La bulle médiatique autour de Ségolène Royal n’en finit plus de gonfler. La discussion du projet socialiste a fourni une nouvelle illustration de cet emballement médiatique. Aucun média dominant n’a ainsi fait remarquer que jamais Ségolène Royal n’avait présenté ses fameuses propositions chocs dans les discussions sur le projet. Ni dans les réunions préalables de la Commission du projet, ni dans la réunion finale du bureau national où elle n’a quasiment pas dit un mot.

Pourtant, nombreux sont les médias qui ont prétendu que ces fameuses propositions avaient été au cœur des débats internes. Très expert dans cet art de la réécriture de la réalité, le Monde voit dans ces fameuses propositions « royalistes », les « principales pommes de discorde » de la discussion finale du projet. Etrange pour des propositions qui n’ont même pas été présentées et encore moins discutées !

Il faut dire que Ségolène Royal n’avait pas franchement intérêt à s’étendre sur le sujet et avait tout intérêt à laisser parler les médias à sa place. S’érigeant en quasi porte paroles, certains médias ont ainsi prétendu que la proposition du PS « de revenir à la possibilité pour le juge de mettre sous tutelle les allocations familiales » correspondait à la proposition de Ségolène Royal, présentée en triomphatrice des débats. Or cette mise sous tutelle qui existe depuis 1966 n’est pas du tout une sanction contre la famille ou le jeune, comme le propose Ségolène Royal au premier acte d’incivilité. Il s’agit au contraire d’une mesure de protection de l’enfant. Dans la majorité des cas, c’est d’ailleurs la famille elle-même qui demande la mise sous tutelle car elle bénéficie ainsi de l’accompagnement d’un travailleur social !