre décemment avec un salaire net compris entre 600 et 800 euros par mois", ajoute FO. "Le moyen de travailler plus pour gagner plus, c’est de passer du temps partiel subi au temps plein !", estime la confédération. FO rappelle son opposition au travail du dimanche et souligne que dans ce secteur d’activité, les salariés travaillent le samedi, souvent tard le soir et connaissent souvent une journée de travail "hachée par les coupures".

Le syndicat réclame enfin l’ouverture d’une négociation dans la branche sur les conséquences du développement des nouvelles technologies.

4) Pétition intersyndicale FO CFDT CGT pour le respect du repos dominical

http://serviciel.free.fr/

Non à l’extension des ouvertures dominicales

3) Pétition intersyndicale CGT FO CFDT pour l’emploi

Sans social pas de commercial !

Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences et réduction du temps partiel imposé !

=

Deux exigences, deux impératifs pour le présent et l’avenir de l’emploi dans la grande distribution

2) Pétition intersyndicale CFDT CGT FO sur le pouvoir d’achat

L’évolution du pouvoir d’achat passe d’abord par l’évolution du salaires de base !

Nous, salariés du commerce, réclamons que nos employeurs assument leur responsabilité sociale en garantissant une évolution des salaires dans le secteur qui nous permette de faire face dans la dignité à nos obligations familiales et sociales.

Les minima conventionnels sont bloqués depuis octobre 2005 - Cela doit cesser !

La grille des rémunération ne doit plus être inférieure au SMIC - C’est une honte !

1) Forte mobilisation attendue le 1er février dans les grandes surfaces 29 janvier

http://www.cfdt.fr/cfdt_action/agen...

C’est une première : trois organisations syndicales de la branche Commerce - la CFDT, la CGT et FO - appellent à une journée d’action dans la grande distribution le 1er février. La mobilisation s’annonce massive, avec de nombreux magasins bloqués, selon les organisations qui qualifient d’« historique » cette action commune. Trois thèmes sont mis en avant : le pouvoir d’achat, le repos dominical et l’emploi. « Nous sommes la courroie de transmission d’un ras-le-bol des salariés », affirme Aline Levron, secrétaire nationale à la Fédération des services CFDT. « Toutes ces personnes vont se mobiliser en dépit des fortes pressions exercées par les directions », précise Dejan Terglav, de la FGTA-FO.

Les salaires constituent le principal motif de mécontentement. La Fédération du commerce et de la distribution (FCD patronale) bloque les négociations depuis le mois d’octobre. Le litige porte notamment sur le forfait pause, qui devrait être calculé en dehors du salaire de base, mais qui est aujourd’hui intégré à ce salaire, faisant passer les premiers niveaux de la grille sous le Smic. Une séance de négociation doit avoir lieu le 31 janvier. Autre sujet d’inquiétude : les dimanches travaillés. « Pour augmenter leurs salaires, beaucoup de salariés n’ont pas d’autre choix que se porter volontaires pour travailler le dimanche », explique Michèle Chay, de la CGT du Commerce. Enfin, l’absence de GPEC dans une période d’avancée des nouvelles technologies et de menaces sur l’emploi, crée aussi beaucoup d’inquiétudes. Aline Levron explique que « les salariés sont souvent à temps partiel et exclus des formations. On ne peut pas accepter que la FCD leur refuse de garder un emploi ».n

Frédéric Delaporte © CFDT (mis en ligne le 29 janvier 2008)


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